La mère des Croyants
Umm Salama Hind Bint Abû Umayya, qdsse
[-25 H./ 62 H.]

Salam Alaykum, ci-joint une petite biographie de la sixième Mère des Croyants Umm Salama Hind Bint Abû Umayya (qdsse). Veuve du Muhâdjirîn Abd Allâh Ibn Abd el Assad (qdssl), elle épousa le Prophète (qpssl) en l’an 4 de l’Hégire à l’âge de 29 ans. Elle survécut à toutes les épouses du Prophète (qpssl) en mourant en l’an 62 de l’Hégire à l’age de 87 ans.

[Ajout personnel :] résumé de sa vie réalisé à partir du livre "Les épouses du Prophète de l'islam", de Malika DIF, aux éditions Tawhid, ISBN 2-84862-008-0
Elle fut la tendre épouse d’Abd Allâh Ibn Adb Al-Assad (qdssl), surnommé Abû Salama, avec qui elle émigra en Abassynie, puis revint à La Mecque. Son mari put émigrer à Yathrib mais sa famille ne laissa pas partir Umm Salama (qdsse) qui supporta le temps que Dieu (qsE) voulu leurs persécutions et sévices sur ses 4 enfants dans le but de lui faire abjurer sa Foi. Sa constance, sa résistance et ses malédictions adressées à ses persécuteurs eurent raison de leur obstination. Elle put enfin émigrer à Yathrib. Son mari décèdera en martyr de ses blessures reçues à la bataille de Uhud. Son invocation (« du’a ») sera exaucée puisque quelques mois plus tard, sa fort belle, jalouse, instruite, poète et sage veuve se verra accorder par Dieu (qsE) un meilleur mari que lui : le Messager de Dieu (qpssl) en personne ! Elle accompagnera les Croyants dans de nombreuses batailles (dont celle de Khaybar) et soignera leurs blessures. Elle sera la troisième épouse (avec Khadîdja et Aïcha, qdssellest) à avoir eu l’honneur d’être présente lors de Révélations (versets 9 :102 et 33 :33). Parante de Khalîd Ibn Walîd (qdssl), elle sera une des raisons de sa conversion dont on sait ce qu’elle apporta à l’islam, accompagné de ses 2 compagnons : le stratège qui sera surnommé « l’épée de Dieu » - Khalîd, le stratège de génie - Amr Ibn al-’As (qdssl) et le futur gardien des clés de la Ka’ba - Uthman Ibn Talah (qdssl). Sa sagesse et sa Science (elle a rapporté 67 Dires du Prophète, qpssl) firent d’elle une Savante de la « Umma » régulièrement consultée après la mort de son deuxième époux. Que Dieu récompense celle qui vainquit sa jalousie.

Le prédicateur musulman Amr Khaled (qdlfm) rapporte que notre Mère Umm Salam (qdsse) a instruit dans la Religion 78 hommes et 23 femmes.

Son nom et sa généalogie retour au sommaireRetour au haut de page

Son vrai nom était Hind. Elle était la fille d'un notable du clan Makhzum Abû Umayya surnommé "Zad ar-Râkib" parce qu'il était bien connu pour sa générosité particulièrement avec les voyageurs.

Sa conversion retour au sommaireRetour au haut de page

Le mari d'Umm Salama (qdsse) était Abd Allâh Ibn Abd al-Asad (qdssl) et tous deux furent parmi les premières personnes à accepter l'Islam. Seul Abû Bakr (qdssl) et quelques autres que l'on peut compter sur les doigts d'une main sont devenus musulmans avant eux.
Dès que la nouvelle de leur conversion se répandit, les Qurayches réagirent avec une colère folle. Ils commencèrent à poursuivre et à persécuter Umm Salama et son mari. Mais le couple n'hésita, ni ne désespéra et ils restèrent fermes dans leur nouvelle foi.
La persécution devint de plus en plus intense. La vie à La Mecque devint insupportable pour beaucoup de nouveaux musulmans. Le Prophète (qpssl) leur donna alors la permission d'émigrer en Abyssinie.

