‘Îd Mubarak 1429 H
Bonne fête de l'A‘îd el-Adha 2008

Salutations et paix sur vous ainsi que la Miséricorde de Dieu,
"As-Salam ‘Alaykum Wa Ramatullâhi Wa Barakatuh,"

Lundi 8 décembre 2008 - 10 Dhul al-Hidjja 1429

‘Îd Mubarak à vous toutes et tous !

Que Dieu (qsE) agréé notre jeûne de dimanche et purifie nos péchés de l'an passé et de celui à venir.

Que Dieu (qsE) nous fortifie dans la Foi, qu’Il fasse de nous les dignes représentants de l’islam des lumières, celui qui guide les cœurs de l’obscurité de l’ignorance vers la lumière de la Science (et sa pratique).

Nos pensées les plus émues et les plus fortes vont à nos frères et à nos soeurs qui ont entrepris leur grand voyage vers le Cube ["Ka‘ba"] construit par notre frère et prophète Adam (qpssl), reconstruits par nos frères et prophètes Abrahâm et Ismaël (qpsseux) et honoré par Dieu (qsE) comme étant LE lieu de convergeance mondiale de la Foi en Lui. Que Dieu (qsE) nous facilite le fait de les rejoindre une fois avant la fin de cette vie.

Introduction ;
1. Le sens du Pélerinage vers Dieu (qsE), exempt de toute imperfection ;
2. Apprendre à accepter la critique scientifique et sortir des luttes partisanes ;
3. Voyager vers une nouvelle unité purifiée ;
Conclusion ;

Une année de plus, le Tout Miséricordieux a donné aux Croyants l'occasion d'entreprendre leur voyage purificateur et unificateur. Derrière les actes rituels et les détails pratiques d'un voyage de ce niveau se cache un sens spirituel profond et intime qui rapproche le serviteur de son Seigneur. Combien de pélerins profitent vraiment de cet enrichissement ? Dieu seul le sait, car Lui seul connaît le contenu des coeurs. Mais cet enrichissement spirituel devant avoir des conséquences sur les comportements, on peut tout de même jauger de l'efficacité du Pélerinage sur la Communauté par certains critères simples qui font consensus.

Qui mérite que tout musulman qui en a les moyens fasse un voyage vers Lui ? Qui mérite que l'on quitte femme, enfant, maison et travail pour aller vers Lui ? Quel lieu, désigné par Qui, mérite de devenir le lieu du plus grand rassemblement humain de la planète ? Qui mérite que ceux qui croient en Lui fassent le Pélerinage depuis des temps immémoriaux (l'époque d'Abraham) ?

Il n'y a que la Seule divinité digne d'adoration qui le mérite, le Seul Être exempt de la moindre imperfection, le Seul Créateur des Cieux et de la Terre, le Seul Roi du Jour du Jugement, le Seul qui, pouvant se permettre le contraire, S'est tout de même interdit l'injustice et a donné pré-éminence à Sa Miséricorde sur Sa Colère. Nous parlons là bien de Dieu (qsE), révélateur du Coran parfait, Signe de son origine divine. Ce qui différencie ce Livre des autres ouvrages humains est bien son inimitabilité, son absence de contradiction et son inaltération dans le temps. Il n'y a qu'un Dieu (qsE) parfait qui puisse en être l'auteur. Il n'y a que le Créateur qui puisse avoir forgé une parole si puissante qui fait trembler les coeurs, retraçant le destin des peuples passés. Il n'y a que le Guide qui puisse avoir forgé un manuel aussi explicite, sage, inlassable à lire et transcendant. Il n'y a que le Miséricordieux qui puisse avoir forgé un avertissement aussi clair pour les Humains et les Djinns perdus dans leurs égarements éphémères. Il n'y a que le Majestueux et le Seul Digne de Louanges qui puisse avoir forgé un tel trésor linguisitique dont ne se lassent pas les musulmans depuis 14 siècles. Il n'y a que l'Omniscient qui puisse y avoir révélé des vérités alors inconnues des hommes. Il n'y a que le Tout Puissant qui puisse l'avoir verrouillé dans un entrelacement de matrices mathématiques plus complexes les unes que les autres. Il n'y a que le Seigneur des Mondes qui puisse y avoir inscrit des Lois aussi universelles et sages qui sont un bien inestimable pour les Humains. Il n'y a que Dieu (qsE) qui puisse exiger que l'on se prosterne 5 fois par jours, jeûne 1 mois par an et voyage 1 fois dans la vie. Toute adoration à autrui n'est pas méritée, toute obéissance à autrui dans la désobéissance à Lui est injuste.

