La Maladie de l'Islam du XXI^ème siècle

Salutations et paix sur vous ainsi que la Miséricorde de Dieu,
"As-Salam ‘Alaykum Wa Ramatullâhi Wa Barakatuh,"

Le Coran, traduit de l'Arabe par Edouard MONTET avec un découpage des versets coraniques selon la Lecture de Warch.

L'islam vit aujourd'hui une grave crise identitaire, une maladie sous-jacente à multiples facettes étant l'origine de ce mal. On ne s'identifie plus à un quelconque exemple de pays musulman du XXI^ème siècle quant on se convertit (à l'exception de l'Arabie Saoudite enlisée dans le passé mais préservant un mode de vie islamique) mais bien à l'islam originellement pur du VII^ème siècle.
Pour bien comprendre pourquoi Dieu (qsE) a-t-il permis, dans Sa sage Justice, que la meilleure des communautés sucitées parmis les hommes se retrouve non pas à la tête du monde connu par ses vertus et sa puissance, mais bien à la traine de ce dernier, il nous faut aborder le problème à la lumière du Coran et de la Sunna authentique et montrer du doigt les multiples négligences à leur encontre.

1. L'islam : une Guidée divine pour les vivants "à mettre en pratique" ;
   1.1. La nécessité de l'effort ;
   1.2. La nécessité de l'Unité ;
2. Des négligences à tous les niveaux de responsabilité ;
   2.1. Des Savants qui vivent dans le passé ;
   2.2. Des chefs d'Etats injustes plus intéressés par les richesses de ce Bas-Monde que par Dieu (qsE) ;
   2.3. Des pères de familles dépassés ;
   2.4. Des mères de familles désabusées ;
   2.5. Des individus sur lesquels on ne peut plus compter ;
3. Un peuple arabe, initialement porteur du Message, devenu décadent en délaissant le rôle de "modèle de vertu" ;
   3.1. La dérive nazaréenne : l'ignorance ;
   3.2. La dérive judaïque : la désobéissance ;
Synthèse ;

1.1. La nécessité de l'effort

Le Coran et la Sunna sont des textes qui appèlent à être mis en pratique pour les rendre vivants. Ils contiennent un mode d'emploi qui permet d'élever l'âme au-dessus du lot par l'exemple qu'elle donne. Cet exemple est proche du zéro absolu si le musulman ne fait pas l'effort de tenir sa promesse, d'aller prier à la mosquée, d'être honnête, que ses voisins aient confiance en lui, que son visage iradie la journée de ceux qu'il croise par la paix et les sourires qui se lisent dessus, qu'il fasse l'effort d'entreprendre et d'aller chercher lui-même sa subsistance au lieu d'attendre confortablement et avec paresse que les "allocations tombent".

1.2. La nécessité de l'Unité

Tant que le premier pilier de l'islam ne sera pas digéré, compris, appliqué, l'islam est condamné à rester dans les divisions confessionnelles, nationales et autres qu'il connait aujourd'hui. Or l'islam est né avec une conception juste d'un Dieu Unique, portée par un Prophète, qui dirigea ensuite une cité-Etat intelligemment et qui fut suivi en cela par 4 de ses compagnons qui firent de même et qui assurèrent, du mieu qu'ils purent, l'Unité de l'Etat islamique quel qu'en fut le prix. Car l'Unité est force, la division faiblesse.

