Cheikh Ibn Taymiyya, qdSSL
[661-728 H / 1263-1328 AP. J.C.]

As-Salam Alaykum, ci-joint un discours relatant la vie du Cheikh al-islam Ahmed Ibn Abd el-Hamid Ibn Abd as-Salam connu sous le nom d'Ibn Taymiyya (qdlfm), grand Savant sunnite ayant suivi l'école de jurisprudence musulmane Hanbalite mais pas aveuglément.

Tiré du site risala.

Son nom et sa généalogie retour au sommaireRetour au haut de page

Taqi Ad-Din Abû l-'Abbas Ahmad Ibn Taymiyya. Il est appelé "Cheikh al-Islam".
Son père s'appel 'Abd Al-Halim.
Il est issu d'une famille arabe qui avait donné à l'école hanbalite deux hommes fort connus, son grand-père paternel Madjid Ad-Din (mort en 622H) et son oncle Fakhr Ad-Din (mort en 635H).

Sa naissance (661 H) retour au sommaireRetour au haut de page

Il est né à Harran (Mésopotamie) le 10 Rabi' Al-Awwal 661 H.

Le départ de sa ville natale vers Damas retour au sommaireRetour au haut de page

Ibn Taymiyya (qdlfm) quitta sa ville natale avec son père et ses trois frères en 667 H, devant l'arrivée des Mongols et se réfugia à Damas.

L'apprentissage à Damas retour au sommaireRetour au haut de page

Son père dirigeait l'école As-Soukariya de Damas, où il fut formé.
Parmi ses maîtres il y avait Chams Ad-Din Abdel Rahman Al Maqdissi (qdlfm- mort en 682 H) qui fut le premier Qadi Al Qudat (juge suprême) hanbalite de Syrie.

La mort de son père (682 H ; 21 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Son père est mort en 682 H.

La succession de son père comme dirigeant de l'école As-Sukariya (683 H ; 22 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Il succéda à son père, comme directeur de l'école, le 2 muharam 683 H, donna sa leçon inaugurale à la Sukariya.

Il entame des cours d'exégèse du Coran (684 H ; 23 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Un an plus tard c'est-à-dire le 10 safar 684 H, il commençait son enseignement d'exégète coranique à la mosquée des Umeyyade.

Son premier pélerinage (691 H ; 30 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Il accomplit le pèlerinage a la Mecque en 691 H, et fut de retour a Damas en 692 H.

Kitab Al-sarim Al-maslul 'ala chatim Ar-Rassul (693 H ; 32 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Il composa son premier grand ouvrage en 693 dont le titre est le Kitab Al-sarim Al-masloul 'ala chatim Ar-Rassul.

Le début des cours à l'école Al-Hanbaliya (695 H ; 34 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Le 17 cha'ban 695H, Ibn Taymiyya (qdlfm) donnait son premier cours à la Hanbaliya, la plus ancienne école hanbalite de Damas, où il succédait à l'un de ses maîtres Zin Ad-Din Ibn Al-Mounadja (qdlfm), qui venait de mourir.

Ses élèves retour au sommaireRetour au haut de page

Ibn al-Qayyim Al Djawziya (qdlfm), il est considéré comme le plus important élève d'Ibn Taymiyya (qdlfm). Adh-Dhahabi, Ibn Kathir, Al-Maqdisi, Al-Qadi Charaf-ud-dine Abul 'Abbas Ahmad Ibn al Hussayn connu sous le nom de Ibn Qadi Aj-jabal (mort en 771 H.), il étudia sous la direction du Cheikh plusieurs ouvrages traitant de différentes sciences, Zayn-ud-dine 'Umar, connu sous le nom d'Ibn-oul-Waridy, al Mayzy (742 H.) Al-Bazzar (749 H.) Az-zamlakany (727 H.), Ibn Muflih...

Al Hamawiya Al Kubra (698 H ; 37 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

C'est en 698 H qu'il composa, à la demande des habitant de Hama (Syrie), une de ses plus célèbre profession de foi "Al Hamawiya Al Kubra" (la grande Hamawiya), très hostile à l'ash'arisme.