Sourate 5, verset 84
"Ne méditent-ils pas sur le Coran ? S’il y avait là autre chose que ce qui est de Dieu, ils y découvriraient beaucoup de contradictions."

Le monde musulman est devenu malade, divisé sur des questions secondaires, hérigeant en modèles de perfection certains Savants au point que l'on parle plus de leurs avis polémiques que de l'essentiel : ce Message d'unité pour l'humanité. Il n'y a qu'un seul Dieu (qsE), un seul Sceau des Prophètes (qpssl), un seul islam, une seule Communauté musulmane, un seule Etat islamique et un seul calife. Aujourd'hui cette vérité islamique s'est désagrégée matériellement par un morcellement de l'Etat islamique mais aussi spirituellement par la lutte fratricide entre groupes concurrents qui s'attachent à certains avis religieux au point de rejeter ceux d'autres Savants de l'islam. Mais divergence il y a toujours eu sur de nombreux sujets et les Savants Anciens parmi les Pieux Prédescesseurs ["Salaf Salîh"] ont été les premiers à accepter de telles divergences provenant d'autres Savants usant d'un raisonnement solide et des preuves authentiques. Le respect était alors plus qu'un mot, il était suivi de gestes concrêts comme prier avec la façon d'un autre Savant quant on visite sa tombe... Aujourd'hui quant un Savant de tel groupe "ose" critiquer scientifiquement les avis juridiques d'un autre groupe, avant de regarder les arguments qu'il avance, avant de regarder la seule motivation qui l'anime (la recherche de la Vérité, la propagation de l'islam, la réforme de la Communauté), on le cloue au pilori des préjugés, des amalgames, de soi disantes appartenances partisanes, des allégeances politiques et autres médisances du même acabit. Pourquoi ? Parce que chaque groupe considère ses Savants comme des Saints infaillibles, des modèles à suivre en priorité. Or il n'en est rien, tout Savant, aussi éminent soit-il, n'a jamais été ni ne sera jamais autre chose qu'un humain faillible. Seule sa motivation sincère et l'étendue de sa Science en font un Ami de Dieu (qsE) qui le récompensera quel que soit son erreur et doublera sa récompense s'il a trouvé juste. Et oui il arrive qu'un Savant se trompe et même qu'un groupe de Savants se trompent. Cette vérité est évidente notamment sur les sujets qui divisent la Communauté entre salafistes et modernistes. Or si les Savants des deux bords divergent, il est clair et évident qu'un avis est juste et qu'un autre est erronné. Ceci étant dit, notre attitude vis-à-vis de ces divergences doit donc s'attacher aux raisonnements, aux preuves et aux finalités afin de rechercher ardemment et sincèrement la vérité, ce que Dieu (qsE) veut, ce que Dieu (qsE) aime.

Je prendrai un exemple parmi des milliers mais qui m'a quelque peu surpris il y a quelques temps. Je lisais un avis de Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya (qdlfm) sur la décision du 4^ème calife ‘Âlî Ibn Abû Tâlib (qdssl) qui mena la Communauté vers la bataille de Siffîn. Considérant les avis réservés de nombreux Compagnons parmi les plus Savants ainsi que les conséquences en vies humaines de la décision du calife de ramener l'unité dans l'Etat islamique, notre bien aimé Savant avance que ce dernier aurait fait alors une erreur d'appréciation.