2.1. Des Savants qui vivent dans le passé

La focalisation de la grande majorité des Savants dans les domaines de la Jurisprudence ["Fiqh"] et de leur vision étriquée de ce qui est autre, ajoutée à leur suivi aveugle des musulmans dans ces égarements ont été la cause de l'arriération scientifique du monde musulman contemporain alors qu'il en fut le moteur par le passé. Un Savant contemporain iconoclaste (qui "sort du lot") l'explique d'une manière extrêmement claire :

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) dit dans son livre "Comprendre le Coran aujourd'hui" p 208 :
"Que la raison islamique et ses paradigmes deviennent un obstacle à la renaissance scientifique, voilà assurément ce qui mène à la mort de la raison et à la paralysie intellectuelle que réfute le Coran. Cela s'est passé en Europe au moyen-âge, quand les Savants essayaient d'expliquer les événements par leurs causes, d'affirmer l'esprit scientifique, alors que les hommes d'Eglise les contrecarraient en disant que tout venait de Dieu sans raison, et que c'était une rébellion contre Dieu et sa souveraineté."

Et le mouvement Salafi, s'est jeté à coeur joie dans les critiques les plus virulentes de celui qui professait cette réalité de simple bon sens mais "bien génante" pour la "meilleure des Communautés jamais suscitée parmi les humains". Pourtant il est aujourd'hui clair que ce ne sont pas les "barbus en sandales" qui seront capables de faire face aux missiles intelligents, satellites espions et autres blindés de nouvelles générations. L'islam est donc dans une position de soumission technologique et scientifique indigne du Coran et du noble combat des Pieux musulmans des premières heures de l'islam.

2.2. Des chefs d'Etats injustes plus intéressés par les richesses de ce Bas-Monde que par Dieu (qsE)

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) dit dans son livre "Comprendre le Coran aujourd'hui" p 209 :
"Nous avons eu des gouvernants qui ont accaparé le pouvoir au nom de Mohammed, qui lui a vécu pauvre, pour amasser des biens et des tonnes d'or et d'argent ; qui les ont accaparés au nom de Mohammed qui avait abrogé l'hérédité et les liens de sang concernant la prétention au pouvoir, qui a réprouvé le comportement de ceux qui disent : "vous venez vers Moi, non pas avec vos actes, mais avec vos origines." ["al-Hâkim"]. C'est lui qui avait dit toute cela, et pourtant, sa tribu n'a pas hésité, après lui, à faire prévaloir ses liens avec sa famille.
La corruption du gouvernement est en grande partie responsable du déclin et de l'effondrement de notre civilisation. D'ailleurs, ce sont les gouvernants qui ont poussé les gens à vivre loin de la vérité historique pour qu'ils ne s'occupent pas d'eux. Ils les plongèrent dans des histoires incroyables en inventant des ahadith médiocres et en écoutant "les milles et une nuits" ou encore "Hamza le clown"."

2.3. Des pères de familles dépassés

Comment peut-on concevoir que des mères musulmanes voilées, marchent à côté de leurs filles dénudées, sans constater que l'autorité paternelle a cédé devant les nouvelles "modes" démocratiques ? Si le Chef de famille musulman avait inculqué à ses enfants les règles de base de l'islam au lieu de laisser l'école de la République leur enseigner une liberté qui éloigne de la soumission à Dieu, les musulmans n'en seraient pas là où ils sont.

Platon (Athènes 427 ans av. J.C.) aurait dit :
« Lorsque les pères s’habituent à
laisser faire les enfants, lorsque
les fils ne tiennent plus compte de
leurs paroles, lorsque les maîtres
tremblent devant leurs élèves et
préfèrent les flatter, lorsque
finalement les jeunes méprisent
les lois parce qu’ils ne
reconnaissent plus au-dessus
d’eux l’autorité de rien et de
personne, alors, c’est là en toute
beauté et en toute jeunesse le
début de la tyrannie. »

2.4. Des mères de familles désabusées

Quand leur mari ne dit plus rien et laisse ses enfants grignoter petit à petit leur Religion au point qu'il ne reste plus que le côté festif de l'‘Îd et que l'on grignotte en cachette pendant les journées du Ramadân et que les mini-juppes se multiplient, les Hidjab disparaissent ainsi que les barbes et l'assiduité à la Prière, que peut faire la pauvre mère musulmane ? Elle sermonne ses enfants, souvent sans aucune Science, qui lui disent que l'islam est dépassé, une culture du passé et qu'il faut "vivre son temps". Comme si on ne pouvais vivre pleinement son temps et en même temps avoir une profonde et noble relation avec son Créateur ?