Les attaques contre son crédo (705 H ; 44 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Ses adversaires firent alors porter, de nouveau leurs attaques sur son credo et mirent en cause la rectitude de sa profession de foi [Al-Wasitiyya] écrite peu de temps avant la venue des Mongols à Damas.

Deux conseils se tinrent, les 8 et 12 radjab 705 H chez le gouverneur Al-Afrem, de Damas. Le deuxième conseil, auquel participa Safi ed-Din Al-Hindi, un disciple de Fed-Din er-Razi, constata que la Wassitliya était conforme au Coran et à la Sunna.

La prison (705 ~ 707 H) retour au sommaireRetour au haut de page

Un troisième conseil se tint chez le gouverneur, le 7 cha'ban, à la demande du sultan. La Wassitiya ne fut pas condamnée, et le qadi shafi'ite Ibn Es-Sarsari disciple Mahmud Al-Isphahani donna sa démission. Les deux adversaires furent finalement mandés au Caire, où ils arrivèrent le 22 Ramadan 705 H. Le lendemain même de son arrivée, Ibn Taymiyya (qdlfm) comparut devant un nouveau conseil, qui se tint a la citadelle et auquel participaient, à côte de quelques hauts dignitaires de l'Etat ; les quatre Juges suprêmes d'Egypte. Accusé d'anthropomorphisme, Ibn Taymiyya (qdlfm) fut condamné à l'emprisonnement. Il resta enfermé à la citadelle du Caire pendant près d'un an et demi. Jusqu'au 26 R 707H.

C'est au cours de cet emprisonnement, que cette anecdote fut rapportée : « Ibn Taymiyya fut mit avec les détenus du droit Commun et enseigna huit à dix heures par jour la jurisprudence, la loi islamique, et le«« hadîth »»». Grâce à cet enseignement, certain détenus du Droit Commun, après leur libération finir, pour certains d'entre eux comme Qadi (juge) et d'autres comme Imâm."

Lorsque les autorités eurent vent de l'affaire, il le transférèrent dans une autre prison, et l'isolèrent dans une cellule.

La sortie de prison (707 H ; 46 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Remis en liberté, mais non autorisé à retourner en Syrie, Ibn Taymiyya (qdlfm), qui continuait de dénoncer toutes les innovations ["bid'a"] qu'il considérait comme hérétiques.

L'affrontement avec les soufis (707 H ; 46 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Il se heurta bientôt à deux des Soufis les plus influents d'Egypte : Ibn 'Ata Allâh, un élève d'Abû Al-Hassan Al-Mursi, et Karim Ad-Din Al-Amuh.

A l'heure de la prière du coucher du soleil, il alla à la mosquée al-Azhar où la salat al-maghrib (prière du coucher du soleil) devait être dirigée par Cheich Ahmad Ibn 'Ata Allâh al-Iskandari. Après la prière, Ibn 'Ata' Allâh était surpris de constater qu'Ibn Taymiyya (qdlfm) avait prié derrière lui. Le saluant avec un sourire, le Cheikh Soufi souhaita cordialement la bienvenue au Caire à Ibn Taymiyya (qdlfm), disant : "as-Salamu alaykoum". Ensuite Ibn 'Ata Allâh commença à parler avec l'érudit visiteur.

Ibn 'Ata' Allâh : "D'habitude, je prie la prière du soir dans la mosquée de l'Imam Hussayn et la prière de la nuit ici. Mais regarde comment le plan Divin travaille de lui-même ! Dieu a ordonné que je sois le premier à te saluer (après ton retour au Caire). Dis-moi ô faqir, me blâmes-tu pour ce qui est arrivé ?"

Ibn Taymiyya (qdlfm) : "Je sais que tu ne me veux pas de mal, mais nos différences d'opinions restent toujours les mêmes. Dans tous les cas, quiconque m'a fait du tort dans quoique ce soit, à partir de ce jour même, je le disculpe et lui pardonne de tout blâme en la matière."