Son émigration en Abyssinie retour au sommaireRetour au haut de page

Umm Salama et son mari furent au premier rang de ces Muhâdjirûn (émigrés), à la recherche d'un refuge en terre étrangère.
Malgré la protection qu'Umm Salama (qdsse) et les compagnons reçurent du dirigeant Abyssin, le désir de retourner à La Mecque, d'être près du Prophète (qpssl), de la source de révélation et de guidée, persistait.

La nouvelle que le nombre de musulmans à La Mecque avait augmenté arriva finalement aux Muhâdjirûn. Parmi les nouveaux convertis, il y avait Hamza Ibn Abd al-Muttalib et 'Umar Ibn Al Khattab (qdsseux2). Leur nouvelle foi avait énormément renforcé la communauté et les émigrés en Abyssinie entendirent que les Quraychites avaient quelque peu diminué la persécution. Ainsi un groupe de Muhâdjirûn, poussé par un profond désir dans leur cœur, décidèrent de retourner à La Mecque.

Son émigration à Médine retour au sommaireRetour au haut de page

Le relâchement de la persécution ne fut que bref, comme le découvrirent bientôt ceux qui y retournèrent. L'augmentation spectaculaire du nombre de musulmans après l'acceptation de l'Islam par Hamza et 'Umar (qdsseux2) avait même exaspéré davantage les Quraychites. Ils intensifièrent leurs persécutions et tortures à un degré encore jamais vu. Le Prophète (qpssl) donna alors la permission à ses compagnons d'émigrer à Yathrib. Umm Salama et son mari furent parmi les premiers à partir.

La Hidjra d'Umm Salama (qdsse) et de son mari ne fut cependant pas aussi facile qu'ils ne l'avaient imaginé. En fait, ce fut une expérience amère et douloureuse et un tourment particulièrement pour elle.

Elle a dit : "Quand Abû Salama décida de partir pour Yathrib, il prépara un chameau pour moi, me hissa dessus et plaça notre fils, Salama, sur mes genoux. Mon mari prit alors la tête et continua sans s'arrêter ni attendre quoi que ce soit. Cependant, avant que nous fussions sortis de La Mecque, quelques hommes de mon clan nous arrêtèrent et dirent à mon mari :
"Quoique vous soyez libre de disposer de vous vous-mêmes, vous n'avez aucun pouvoir sur votre femme. Elle est notre fille. Vous attendez-vous à ce que nous vous permettions de l'emporter loin de nous ?"
Ils se précipitèrent alors sur lui et m'arrachèrent de ses mains. Le clan de mon mari, les Banu Abd ul-Asad, les vit me prendre, moi et mon enfant. Ils devinrent fous de colère.
"Non, par Dieu !" crièrent-ils "nous n'abandonnerons pas le garçon. Il est notre fils, et nous avons un droit sur lui."
Ils le prirent par la main et me le retirèrent brusquement. Soudainement, en l'espace de quelques instants, je me retrouvais seule et solitaire. Mon mari se dirigea vers Yathrib tout seul et son clan m'avait enlevé moi et mon fils. Mon propre clan, Banu Makhzum, eut le dessus sur eux et me força à rester avec eux.
Depuis le jour où mon mari et mon fils furent séparés de moi, j'allais quotidiennement, à midi, jusqu'à cette vallée et m'asseyais à l'endroit où cette tragédie avait eu lieu. Je me rappelais ces moments épouvantables et pleurais jusqu'à ce que la nuit tombe sur moi.
Je continuais ainsi pendant une année, jusqu'au jour où un homme des Banu Umeyya passa par-là et vit ma condition. Il alla trouver mon clan et dit : "Pourquoi ne libérez-vous pas cette pauvre femme ? Vous avez éloigné son mari et son fils d'elle."
Il continua à essayer d'adoucir leurs cœurs et de jouer avec leurs sentiments. Enfin ils me dirent : "Va et rejoins ton mari si tu le veux."
Mais comment pourrais-je rejoindre mon mari à Yathrib et laisser mon fils, un morceau de ma propre chair et de mon sang à La Mecque, chez les Banu Abd ul Asad ? Comment pourrais-je être sans angoisse et mes yeux sans larmes, devrais-je rejoindre le lieu de la hidjrah ne sachant rien de mon fils laissé derrière moi à La Mecque ?
Certains comprirent ce que je vivais et leurs cœurs me rejoignirent. Ils adressèrent une requête aux Banu Abd ul Asad pour ma défense et leur proposèrent de me rendre mon fils.
Je ne voulais pas, à présent, m'attarder à La Mecque jusqu'à trouver quelqu'un pour voyager avec moi : J'avais peur que quelque chose puisse arriver qui me retarderait ou m'empêcherait de rejoindre mon mari. Donc je prépara promptement mon chameau, plaça mon fils sur mes genoux et partis en direction de Yathrib.
J'eus à peu près atteint Tan'im (à environ trois miles de La Mecque) quand je rencontrais Uthman Ibn Talha (c'était le gardien de la Ka'ba dans la période préislamique et il n'était pas encore musulman).
"Où allez-vous, Ibn Zad ar-Rakib ?" demanda-t-il.
"Je vais chez mon mari à Yathrib"
"Et il n'y a personne avec vous ?"
"Non, par Dieu ! Sauf Dieu, et mon garçon que voici..."
"Par Dieu, je ne vous abandonnerai jamais avant que vous n'atteigniez Yathrib" jura-t-il.
Il prit alors les rênes de mon chameau et nous conduisit. Je n'ai, par Dieu, jamais rencontré un Arabe plus généreux et noble que lui. Quand nous atteignîmes un lieu de repos, il fit agenouiller mon chameau, attendit que j'en descende, l'amena à un arbre et l'y attacha. Il alla alors à l'ombre d'un autre arbre. Quand nous fûmes reposés, il prépara le chameau et nous conduisit.
C'est ainsi que fût chaque jour avant que nous n'ayons atteint Yathrib. Quand nous fûmes arrivés à un village près de Quba (à environ deux milles de Yathrib) appartenant aux Banu Amr Ibn Awf, il dit : "Votre mari est dans ce village. Entrez-y avec les bénédictions de Dieu."
Il fit demi-tour et se dirigea vers La Mecque."