2.5. Des individus sur lesquels on ne peut plus compter

"Oui comptes sur moi !" Que de fois ces phrases, prononcées à la légère ne sont plus suivies de ce qu'elles devraient impliquer ? La Communauté a perdu la confiance en elle-même car ses membres ont perdu leur confiance entre eux et parce que la place de l'honneur en la parole donnée a perdu toute sa profondeur dans les coeurs.

L'histoire des civilisations est ainsi que la puissance d'hier, confortablement assise sur ses acquis, ne fait plus l'effort suffisant pour se remettre constamment en question et se réformer.

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) dit dans son livre "Ces Français qui ont choisi la Voie d'Allah" p 46 :
"Les aïeux avaient subjugué la terre entière, de par leurs qualités, leur piété, leur fraternité, ils s'enjoignaient entre eux la Vérité et l'endurance dans la patience. Ils avaient fait oublier aux autres peuples jusqu'à leur propre histoire et leur propre langue, ils avaient guidé vers la nouvelle Religion et leurs avaient inculqué la nouvelle langue. Seulement ces mêmes peuples ont poursuivi la même voie et ont surpassé les Arabes pour atteindre la dominance lorsque ceux-ci se sont montrés incapables."

Il en résulte un peuple arabe qui est tombé, comme cela a été prophétisé, dans deux types d'excès propres aux religions chrétiennes et juives :

3.1. La dérive chrétienne : l'ignorance

Cette ignorance entraine, comme chez les chrétiens, de nombreuses sectes et groupes divergeants. Non seulement elles affaiblissent la civilisation musulmane (comme toute division) mais en plus elles égarent dans leur ignorance et attirent des âmes dans leurs pièges mortels.

N'est-ce pas là le dangereux chemin suivi par les Chrétiens dont le Coran nous a mis en garde ? Les musulmans s'y sont jetés petit à petit au point de pratiquer un islam idolâtrant les tombes, construit sur les "fausses" croyances des pères et mères. Toutes les tendances sont représentées du "masochiste" qui trouve son bonheur dans le chiisme au "spirituel" qui trouve son bonheur dans un des nombreuses branches du soufisme en passant par le "révolutionnaire courageux" d'al-Qaïda, le "démocrate élu" Frère musulman qui participe en tant que citoyen et le très tendance salafi rebelle qui a le mérite de suivre la Voie Droite (mais d'une façon trop souvent déconnectée du monde réél). Au califat (Empire Romain) ont succédés les Etats-Nation arabes qui se perdent en "blabla" d'autosatisfaction et auto-justification quand leurs frères se font étriper sous leurs yeux à la télévision. Les nouveaux "responsables" de la Communauté font des annonces qui n'ont rien à envier au Pape pour leur efficacité : "Tuer les musulmans s'est pas bien ! Nous nous indignons".
Depuis quand l'islam peut se passer de l'Unité califale ? Depuis quand le pouvoir et le religieux sont ils séparables en islam ? Depuis quand l'islam laisse faire les injustices se commettre sous leurs yeux ? Depuis quand l'islam et la science moderne ne font plus bon ménages ? Depuis quand l'on tolère que l'ignorant médise du Savant ?

Depuis que l'islam a suivi la pente vertigineuse de l'ignorance chrétienne dans toutes ses dimensions.