Ibn 'Ata Allâh : "Qu'est ce que tu sais à mon sujet, Cheikh Ibn Taymiyya ?"

Ibn Taymiyya (qdlfm) : "Je te connais comme un homme d'une piété scrupuleuse, de savoir abondant, d'intégrité et de véracité dans le parler. Je témoigne que je n'ai vu personne pareil à toi en Egypte et en Syrie, qui aime plus Dieu, ni qui est plus auto-effaçant en Lui ni qui est plus obéissant à exécuter ce qu'Il a commandé et à éviter ce qu'Il a interdit. Néanmoins, nous avons sur le Tawassul (les sollicitations divines) nos différences. Que sais-tu à mon sujet ? Prétends-tu que je suis égaré lorsque je nie la validité de faire appel à quiconque autre que Dieu pour une aide [istighatha] ?"

Ibn 'Ata' Allâh : "Certainement, mon collègue, tu sais que appeler pour une aide ["istaghatha"] est la même que chercher un moyen ["tawassul"] et demander l'intercession ["chafa'a"] ; et que le Messager (qpssl) est celui dont l'aide est recherchée dans la mesure où il est notre moyen, celui dont l'intercession est recherchée."

Ibn Taymiyya : "Dans ce problème, je suis ce que la Sunna du Prophète dit dans la Chari'a. Car, il a été transmis dans un « hadîth » solide : "J'ai été octroyé le pouvoir d'intercession". (al-Bukhâri, Muslim) J'ai aussi collectionné les dires du verset Coranique : {Coran 17 :79 - Peut-être que ton Seigneur te ressuscitera (ô Prophète) en une position de gloire} à l'effet qu'une position de gloire est l'intercession. De plus, lorsque la mère du Commandeur des Croyants Alî Ibn Abû Tâlib est morte, le Prophète (qpssl) pria Dieu à sa tombe et dit : ''Ô Dieu qui vit et ne meurt jamais, qui accélère et donne la mort, pardonne les péchés de sa mère Fatima Ibn Assad, élargi sa demeure dans laquelle elle entre au moyen de mon intercession, Ton Prophète, et les Prophètes qui apparurent avant moi. En vérité Tu es le plus Miséricordieux des Miséricordieux !". (At-Tabarani, Ibn Hibban, Al-Hâkim qui dit authentique). Ceci est l'intercession que possède le Prophète (qpssl). En ce qui concerne le fait chercher l'aide de quelqu'un autre que Dieu, cela touche à l'idôlatrie ; car le Prophète (qpssl) commanda son cousin 'Abd Allâh Ibn Abbas de ne pas demander d'aide de personne sauf celle de Dieu." (at-Tirmidhi n°2516)

Ibn 'Ata Allâh : "Que Dieu te fasse prospérer, ô Juriste ! En ce qui concerne le conseil que le Prophète (qpssl) donna à son cousin Ibn 'Abbas, il voulait qu'il s'approche de Dieu non pas à cause de sa relation familiale, mais à travers sa connaissance. Avec respect pour ta compréhension d'istighatha comme chercher l'aide d'autrui, autre que Dieu c'est une idolâtrie, je te demande : Y-a-t'il un musulman possédant une foi réelle et croyant en Dieu et en Son Prophète qui pense qu'il y a quelqu'un autre que Dieu qui a un pouvoir autonome sur les évènements et qui est capable d'exécuter ce qu'Il a décrété à leur propos ? Y a-t'il un vrai Croyant qui croit que quelqu'un autre que Dieu peut le récompenser pour ses bonnes actions et le punir pour ses mauvaises actions ? En marge de ceci, nous devons considérer qu'il y a des expressions qui ne doivent pas être prises dans leur sens littéraire*. Ce n'est pas à cause de la peur d'associer un partenaire à Dieu et en vue de bloquer les moyens à l'idolâtrie. Car quiconque cherche l'aide du Prophète cherche seulement son pouvoir d'intercession auprès de Dieu comme toi-même tu te dis : Cette nourriture satisfait mon appétit. Est-ce la nourriture elle-même qui satisfait ton appétit ? Ou c'est Dieu qui satisfait ton appétit à travers la nourriture ? En ce qui concerne ta déclaration, que Dieu a interdit aux Musulmans de faire appel à l'aide de quiconque autre que Lui, as-tu vu un Musulman faire appel à quelqu'un autre que Dieu ? Le verset que tu cites dans le Coran fut révélé au sujet des idolâtres et ceux qui avaient l'habitude d'avoir recours à leurs fausses déités et ignorer Dieu. Alors que la seule manière dont les Musulmans cherchent l'aide du Prophète est dans le sens du tawassul (les sollicitations divines) ou chercher un moyen, par le mérite du privilège qu'il a reçu de Dieu [bi haqqihi 'inda Allah], et chercher l'intercession [tachaffu'], par le mérite du pouvoir d'intercession que Dieu lui a octroyé. Quant à ton verdict que chercher l'aide [istighatha] est interdit dans la Chari'a parce qu'elle peut conduire à l'idolâtrie, si tel est le cas, alors nous devons aussi interdire les raisins parce qu'ils sont un moyen de production du vin, et castrer les hommes non-mariés parce que ne pas faire laisse dans le monde un moyen de commettre la fornication et l'adultère.