Extrait tiré du site La Maison de l'islam dans l'article : ‘Uthmân face aux épreuves - Le malentendu entre ‘Alî et Mu‘âwiya :
"Ibn Taymiyya écrit que, ‘Alî excepté, les plus grands des Compagnons alors encore vivants furent de cet avis : il ne fallait combattre ni dans un camp ni dans l'autre. Ibn Taymiyya cite le nom de Sa‘d Ibn Abû Waqqâs, le Compagnon alors vivant qui, juste après ‘Alî, avait le plus de valeur ("Madjmû' ul-fatâwâ" 35/77). Ibn Taymiyya écrit que Abû Hanîfa, Mâlik, Ahmad Ibn Hanbal, ath-Thawri, al-Awzâ‘ï dirent eux aussi qu'il s'agissait d'un combat de discorde ["Qitâlu fitna"] ("Minhâdj us-sunna an-nabawiyya" 4/317, 2/293).
Et c'est cet avis, poursuit Ibn Taymiyya, qui est juste, car le Prophète (qpssl) avait dit à Muhammad Ibn Maslama, celui-là même qui ne s'était joint ni au camp de Mu‘âwiya ni au camp de ‘Alî : "La "fitna" ne te fera pas de tort" (Abû Dâoûd 4663) ("Minhâdj us-sunna an-nabawiyya" 1/208). De plus, le Prophète avait fait les éloges de son petit-fils al-Hassan Ibn ‘Alî, disant que par son intermédiaire, Dieu amènerait la réconciliation entre deux groupes de musulmans (al-Bukhârî 2704, 3629, 3746, 7109). Après la mort de ‘Alî, Al-Hassan fit en effet la paix avec Mu‘âwiya. Si le combat mené contre Mu‘âwiya était une chose qu'il était nécessaire, ou recommandé de faire, pourquoi le Prophète (qpssl) aurait-il fait les éloges de celui qui y mettrait fin ("Minhâdj us-sunna an-nabawiyya" 2/348) ?"

Si le consensus de certains Savants et Compagnons sur son avis est cité par Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya (qdlfm), il ne cite pas ceux qui y sont opposés et notamment Shâfi‘î (qdlfm) et tous les Compagnons qui faisaient partie de l'armée califale. D'autre part, une paix contractée par Hassan Ibn ‘Âlî (qdssl) des années plus tard avec Mu‘âwiya et agréée par une prophétie, ne peut servir à critiquer une guerre antérieure (d'ailleurs suivie par un accord de paix) menée dans des circonstances différentes et elle aussi agréée par une prophétie relatée par Bukhârî, Muslim et d'autres. C'est aussi dans cette optique qu'une autre prophétie concernant l'éloignement d'un Compagnon d'un conflit reste spécifique à un individu et non généralisable pour juger de la véracité ou non de ce conflit.

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) [#447] rapporte d’après Ikrima (qdssl) : « ‘Abd Allâh Ibn ‘Abbâs (qdssl) m’a dit, ainsi qu’à son fils ‘Ali (qdssl) : « Allez chez Abû Sa‘îd (qdssl) et écoutez une partie de ses ahadith ! » » En effet, nous partîmes et nous trouvâmes Abû Sa‘îd dans un jardin, il était en train de l’entretenir. [Et nous voyant], il prit son manteau et s’assit. Après quoi il se mit à nous parler jusqu’au moment où il évoqua la construction de la Mosquée. Il dit : « Nous transportions les briques une à une mais ‘Ammâr les transportait deux à deux. En le voyant, le Prophète (qpssl) lui essuya la poussière en disant :
"« Quel malheur attend Ammâr ! Il sera tué par le groupe injuste [des musulmans]. Lui, il les invitera au Paradis mais eux au Feu. »
‘Ammâr (qdssl) disait alors : « Que Dieu [nous] préserve des subversions ! »"