Cheikh Youssouf al-Qaradâwî (qdlsc) dit dans son livre "La Sounna du Prophète" pp 32 et 35, 36 :
"La mise en garde contre trois fléaux
Un Hadîth du Prophète (qpssl) fait allusion à la menace que représentent pour son enseignement les rigoristes, les imposteurs et les ignorants.
Selon ce Hadîth, rapporté par at-Tabarî [authentifié par Ibn al-Qayyim, Ahmad Ibn Hanbal, ‘Abd al-Barr et al-‘Uqaylî], par Tamâm dans ses Fawâ‘id, par ‘Adî et d'autres, le Prophète (qpssl) a dit :
"Les justes de chaque génération porteront ce savoir et le préserveront de la déformation des rigoristes, de l'usurpation des imposteurs et de l'interprétation des ignorants."
Ce sont là trois maux dont chacun représente un danger pour l'héritage prophétique.
[...]
L'interprétation des ignorants
Le troisième mal est constitué par les interprétations erronées qui corrompent la pureté de l'islam, qui déforment le sens des mots et donnent de l'islam une image tronquée. Ces interprétations conduisent à rejeter des prescriptions et des enseignements qui font réellement partie de l'islam, tout comme les imposteurs avaient tenté d'y introduire ce qui n'en fait pas partie ; elles conduisent également à donner la priorité à ce qui est secondaire, et à considérer comme secondaire ce qui devrait avoir la priorité.
Ces interprétations erronées, fondées sur une compréhension défectueuse, sont le fait de gens qui méconnaissent cette Religion, qui n'en ont pas saisi l'esprit ni la nature véritable. Ils n'ont pas assez de connaissances et d'objectivité pour être à l'abri des erreurs d'interprétation et s'écartent des vérités établies pour suivre les conjectures, tombant dans des interprétations subjectives qui divisent la Communauté et l'éloignent de la Voie de Dieu.
Même si ces gens se présentent comme des savants et des sages, leurs interprétations sont celles d'ignorants. Il faut prendre garde à ce mal et établir les règles nécessaires pour s'en préserver.
La plupart des sectes et groupes qui se sont dissociés de la Communauté, de sa Foi et de sa Loi et qui se sont égarés du droit chemin n'ont été perdus que par des interprétations erronées.
L'Imâm Ibn al-Qayyim tient des propos pénétrants sur la nécessité de bien comprendre le Prophète (qpssl), dans son ouvrage "L'Âme" ["ar-Rûh"] :
"Il faut comprendre ce qu'a voulu dire le Prophète (qpssl), sans rien y ajouter, ni en soustraire. Il ne faut pas déformer le sens de ses propos, visant à expliquer et à guider, ni en diminuer la portée. Dieu seul sait combien d'erreurs ont été commises en négligeant ce principe. La mauvaise compréhension des paroles de Dieu et de Son Prophète (qpssl) est à la base de toutes les hérésies et de toutes les déviations qui se sont développées au sein de l'islam, ainsi que de toutes les erreurs sur ses principes et ses détails. Et quand à l'incompréhension s'ajoute une mauvaise intention, et que, parfois à la mauvaise interprétation de bonne foi s'ajoute la mauvaise intention de ses disciples, l'islam et les musulmans courent un grand péril ! Que Dieu nous aide ! Qu'est-ce qui a perdu les qadarites, les mourdji‘a, les khâridjites, les mou‘tazilites, les djahmiyya, les rawâfid et tous les autres groupes hérétiques, si ce n'est leur incompréhension des paroles de Dieu et de Son Prophète (qpssl), au point que pour beaucoup de gens, la Religion est basée sur ces interprétations ! Quant à la manière dont les Compagnons (qdsseuxt) et leurs successeurs ont compris les paroles de Dieu et de Son Prophète (qpssl), elle est devenue quantité négligeable et ces gens-là n'y prêtent même plus attention... On peut lire un livre du début à la fin, sans y trouver un seul passage où l'auteur a correctement compris les paroles de Dieu et de Son Prophète (qpssl). Mais seuls peuvent s'en rendre compte ceux qui se basent sur l'enseignement du Prophète (qpssl) pour juger les opinions des gens. Quant à ceux qui font l'inverse, et jugent l'enseignement du Prophète (qpssl) sur la base des croyances et des impostures qu'ils adoptent à la suite de gens auxquels ils font confiance, discuter avec eux ne sert à rien : laissez-les à leurs choix et aux maîtres qu'ils se sont choisis, et remerciez Celui qui vous a préservés du fléau dont Il les a frappés.""