A ce dernier commentaire, les deux Cheickh rirent.

Ibn 'Ata Allâh continua : Je suis familier avec toutes les inclusivités et la prévoyance de l'école fondée par ton Cheikh, l'Imam Ahmad Hanbal (qdlfm), et je connais la vaste étendue de ta propre théorie légale au sujet de ses principes à bloquer les moyens au mal [sadd al-dharâi'] aussi bien que le sens de l'obligation morale d'un homme de ta compétence en jurisprudence Islamique et l'intégrité que tu dois ressentir. Mais, je réalise aussi que ta connaissance du langage demande que tu cherches le sens caché des mots qui est souvent voilé derrière leur sens évident*." (Ibn Kathir, Ibn al-Athir, et d'autres)

A la suite d'une manifestation populaire, il fut convoqué, en chawal 707 H, chez le Qadi Shafi'ite Badr Ad-Din Ibn Djama'a qui l'interrogea sur la façon dont il comprenait la doctrine de l'intercession des saints Tawassul Al Istighata (L'intermédiaire et l'aide d'une tierce personne) auquel il était contre. Autorisé à repartir pour la Syrie il fut cependant retenu au Caire emprisonne quelques mois, à la prison des juges.

Après sa libération, il se rendit en Syrie, lors de l'invasion Tartare.

Le combat contre les Tatars retour au sommaireRetour au haut de page

Encouragés par Ibn Taymiyya (qdlfm), les habitants de Damas assurèrent eux-mêmes la garde des murs de la cité. Le Cheikh Taqi Ed-Din Ibn Taymiyya (qdlfm) faisait chaque nuit le tour des remparts, incitant les gens à la patience et au combat, leur lisant les versets du Coran relatifs au Djihâd et à la préparation constante au combat. Ibn Taymiyya (qdlfm) va remonter le moral des troupes qui se sont repliées de Hama. Il assure la victoire prochaine, à ceux qui doutent que la religion autorise de combattre les Tatars puisqu'ils sont devenus musulmans, il démontre non seulement la licéité mais la nécessité de mener contre eux le Djihâd. "Si vous me voyez de leur côté", dit-il, "serait-ce avec un exemplaire du Coran sur la tête, tuez-moi !".

Selon Ibn Kathir (qdlfm), Ibn Taymiyya (qdlfm) a grandement contribue au succès Mamluk. Alors que le sultan envisageait de battre en retraite vers l'Egypte, c'est lui qui l'aurait convaincu de combattre. Il a donné un conseil juridique ("Fatwa") exemptant les combattants du jeûne et montra l'exemple en mangeant ostensiblement lui-même. Il a physiquement pris part au combat sous la bannière syrienne.