En dehors de ces raisonnements raccourcis, ceci m'a immédiatement retourné le coeur pour trois raisons :

• Les conséquences politiques de cette bataille (statut quo) ont détruit le califat islamique basé sur le modèle prophétique (événement qui fut aussi prophétisé) où le plus Pieux et le plus Savant était élu calife. On n'imagine pas une seule seconde que le 4^ème calife ‘Âlî (qdssl) fut le fils du 3^ème calife ‘Uthmân (qdssl), ni que ce dernier fut le fils du 2^ème calife ‘Umar (qdssl) ni encore que ce dernier fut celui du 1^er calife Abû Bakr (qdssl). Pourtant la royauté "islamique" vit alors le jour et les califes furent successivement les fils ou les frères les uns des autres, donnant le pouvoir suprême sur tout l'Etat islamique à un même clan (le clan des ‘Abbassides renversa celui des ‘Ummayades). Aujourd'hui il y a autant de petits rois que de pays musulmans et cela n'a jamais fait partie de ce que Dieu (qsE) veut ni de ce que Dieu (qsE) aime car c'est une atteinte à l'unité islamique ainsi qu'au principe de Consultation ["Shura"] par des tyrannies vivement critiquées dans le Coran ;
• Si on admet volontier que ‘Âlî Ibn Abû Tâlib (qdssl) n'était pas infaillible, on ne peut oublier son rang (2^ème musulman à embrasser l'islam après la Mère des Croyants Khadîdja -qdsse- et avant Abû Bakr -qdssl-, vétéran de Badr, de Uhud, de Khandaq, de Khaybar, de Hunayn et de Tâ‘if), son union avec la Reine des femmes du Paradis, que la seule descendance masculine provenant du Prophète (qpssl) fut la sienne, que le 2^ème calife ‘Umar (qdssl) ainsi que son successeur l'avaient pris comme sage conseiller du fait de sa Science, sa comparaison par le Prophète (qpssl) avec le Prophète Harun (qpssl), la prophétie de ‘Ammar Ibn Yâsir (qdssl) qui montre clairement que l'armée califale de ‘Âlî (qdssl) fut bien celle de la justice, la plus proche de la vérité ;
• Mais plus que tout, l'ordre prophétique de suivre la Sunna (l'exemple) de ses califes bien guidés (parmi lesquels ‘Âlî (qdssl) figure selon l'unanimité des Savants) fait de l'obéissance à ‘Âlî (qdssl) durant son califat un acte d'obéissance divine sans le plus petit doute. Car si les califes bien guidés étaient des hommes faillibles, ils étaient aussi des hommes Pieux et Savants (les meilleurs de leurs époques respectives) qui prenaient leurs décisions et établissaient leurs jugements en fonction du Coran et de la Sunna et en pleine connaissance de l'esprit du Prophète (qpssl) avec qui ils avaient partagé beaucoup de temps et notamment lors des décisions importantes. C'est sans doute le sens de l'ordre prophétique de suivre leur Sunna (qui ne peut signifier que leurs jugements et décisions politiques lors de leurs califats respectifs) qu'il nous reste cependant à recontextualiser et ré-estimer devant une réalité nouvelle. Ce ne peut donc être les motivations et sagesses qui ont mené ‘Âlî (qdssl) à Siffîn qui peuvent être remise en cause mais seulement, éventuellement, son estimation (humaine) de la situation. Mais là encore l'inspiration divine ne devait pas être loin sans quoi la prophétie serait erronée et sans quoi Dieu (qsE) aurait ordonné aux Croyants de suivre le faux en suivant sa Sunna. Il est donc Sunna, pour le dirigeant reconnu de la Communauté, de prendre les armes contre ceux qui refusent son autorité, autorité sans laquelle l'unité de la Communauté n'existe pas. L'estimation du dommage et de l'intérêt reste alors la prérogative du calife qui peut "sentir" qu'un échec entrainerai des conséquences catastrophiques (et on a vu les conséquences politiques de cet échec) et mettre alors des moyens énormes pour vaincre. Il peut aussi estimer que cet effort énorme pour les Croyants a atteint un point où la victoire ne peut plus être acquise sans risquer d'affaiblir trop l'Etat musulman face à ses ennemis et alors accepter une médiation dans l'intérêt de l'islam, fut-ce à son propre détriment (démission du califat). Ce sont les avis que suivit ‘Âlî (qdssl) et c'est cela sa Sunna qu'il nous est ordonné de suivre.
  