Leurs routes se croisèrent finalement après la longue séparation. Umm Salama (qdsse) fut ravie de revoir son mari et il fut enchanté de revoir sa femme et son fils.

La mort de son mari retour au sommaireRetour au haut de page

Après la bataille d' Uhud, Abû Salama (qdssl) sortit très grièvement blessé. Il sembla d'abord bien réagir au traitement, mais ses blessures ne guérirent jamais complètement et il resta cloué au lit.

Une fois, tandis qu'Umm Salama (qdsse) le soignait, il lui dit :
"J'ai entendu les paroles du Messager de Dieu. Chaque fois qu'une calamité affligeait quelqu'un, il disait : "Certes c'est à Dieu que nous appartenons et c'est vers Lui que nous retournerons."
Et il priait : "Ô Seigneur ! Accorde-moi une rétribution dans mon malheur, que seul Toi, loué et puissant, peut donner."

Abû Salama (qdssl) resta au lit, malade, pendant plusieurs jours. Un matin, le Prophète (qpssl) vint le voir.

La visite fut plus longue que d'habitude. Tandis que le Prophète (qpssl) était toujours à son chevet, Abû Salama décéda. De ses mains bénies, le Prophète (qpssl) ferma les yeux de son compagnon mort. Il leva alors les mains au ciel et pria : "Ô Seigneur, accorde le pardon à Abû Salama. Elève son rang parmi les biens guidés. Charge-toi de sa famille à tout moment. Pardonne-nous et pardonne-lui. Ô Seigneur des Mondes, élargis-lui sa tombe et remplis-la de lumière."