Le retour à la prison (709 H ; 48 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

L'arrivée au pouvoir de Baybars Al-Djechnakir, proclamé sultan en 708 H, allait rouvrir l'ère des persécutions. Dans la dernière nuit de safar 709 H, Ibn Taymiyya (qdlfm) fut conduit, sous bonne garde, à Alexandrie, où il était assigné à résidence. Logé dans une tour du palais du sultan, on lui autorisa à recevoir ses visites et à écrire. Ibn Taymiyya (qdlfm), pendant les sept mois que devait durer son exil, put rencontrer à Alexandrie des Maghrébins de passage et composa d'important ouvrages. Entre autres une longue réfutation (perdue) de la Murchi d'Ibn Tumart, et le Rad 'ala Al Mantiqiyin (la réponse aux logiciens), et une lettre à ses compagnons.

La sortie de prison et le retour au Caire (709 H ; 48 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Rétabli sur son trône le 1er chawal 709H, Mohammed Ibn Kalawun libérait Ibn Taymiyya (qdlfm) et le recevait en audience au Caire. (Bidaya wa n-Nihaya XIV/53-54)

Ibn Taymiyya (qdlfm) était de retour au Caire le 8 chawal 709H. Il devait y faire un nouveau séjour d'environ trois ans.

Kitab Siyasa Ach-chari'iya retour au sommaireRetour au haut de page

Parfois consulté par Mohammed Ibn Kalawun (Al-Malik An-Nasir) sur les affaires syriennes, il continuait de donner un enseignement privé et de répondre aux nombreuses consultations dont il était l'objet. Il entreprit, dès cet époque l'élaboration de son traité de politique juridique, le "Kitab Siyasa Ach-chari'iya", dont on peut situer la date entre 711 H et 714 H. Plusieurs des fatawi misriya datent aussi de cette période.

Retour à Damas (712 H ; 51 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Une nouvelle menace mongole vite dissipée ramenait Ibn Taymiyya (qdlfm) à Damas, où il arrivait, après un court séjour de Jérusalem, le 1er dhu Al qa'da 712H.

El-Malik Al-Nasir, qui l'avait précédé d'une semaine, était parti pour le pèlerinage ; de retour à Damas le 11 mouharam 713 H, il prenait diverses mesures de réorganisation administrative et financière. Un nouveau gouverneur, l'émir Tankiz (mort en 740 H), avait été, d'autre part, nommé a Damas en rabi' II 712 H.

C'est sous le proconsulat de Tankiz, qu'Ibn Taymiyya (qdlfm) vécut ses quinze dernières années.

L'interdiction d'emettre des conseils jurdiques ("fatawa") (718 H ; 57 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

En 718H, une lettre du sultan interdisait à Ibn Taymiyya (qdlfm) de donner des fatawi sur la répudiation contraires à la doctrine hanbalite dominante. On lui reprochait de rejeter la validité de la réunion des trois répudiations en une seule et de considérer half (le serment) de répudiation comme un simple serment si celui qui le formulait n'avait pas l'intention de procéder réellement à une répudiation. Deux conseils se tinrent à ce sujet, sous la présidence, de Tankiz, en 718 H et 719 H.

Un nouveau séjour en prison (721 H ; 60 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Un troisième conseil reprocha à Ibn Taymiyya (qdlfm) d'enfreindre l'interdiction royale et le condamna à l'emprisonnement.
Ibn Taymiyya (qdlfm) fut sur-le-champ, arrêté et enfermé à la citadelle de Damas. Il y demeura un peu plus de cinq mois et fut libéré, le 10 muharam 721H, par un secret d'El-Malik En-Nasir.

La prison de nouveau (726 H ; 65 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Le 16 Chaban 726H, sans aucune autre forme de procès, Ibn Taymiyya (qdlfm) était de nouveau arrêté, et le droit de donner des fatawi lui était retiré, en vertu d'un décret du sultan, dont lecture était faite à la mosquée des Umeyyade.
On lui reprochait sa Rissala sur "ziyarat Al qoubour" (réquisitoire sur la visite des tombes), dans laquelle il condamnait le culte des saints. Plusieurs de ses disciples furent arrêtés en même temps que lui. Ils devaient être relâchés peu de temps après, à l'exception d'Ibn Qayim Al-Djawziya.