  Dire [« Hadîth »], Abû Dawûd (qdssl), Tirmidhî (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#157] rapporte d'après Abû Nadjîh el-Irbâdh Ibn Sâriyya (qdssl), que :
  "« Le Messager de Dieu (qpssl) nous fit un prêche tellement émouvant que nos cœurs en furent touchés et nos yeux se remplirent de larmes. Nous lui dîmes à la fin : « Ô Messager de Dieu ! Est-ce un prêche d'adieu ? Fais-nous donc des recommandations. » Il nous dit : « Je vous recommande de craindre Dieu, d'écouter et d'obéir à ceux qui commandent même si c'est un esclave qui assume cette responsabilité. Celui d'entre-vous qui vivra après moi verra beaucoup de différents. Aussi, je vous recommande de vous attacher à ma Sunna et à la Sunna des califes orthodoxes, bien guidés, au point de les tenir entre vos molaires (métaphore indiquant la rigueur de l'attachement à quelque chose). Et prenez garde aux innovations, car toute innovation est un égarement. »"

Si j'avance cela, estimant que notre honorable Cheikh al-Islam (qdlfm) se serait trompé sur son avis (ainsi que sur d'autres), cela veut-il dire pour autant que je suis un mauvais musulman ? Ou encore que je rejette l'énorme et fabuleux patrimoine de cet éminent Savant qui a tant apporté à l'islam ? Comment peser quelques-uns de ses avis erronés face à l'immensité de son oeuvre véridique ? Ses quelques erreurs sont éclypsées par l'oeuvre de toute une vie consacrée à la recherche de la Science, à son enseignement et à la guidée de toute une Communauté ébranlée par les invasions Tatares. Seulement certains extrêmistes continuent à vouloir défendre certains de ses avis erronés, pourtant critiqués scientifiquement par d'autres Savants, au point d'hériger ce Savant comme quelqu'un... qui ne se trompe jamais. Le maintien des rois injustes au pouvoir, le couvrement complet du visage de la femme, l'établissement de Dieu sur Son Trône (frôlant l'antropomorphisme selon certains) et autres sont devenus de véritables dogmes pour certains qui, si on les accepte, font de nous un vrai musulman Salafi et si on les refuse, quelleque soit la profondeur de notre critique scientifique, font de nous un innovateur égaré que d'autres auront pour mission de ramener au droit chemin. Le Droit Chemin divin s'est confondu avec celui défini par un Savant et tous ceux qui le suivent. L'imperfection humaine semble avoir laissé place à la perfection divine. L'idolâtrie des Savants serait-elle de retour chez les partisans officiels de l'Unicité divine ["Tawhîd"] ?
Un seul et unique moyen pour s'en prévenir : accepter la critique scientifique, accepter que l'erreur est humaine même chez les Savants, ne pas s'engager de toute son âme dans des querelles partisanes mais réorienter son énergie vers la satisfaction divine, la propagation intelligente de la Vérité, le développement de cette fraternité sincère qui est seule source d'unité de la Communauté musulmane.