Le remède ne réside que dans le Coran et la Sunna, leur enseignement éclairé et adapté à ce monde qui a beaucoup évolué depuis 14 siècles.

3.2. La dérive judaïque : la désobéissance

On commence par laisser des injustes au pouvoir, puis les privilèges poussent comme de la mauvaise herbe, accompagnés de nouvelles injustices. Les lois de Dieu sont petit à petit "mises au placard" et l'on trouve alors un monde musulman faible divisé en Etats, perverti par les intérêts bancaires dits "modernes", les barbes se rasent pour faire plus "tendance", les Hidjab disparaissent et les sexes se mélangent pour faire plus "libérée", l'autorité parentale est baffouée car ils ne comprennent plus ce monde et se retrouvent "has been" et rétrogrades, la Prière à l'heure est délaissée car "contraire" au nouveau monde du travail occidental, la Prière du vendredi aussi et peu à peu la Science s'éloigne des coeurs alors que la désobéissance prend sa place. Alors nous voyons les homosexuels et prostituées au grand jour, les voleurs sont monnaie courante, la corruption atteint tous les niveaux de la société au point que le backchich devient la règle commune et les jeux d'argent et l'alcool prolifèrent dans un désir débordant de rattraper le "retard" face à l'occident...

N'est-ce pas là le dangereux chemin suivi par les Juifs dont le Coran nous a mis en garde ? Les musulmans s'y sont jetés petit à petit au point de pratiquer un islam "moderne" ou un "islam modéré" alors qu'en fait ils en ont fait un "islam light à la judaïque". Mais le Coran est-il encore le livre de tous les chevets, ouvert, lu avec le coeur, médité et appliqué ? ou bien la nouvelle idole "tendance" dont on se vente d'avoir un joli modèle bien relié à la maison et dans la voiture et dont le petit fils qui l'a appris par coeur sans même le comprendre fait notre fierté dans tout le quartier ?

Le remède ne réside que dans le Coran et la Sunna, leur obéissance dans les quelques règles strictes qui font de l'islam la civilisation des lumières sous la bénédiction et la bienveillance divine.

Dire [« Hadîth »], Bukhârî et Nawawî [#187] (qdsseux2) rapportent d’après Enno‘mân Ibn Bachîr (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
"« L'exemple de celui qui prend soin de ne pas transgresser les limites imposées par Dieu et de celui qui les transgresse allègrement est comme l'exemple de passagers qui ont pris place sur un bateau. Certains d'entre eux sont installés sur le pont et d'autres dans la soute. Lorsque ces derniers veulent puiser de l'eau, ils sont obligés de monter sur le pont. Lassés de ce va et vient, ils ont fini par se dire : "Si nous creusions un trou dans la coque, nous éviterions de déranger les passagers à l'étage." Si les passagers se trouvant sur le pont les laissent faire, ils périront tous ensemble. Mais s'ils les en empêchent, ils seront tous épargnés. »"

Une "recette" réussie de la réforme islamique au niveau de la société et de l'Etat comporte une pyramide composée de trois éléments indiscociables les uns des autres qui s'inspirent tous de la même Voie ["Ahl Sunna wa Djama‘a"] :

1. Un Savant et/ou chef d'Etat musulman qui craint Dieu (qsE), qui est instruit dans toutes les Sciences de l'islam, au coeur bien formé, pieux, doux, pédagogue, patient et aimant son peuple qui prend des décisions à long terme et éduque son peuple petit à petit, étapes par étapes dans l'islam. Son objectif est de guider des âmes vers le salut éternel et non pas l'application anticipée et précipitée de toutes les règles de la Voie islamique ["Sharî‘a"]. Il doit être le meilleur des hommes de son peuple, appliquer tous les commandements de l'islam, preuve de sa crainte et de sa Science car il devient leur guide et leur modèle et sera suivi dans le Bien comme dans le Mal ;
   
   Sourate 39, verset 12
   "[…] Dis : « Ceux qui savent seront-ils considérés comme les égaux de ceux qui ne savent pas ? Il n’y a que ceux qui sont doués d’intelligence qui s’en souviendront !"
   