Son procès retour au sommaireRetour au haut de page

Connaissant le courage et la vaillance d'Ibn Taymiya (qdlfm), les autorité le sollicitèrent en tant qu'ambassadeur auprès du chef Tatars. Ibn Taymiya (qdlfm) accepta ; Accompagné de quelques personnalités religieuses, il se rendit chez le roi Tatars pour lui parler de Dieu (qsE).

Ils se rendirent avec lui à la cour du sultan des mongols, Ghâzân. Quand le sultan les vit, il questionna : "Qui sont ces gens ?"
- "Ce sont les autorités de Damas" lui répondit on.
Il leur accorda audience et ils se présentèrent devant lui. Le Cheikh, s'avança le premier. Lorsque Ghâzân le vit, Dieu (qsE) mit en son coeur un respect tellement grand à son égard, qu'il le fit approcher et s'asseoir, et le Cheikh de se mettre à parler avec lui. Il l'informa du caractère illicite du sang des Musulmans. Il lui adressa rappels et admonitions. Ce à quoi Ghâzân répondit en obéissant.

A ce récit, Al-Bazzar ajoute un témoignage qui lui a été transmis par une personne en laquelle il déclare avoir confiance et qui remonte au Cheikh Ibn Al-Munadja. Un des notables ayant participé à l'entrevue avec Ghâzân, nous rapporta ceci : "Je me trouvais, en ce moment, avec le Cheikh Ibn Taymiyya (qdlfm). Il se mit, je veux dire le Cheikh Ibn Taymiyya (qdlfm), à parler au sultan Ghâzân citant les paroles de Dieu (qsE) et de Son Messager (qpssl) sur la justice, etc. Elevant la voix contre le sultan, il s'accroupit et se mit à se rapprocher de lui tandis qu'il parlait, si bien que ses genoux furent près de coller aux genoux du sultan. Le sultan, avec cela, était totalement tourné vers lui, tendant l'oreille vers ce qu'il disait le fixant des yeux, sans se détourner. Du fait de l'intensité de ce que Dieu (qsE) avait mis en son coeur comme amour et respect a l'égard d'Ibn Taymiyya (qdlfm). Le sultan demanda à ses plus proches courtisans : "Qui est ce Cheikh ?"
Il dit aussi quelque chose ayant cette signification-ci : "Je n'ai jamais vu personne de semblable a lui, personne dont le coeur plus ferme, ni rien qui ait eu plus d'impact en mon coeur que ses paroles, et je ne me suis jamais vu plus soumis à personne qu'à lui".
On l'informa alors au sujet d'Ibn Taymiyya (qdlfm), de sa Science et de son action. "Aimerais-tu, lui demanda-t-il, que je restaure pour toi le pays de tes pères, Harran ? Tu t'y rendrais et il serait à toi ?"
- "Non par Dieu ! répondit Ibn Taymiyya (qdlfm). Nulle envie ne me porter vers les lieux dont Abraham (qpssl) a migré, et je n'échangerai rien contre eux !"
Il se retira entouré de marques d'honneur et d'estime, Dieu (qsE) ayant accompli à son égard ce qu'impliquait l'intention vertueuse qu'il avait eue de faire dont de lui-même pour chercher à épargner le sang des Musulmans, et lui ayant fait atteindre ce qu'il voulait. C'est aussi en raison de cette démarche que la plupart des prisonniers des Musulmans furent délivrés de leurs mains et rendus à leurs familles, et leurs femmes protégées".

Après avoir quitté Qazan, les accompagnateur du Cheikh lui dirent en chemin : "malheur à toi qu'as-tu fais ?! Comment t'adresses-tu au roi des Tatars qui cernent aujourd'hui le pays de Châm ?! Par Dieu ! Nous ne voyagerons plus à tes côtés car il se peut qu'il envoie quelqu'un pour te tuer !"
Le Chaikh leur dit : "Moi aussi je ne voyagerais plus avec vous car vous êtes des lâches !"
Puis ils se séparèrent et partirent chacun de son côté.