Umm Salama (qdsse) se rappela la prière que son mari avait rapporté du Prophète (qpssl) sur son lit de mort et commença à la répéter : "Certes, à Dieu nous appartenons et c'est à Lui que nous retournons." ... mais elle ne pouvait se résoudre à continuer "Ô Seigneur ! Accorde-moi une rétribution dans mon malheur et remplace-moi (ce que j'ai perdu) par quelque chose de meilleur" bien qu'elle se demandait sans cesse "qui pourrait être meilleur qu'Abû Salama ? "... Mais elle continua malgré tout ses invocations.

Les musulmans furent énormément attristés par la situation critique d'Umm Salama. Elle devint "Ayyim Al Arab", "la veuve arabe". Elle n'avait pas de proche à Médine sauf ses jeunes enfants, complètement démunie...

Et les Muhâdjirûn comme les Ansars estimèrent qu'ils avaient un devoir envers Umm Salama (qdsse).

Son mariage avec le Prophète (qpssl) retour au sommaireRetour au haut de page

Quand elle eut achevé son délai de viduité (de quatre mois et dix jours), Abû Bakr (qdssl) la demanda en mariage mais elle refusa. Puis 'Umar (qdssl) en fit de même, mais elle déclina également. Le Prophète (qpssl) lui présenta à son tour une proposition de mariage et elle répondit : "Ô Messager de Dieu, j'ai trois défauts. Je suis une femme extrêmement jalouse et j'ai peur que tu vois en moi quelque chose qui t'irrite et que Dieu me punisse pour cela. Je suis une femme d'un certain âge et j'ai de jeunes enfants."

Le Prophète (qpssl) répondit : "En ce qui concerne la jalousie, je prie Dieu le Tout Puissant de la chasser de toi. Pour ce qui est de la question d'âge, j'ai le même problème que toi. Et quant à la famille dont tu as la charge, ta famille est ma famille."

On les maria et Dieu répondit ainis à la prière d'Umm Salama (qdsse) et lui donna mieux qu'Abû Salama (qdssl).

Sa mort (62 H) retour au sommaireRetour au haut de page

Elle fut rappelée à Dieu en l'an 62 de l'Hégire.

Ses mérites retour au sommaireRetour au haut de page

Selon al-Hassan al-Basri (qdssl), elle était dotée d'un esprit extraordinairement judicieux et sagace. Parmi les femmes du Prophète (qpssl), elle était la plus instruite et celle qui transmettait le plus des ahadith d'après lui. Elle était, en outre, l'une des rares femmes arabes qui connaissaient l'écriture.

Notes :
* Les termes sont erronés dans la traduction du Coran utilisée et retraduits (par les termes soulignés) ici plus fidèlement au texte en Arabe ou plus correct grammaticalement.
1. qpssl - Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"] ;
2. qpsseux - Que la paix et le salut soient sur eux ["Sallallâh-û ‘Alayhim wa Salam"] ;
3. qsE - Qu'Il soit Exalté ["Allâh aza wadjel"] ;
4. qdssl - Que Dieu soit satisfait de lui ["Radi Allâh ‘anhu"] ;
5. qdsse - Que Dieu soit satisfait d'elle ["Radi Allâh ‘anha"] ;
6. qdsseux2 - Que Dieu soit satisfait d'eux deux ["Radi Allâhu ‘anhumaa"] ;
7. qdsselles2 - Que Dieu soit satisfait d'elles deux ["Radi Allâhu ‘anhunaa"] ;
8. qdsseuxt - Que Dieu soit satisfait d'eux tous ["Radi Allâhu ‘anhum"] ;
9. qdssellest - Que Dieu soit satisfait d'elles toutes ["Radi Allâhu ‘anhun"] ;
10. qdlsc - Que Dieu lui soit compatissant dans ce Bas-Monde ["Rahîma Ullâh"] ;
11. qdlfm - Que Dieu lui fasse miséricorde au Jour du Jugement ["Rahmât Ullâh ‘alayhi"] ;
12. qmdssl - Que la malédiction de Dieu soit sur lui ;
13. slp- Sur lui la paix ["‘Alayhi salam"] ;
14. sep - Sur eux la paix ["‘Alayhim salam"].

DHTML Menu / JavaScript Menu Powered By OpenCubeRetour au haut de page