2. Des prédicateurs pédagogues et charismatiques qui font vivre les décisions du Savant et/ou chef d'Etat dans chaque recoin du pays. Ils doivent formater les coeurs dans l'amour de Dieu (qsE), qui passe obligatoirement par Sa connaissance et être fermes dans l'application des décisions prises plus haut ;
   
   Sourate 4, verset 62
   "Ô vous qui croyez ! Obéissez à Dieu et obéissez à l’Apôtre et à ceux d’entre vous qui ont l’autorité. Si vous avez une querelle à propos de quelque chose, référez-vous en Dieu et à l’Apôtre, si vous croyez en Dieu et au jour du dernier. Cela est meilleur et plus beau qu’un arrangement."
   
3. Un peuple bien éduqué, respectueux de la différence de l'autre et de ses biens, fier et respectueux de sa parole donnée et décidé à s'instruire dans l'islam à long terme. Ils doivent s'attacher au fond et poser les questions qui les font douter aux prédicateurs afin de laisser la place uniquement à la certitude de la Foi dans leur coeur et non pas s'attacher à la forme. C'est une entreprise de longue haleine qui a pris 23 ans à la meilleure des générations.
   
   Sourate 13, versets 11 et 12
   "(Pour Lui) il en est de même, parmi vous, de celui qui garde en lui-même son discours et de celui qui le dit à haute voix, de celui qui se cache dans la nuit et de celui qui se produit au grand jour.
   Tout (homme) a des Anges gardiens devant lui et derrière lui, qui veillent sur lui par ordre de Dieu. En vérité, Dieu ne change pas ce qu'ont les hommes, aussi longtemps qu'ils ne changent rien en eux-mêmes. Et lorsque Dieu désire un mal pour un peuple, il n'a pas moyen de l'écarter. Les hommes n'ont de protecteur que Lui."

S'il manque un seul de ces éléments ou si la synergie entre eux ne se fait pas, l'échec du modèle islamique est à prévoir et il est alors mieux le mettre sous silence et laisser d'autres aux affaires. Les échecs d'islamisation de l'Algérie, de l'Afganistan, d'Egypte et d'ailleurs sont révélateurs du fragile équilibre qui, s'il n'est pas recherché, ne sera pas trouvé et verra s'écrouler le modèle islamique comme un chateau de cartes. Ce modèle est l'exacte réplique de la mission prophétique qui apporta le succès des premiers temps de l'islam. Nulle autre "recette" n'est meilleure ni ne marche.

Si l'on étudie ces échecs, on trouvera une ou plusieurs failles dans ces trois éléments ou dans leurs interactions.

Si les deux premiers éléments sont présents et agissent en parfaite synergie mais que le troisième élément est un peuple mal éduqué, qui ne respecte pas l'autre (corruption, vol, égoïsme, etc...), ses droits et sa parole donnée alors le mouvement islamique court à sa ruine. Ainsi la base de la pyramide en est son élément principal qui, s'il cherche sincèrement la Vérité, se verra guidé par Dieu (qsE) et doté des 2 autres éléments de la pyramide, indispensables à la guidée d'un peuple dans la Voie Droite. Car Dieu (qsE) est Miséricordieux, Juste et Tout Puissant dans Son Royaume.

Sourate 3, verset 104
"Puissiez-vous former une Communauté qui prêche le bien, ordonne ce qui est convenable et interdise ce qui est répréhensible. Ce sont ceux qui agissent ainsi qui seront les bienheureux !"