La prison encore ! retour au sommaireRetour au haut de page

Ibn Taymiyya (qdlfm) devait rester enfermé à la citadelle pendant plus deux ans. Il continua d'écrire et de donner des fatawi. De cette période datent plusieurs oeuvres qui nous sont parvenues et qui furent composées dans un but de justification doctrinale, en particulier le Kitab ma'aridj Al usul "compendium des fondements" sur la méthodologie du fiqh "jurisprudence musulmane", le raf' Al malam et le Kitab Rad 'ala Al Ikhna'i "La réponse a Ikhna'i", où il s'en prenait à la personne de son adversaire avec violence et exposait longuement ses idées sur le culte des saints. Il admonestait les gens à éviter ce genre de culte qui n'agrée ni à Dieu (qsE), ni a Son Prophète, Mohammed (qpssl).

Ses livres et sa plume sont confisqués retour au sommaireRetour au haut de page

C'est à la suite d'une plainte d'Al-Ikhna'i auprès du sultan que, sur l'ordre de ce dernier, le 9 djumada II. 728H, l'on retira à Taymiyya (qdlfm) ses livres, son papier, son encre et ses plumes.

Sa mort (728 H ; 67 ans) retour au sommaireRetour au haut de page

Cinq mois plus tard, Ibn Taymiyya (qdlfm) mourut à la citadelle, le 20 dhu Al qa'da 728H.

Son enterrement retour au sommaireRetour au haut de page

Il fut enterré, au milieu d'un grand concours de population, au cimetière des soufya, où sa tombe reste toujours visitée.

Son physique retour au sommaireRetour au haut de page

Adh-Dhahabi le décrit ainsi : "Il était blanc avec des cheveux et une barbe noire ; Ses cheveux atteignaient le lobe des oreilles ; Ses yeux étaient tel une langue qui s'exprime ; Il était d'une taille moyenne et large d'épaule. Il était doté d'une belle voix et d'une grande éloquence ; Il s'exprimait rapidement mais savait se contrôler. Je n'ai jamais vu son pareil dans le fait d'invoquer et de demander l'aide de son Seigneur."

Notes :
* Les termes sont erronés dans la traduction du Coran utilisée et retraduits (par les termes soulignés) ici plus fidèlement au texte en Arabe ou plus correct grammaticalement.
1. qpssl - Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"] ;
2. qpsseux - Que la paix et le salut soient sur eux ["Sallallâh-û ‘Alayhim wa Salam"] ;
3. qsE - Qu'Il soit Exalté ["Allâh aza wadjel"] ;
4. qdssl - Que Dieu soit satisfait de lui ["Radi Allâh ‘anhu"] ;
5. qdsse - Que Dieu soit satisfait d'elle ["Radi Allâh ‘anha"] ;
6. qdsseux - Que Dieu soit satisfait d'eux (Radi Allâh anhum) ;
7. qdsselles - Que Dieu soit satisfait d'elles (Radi Allâh anham) ;
8. qdlfm - Que Dieu lui fasse miséricorde (RahmâtUllâh) ;
9. qmdssl - Que la malédiction de Dieu soit sur lui ;
10. slp- Sur lui la paix ["‘Alayhi salam"] ;
11. sep - Sur eux la paix (Alayhim salam) ;
12. * - [Ajout personnel :] Dieu (qsE) seul connait les mystères, les sens cachés de Ses versets. Or les Soufis s'arrogent cette capacité et enseignent à rechercher l'ésothérique, à dépasser le sens apparant des versets.

Sourate 6, verset 59
"[...] Il détient les clefs du mystère qu'Il est seul à connaître ; Il sait ce que recelle le sein de la Terre et le fond de la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu'Il sache, et il n'est point de grain dans les entrailles de la Terre ni de brindille tendre ou sèche qui ne soient mentionnés dans un Livre explicite !"