Il n'y a effectivement, comme le disent les Salafis, que le retour à l'Unicité divine ["Tawhîd"] avec toute sincérité qui nous permettra de retrouver l'unité de la Communauté musulmane. Mais ce qu'il ne faut pas confondre c'est l'Unicité divine ["Tawhîd"] et le suivi extrêmiste d'un certain groupe de Savants au point d'hériger leurs avis comme faisant partie intégrante de l'Unicité divine ["Tawhîd"] et se considérer comme les seuls dépositaires de la Vérité, comme le seul groupe sauvé. Ceci est exactement la même pente glissante sur laquelle glissent les partisans aveugles d'une seule école juridique et c'est exactement ce que le mouvement Salafi voulait éviter : chercher la Vérité où qu'elle soit chez tous les Savants et ne pas s'enfermer dans une école et notamment dans ses erreurs. Sont alors nés de nouveaux Savants (dont Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya -qdlfm) qui ont cherché ces avis les plus proches de la vérité à travers les 4 écoles. Mais leurs partisans zélés n'ont pas fait seulement de leur démarche une voie à suivre mais aussi des résultats de leur démarche (le choix de leurs avis) la voie de "vérité". Mais on en revient toujours au même point central : la perfection n'est que divine et l'erreur est humaine. Pourquoi alors suivre aveuglément des avis humains et diviser la Communauté musulmane entre ceux qui les suivent (et qui sont bien guidés selon eux) et ceux qui ne les suivent pas (et sont égarés voir innovateurs selon eux) ?

Le chemin menant à l'unité de la Communauté fut clairement défini par le Prophète (qpssl) lui-même lors de son dernier sermon : le Coran et la Sunna. Certains illuminés y rajoutent le consensus d'un nombre limité de Savants triés sur le volet et représentant, selon eux, la Salafiyya. Malheur à ceux qui suivent cette voie, malheur à la Communauté qui se laisse séduire par ce chant de sirènes car elles ne mènent qu'à la division, et donc qu'à la faiblesse.

Un peu d'humilité dans les affaires de Religion, une profonde réflexion mûrie avant de parler de tel avis ou de tel autre et un éloignement des passions partisanes sont nécessaires à la Communauté musulmane pour retrouver son Unité perdue, sa force perdue, sa lumière perdue.

Wa salam alaykum wa RamatUllâhi wa Barakatuhu.

Et Dieu est plus savant ["Wa Allâhu A‘lam"].
Ô mon Dieu ! Tu nous a montré la Voie de la Rectitude avec cette Science, guide-nous et assiste-nous en nous en facilitant son suivi et son application ! Car Tu es "al-Hâdî" - Le Guide en dehors de Qui il n'y a point de guide.

Notes :
* Les termes sont erronés dans la traduction du Coran utilisée et retraduits (par les termes soulignés) ici plus fidèlement au texte en Arabe ou plus correct grammaticalement.
1. qpssl - Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"] ;
2. qpsseux - Que la paix et le salut soient sur eux ["Sallallâh-û ‘Alayhim wa Salam"] ;
3. qsE - Qu'Il soit Exalté ["Allâh aza wadjel"] ;
4. qdssl - Que Dieu soit satisfait de lui ["Radi Allâh ‘anhu"] ;
5. qdsse - Que Dieu soit satisfait d'elle ["Radi Allâh ‘anha"] ;
6. qdsseux2 - Que Dieu soit satisfait d'eux deux ["Radi Allâhu ‘anhumaa"] ;
7. qdsselles2 - Que Dieu soit satisfait d'elles deux ["Radi Allâhu ‘anhunaa"] ;
8. qdsseuxt - Que Dieu soit satisfait d'eux tous ["Radi Allâhu ‘anhum"] ;
9. qdssellest - Que Dieu soit satisfait d'elles toutes ["Radi Allâhu ‘anhun"] ;
10. qdlsc - Que Dieu lui soit compatissant dans ce Bas-Monde ["Rahîma Ullâh"] ;
11. qdlfm - Que Dieu lui fasse miséricorde au Jour du Jugement ["Rahmât Ullâh ‘alayhi"] ;
12. qmdssl - Que la malédiction de Dieu soit sur lui ;
13. slp- Sur lui la paix ["‘Alayhi salam"] ;
14. sep - Sur eux la paix ["‘Alayhim salam"].