Ainsi naîtra une Communauté qui, contrairement à beaucoup de populations de pays dits "musulmans", ordonnera le bien et interdira la blâmable. L'islam ne peut pousser sur un terreau où le musulman ne change pas de sa main, de sa langue ou de son coeur les mauvaises choses telles que le meurtre, le vol, la corruption, les injustices, les prêts à intérêts, les tenues vestimentaires poussant au péché, l'innovation, l'Association -en résumé au Mal- et où il n'appelle à la piété, à l'éducation, à la douceur, à la fréquentation des Mosquées de Dieu (qsE), à la pratique des obligations individuelles et collectives, à la participation aux cercles de Science, à inciter le riche à donner au pauvre, à mettre en place une économie islamique alternative à la toute puissance des banques et des péchés auxquels elles appèlent etc... -en résumé au Bien. On ne peut placer un policier à chaque coin de rue mais chaque citoyen peut devenir un policier s'il sait ce qu'il doit faire et s'il en a la volonté. Or l'effet de groupe joue pour beaucoup. Ainsi l'Etat islamique n'apparaîtra pas par miracle divin à la Fin des Temps avec l'apparition du Madhî (qdssl) mais avec l'effort et la participation active des masses éduquées à la réforme islamique de la Société dans le Bien. Or les pays dits "musulmans" se caractérisent par leur indolance et leur inactivité dans la propagation du Bien, se contentant d'invocations et de laisser faire le mal sous leur propres toîts.

Cheikh Yûsuf al-Qardâwî (qdlfm) qui résume en 20 points ce qui est nécessaire à l'Eveil islamique son livre "Où est la faille ? - Réflexions sur la crise du monde de l'islam" (éditions Maison d'Ennour, 2004, ISBN 2-910891-85-2) p 97 :
"Il est impératif que le centre d'intérêt passe :
1. des conséquences et des détails aux principes et aux universaux ;
2. du surérogatoire à l'obligatoire ;
3. de ce qui suscite le désaccord à ce qui génère l'accord ;
4. des actes physiques à ceux du coeur ;
5. des extrêmes de l'éxagération et de la négligence au juste milieu et à la modération ;
6. de la démarche qui rend difficile la Religion et en éloigne les gens à celle qui la rend facile et agréable ;
7. de l'immobilisme et de l'imitation à l'effort intellectuel ["Idjtihâd"] et à la rénovation ;
8. du discours et de la polémique à l'effort et au travail ;
9. du sentimentalisme et de l'improvisation à l'esprit scientifique et à la planification ;
10. du fanatisme à la tolérance ;
11. de l'excitation des sentiments des gens à leur initiation (ou du style de prêcheurs à celui de jurisconsultes, ou encore de l'enthousiasme du minbar à la sérénité des cercles de cours) ;
12. de la quantité à la qualité (ou de l'intérêt pour l'augmentation du nombre [d'adeptes] aux dépens de l'éducation, à l'intérêt pour l'éducation même si cela doit se faire aux dépens de la multiplication des adhérents) ;
13. du rêve à la réalité (ou de l'idéal souhaité au possible existant) ;
14. de l'orgueil au contact avec la société (proposer aide aux autres au lieu de pointer vers eux un doigt accusateur) ;
15. du repli sur le passé, à l'engagement vis-à-vis du présent et à la préparation de l'avenir ;
16. de l'engagement politique à l'implication et l'application dans le travail social ;
17. de la différence fondée sur l'opposition et la querelle à celle bâtie sur la diversité et la solidarité ;
18. de la négligence des affaires de ce monde à la quête de l'agrêment divin en y excellant ;
19. du régionalisme étriqué à l'universalisme ;
20. de la vanité à l'examen de conscience (ou de l'exagération dans l'affirmation de soi à l'autocritique).
Ce sont là les vingt points de départ considérés comme le plan de travail apte à orienter l'éveil islamique et a fortiori le mouvement islamique."