Sourate 31, verset 34

"La connaissance de l'Heure du Jugement relève uniquement du Seigneur qui fait tomber la pluie salvatrice, et qui sait ce qu'il y a dans les matrices. Et nulle âme ne sait ce que lui réserve l'avenir, et nulle âme ne sait en quel endroit elle devra mourir. Dieu Seul est Omnicient et parfaitement Informé."

Sourate 59, versets 22 à 24

"C'est Lui Dieu, en dehors de qui il n'y a point de divinité ; Il est le Connaisseur du monde visible et du monde invisible ; Il est le Clément, le Miséricordieux.
Il est Dieu en dehors de qui il n'y a point de divinité ; Il est le Souverain, le Saint, le Pacifique, le Protecteur, l'Arbitre Suprême, le Puissant, l'Irrésistible, le Superbe. Gloire à Dieu ! Il est bien au-dessus de tout ce qu'on peut Lui associer.
C'est Lui Dieu le Créateur, le Novateur, le Formateur. A Lui appartiennent les attributs les plus beaux. Tout ce qui est dans les Cieux et sur la Terre célèbre Sa gloire. Il est le Tout Puissant, le Sage"


Et le Prophète (qpssl) a mis en garde contre trop de questions dans la Religion, que cela avait perdu les communautés précédentes. Dieu (qsE) nous a donné ce dont nous avons besoin pour trouver Sa satisfaction, aller au-delà est mécréance.

Dire ("hadîth »") Bukhârî, Muslim (qdsseux) et Nawawi (qdssl) [#156] rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :

"Epargnez-moi vos questions tant que je ne vous fait aucune remarque, car ce qui a amené ceux qui vous ont précédés vers la perdition, ce sont la multiplicité de leurs questions à leurs prophètes et leurs différends avec eux. Lorsque je vous interdit une chose, évitez-là et lorsque je vous ordonne de faire quelque chose, faites-le dans la mesure du possible."

Dire ("hadîth »") Bukhârî (qdssl) et Nawawi (qdssl) [#158] rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
""Tous les membres de ma communauté entreront au Paradis, sauf ceux qui refuseront d'y entrer". On lui dit : "Et qui peut refuser ô Messager de Dieu ?" Il rétorqua : "Celui qui m'obéit, entrera au Paradis, et celui qui me désobéit, aura refusé d'y entrer.""

Notes :
* Les termes sont erronés dans la traduction du Coran utilisée et retraduits (par les termes soulignés) ici plus fidèlement au texte en Arabe ou plus correct grammaticalement.
1. qpssl - Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"] ;
2. qpsseux - Que la paix et le salut soient sur eux ["Sallallâh-û ‘Alayhim wa Salam"] ;
3. qsE - Qu'Il soit Exalté ["Allâh aza wadjel"] ;
4. qdssl - Que Dieu soit satisfait de lui ["Radi Allâh ‘anhu"] ;
5. qdsse - Que Dieu soit satisfait d'elle ["Radi Allâh ‘anha"] ;
6. qdsseux2 - Que Dieu soit satisfait d'eux deux ["Radi Allâhu ‘anhumaa"] ;
7. qdsselles2 - Que Dieu soit satisfait d'elles deux ["Radi Allâhu ‘anhunaa"] ;
8. qdsseuxt - Que Dieu soit satisfait d'eux tous ["Radi Allâhu ‘anhum"] ;
9. qdssellest - Que Dieu soit satisfait d'elles toutes ["Radi Allâhu ‘anhun"] ;
10. qdlsc - Que Dieu lui soit compatissant dans ce Bas-Monde ["Rahîma Ullâh"] ;
11. qdlfm - Que Dieu lui fasse miséricorde au Jour du Jugement ["Rahmât Ullâh ‘alayhi"] ;
12. qmdssl - Que la malédiction de Dieu soit sur lui ;
13. slp- Sur lui la paix ["‘Alayhi salam"] ;
14. sep - Sur eux la paix ["‘Alayhim salam"].

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