Et si la Communauté musulmane n'arrive pas à concilier certains de ses courants, c'est peut-être parce que ces courants sont inconsciliables, car la Communauté musulmane est bâtie sur une source unique, un dogme tiré du Coran. Tout courant qui en dévie ne peut se reconcilier avec l'islam véridique, aussi appelé "Sunnite" ou "Gens de la Sunna et du Consensus" ["Ahl Sunna wa Djama‘a"] [...] et qui en fait n'est que la Communauté musulmane reconnue par Dieu (qsE). Nous finiront donc par les belles paroles d'un des grands Savants précédemment cité :

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) dit à la fin de son livre "Comprendre le Coran aujourd'hui" p 315 :
"Revenir au Coran, c'est revenir à une Communauté unifiée et réconciliée. Il faut en faire l'axe de notre vie d'une façon générale.
Le Coran est le pilier de notre société, il faut donc qu'elle s'y accroche et tout le monde peut vivre à l'ombre de constitution sans être pour autant en prison. Les conservateurs et les travaillistes en Angleterre ont des idéologies complètement différentes, mais ils travaillent tous en n'oubliant pas que leur pays est un empire qu'ils mettent au-dessus de tout et leur objectif à tous c'est de le préserver comme idée et comme pratique.
Notre objectif essentiel à nous dans la vie c'est : le Livre. Il a failli s'échapper de nos mains ; nous avons failli. Mais il est encore là et nous devons le reprendre autrement, et non comme nous l'avons fait jusqu'à maintenant. Nous devons en faire le moteur de notre civilisation à venir."

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) dit dans son livre "Ces Français qui ont choisi la Voie d'Allah" p 49 :
"C'est la raison pour laquelle les Europééns ont tourné le dos à la Religion, non qu'elle soit défaillante en elle-même, mais à cause de la défaillance de ses adeptes et de ses opposants qui le sont."

Et Dieu est plus savant ["Wa Allâhu A‘lam"].
Ô mon Dieu ! Tu nous a montré la Voie de la Rectitude avec cette Science, guide-nous et assiste-nous en nous en facilitant son suivi et son application ! Car Tu es "al-Hâdî" - Le Guide en dehors de Qui il n'y a point de guide.

Notes :
* Les termes sont erronés dans la traduction du Coran utilisée et retraduits (par les termes soulignés) ici plus fidèlement au texte en Arabe ou plus correct grammaticalement.
1. qpssl - Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"] ;
2. qpsseux - Que la paix et le salut soient sur eux ["Sallallâh-û ‘Alayhim wa Salam"] ;
3. qsE - Qu'Il soit Exalté ["Allâh aza wadjel"] ;
4. qdssl - Que Dieu soit satisfait de lui ["Radi Allâh ‘anhu"] ;
5. qdsse - Que Dieu soit satisfait d'elle ["Radi Allâh ‘anha"] ;
6. qdsseux2 - Que Dieu soit satisfait d'eux deux ["Radi Allâhu ‘anhumaa"] ;
7. qdsselles2 - Que Dieu soit satisfait d'elles deux ["Radi Allâhu ‘anhunaa"] ;
8. qdsseuxt - Que Dieu soit satisfait d'eux tous ["Radi Allâhu ‘anhum"] ;
9. qdssellest - Que Dieu soit satisfait d'elles toutes ["Radi Allâhu ‘anhun"] ;
10. qdlsc - Que Dieu lui soit compatissant dans ce Bas-Monde ["Rahîma Ullâh"] ;
11. qdlfm - Que Dieu lui fasse miséricorde au Jour du Jugement ["Rahmât Ullâh ‘alayhi"] ;
12. qmdssl - Que la malédiction de Dieu soit sur lui ;
13. slp- Sur lui la paix ["‘Alayhi salam"] ;
14. sep - Sur eux la paix ["‘Alayhim salam"].