La Prière du Vendredi
["Salât al-Djumu‘a"]

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Compatissant - Louange à Dieu le Maître des Mondes

Gloire à Dieu ! Louange à Dieu ! Il n'y a de divinité digne d'adoration si ce n'est Dieu ! Dieu est le Plus Grand ! - Il n'y a de force ni de puissance qu'en Dieu !

Ô Mon Dieu, prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed comme Tu as prié sur Abraham et sur la famille d'Abraham !
A Toi les louanges et la Gloire !
Et bénis Mohammed et la famille de Mohammed comme tu as béni Abraham et la famille d'Abraham !
A Toi les louanges et la Gloire !

« Ô Toi qui es mon Seigneur !!
Accorde-moi Ton pardon et accepte mon repentir car Tu es certes l'Accueillant au repentir et le Tout pardonneur. »
Bismillâh Ir-Rahmân Ir-Rahîm - Al hamduli-llâhi rabbi-l‘âlamîn

Subhâna Llâhi, wa l-hamdu li Llâhi, wa lâ ilâha illâ Llâhu, wa Allâhu akbar - Lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâhi !

Allâhumma salli ‘alâ Muhammadin wa ‘alâ âli Muhammadin kama sallayta alâ Ibrâhîma wa ‘alâ âli Ibrâhîma
Innaka Hamidun Madjid
Wa bârik ‘alâ Muhammadin wa ‘alâ âli Muhammadin kamâ barakta ‘alâ Ibrâhîma wa ‘alâ âli Ibrâhîma
Innaka Hamidun Madjid

« Rabbi ghfir lî wa tub ‘alayya.
Innaka anta ttawwâbu-l-ghafûr. »

-Découpage des versets coraniques selon la Lecture de Hafs en obéissance au Calife du Messager "bien guidé" ‘Uthmân Ibn Affân (qdssl) qui imposa cette lecture sur les 6 autres, validées par le Prophète (qpssl), afin de combattre la division ["Fitna"] que la Communauté musulmane ["Umma"] connut à l'époque de son califat.
-Nouvelle traduction en Français du Saint Coran par le Professeur Mohammed CHIDMI (qdlfm).

Salutations et paix sur vous ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions,
"As-Salam ‘Alaykum Wa Ramatullâhi Wa Barakatuh,"

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Compatissant
"Bismillâh Ir Rahmân Ir Rahîm,"

Sommaire

Introduction ;
1. Le déroulement de la Prière du Vendredi ;
2. Pourquoi il est interdit de dire de manière audible "Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam" pendant le prêche quand le nom du Prophète (qpssl) est prononcé par l'Imâm ;
  2.1. 1ère règle : garder le silence pendant le prêche / sermon ["al-Khutba"] ;
  2.2. 2ème règle : bénir le Prophète (qpssl) quand on entend son nom ;
  2.3. Résolution de la priorité sur ces deux règles et conciliation de toutes les Traditions ["as-Sunan"] ;
  2.4. Les exceptions ;
    2.4.1. Dire Amîne après l'Imâm ;
    2.4.2. Informer l'Imâm d'un mal qui touche la Communauté ; <à venir incha Allâh>
    2.4.3. Enseigner les bases de la Religion à quelqu'un qui souhaite se convertir ;
3. Les bénéfices de la Prière du Vendredi ;
4. Les particularités d'avant la Prière du Vendredi ;
5. Les particularités de la Prière du Vendredi ;
6. Les particularités d'après la Prière du Vendredi ;
7. Les Conseils juridiques ["Fatawa"] des Savants concernant cette Prière ;
  7.1. Le prêche / sermon ["al-Khutba"] doit être fait dans la langue des fidèles ;
  7.2. Avancer ou retarder l'heure de cette Prière ;
8. Les dérogations pour la Prière congrégationnelle du Vendredi ;
9. La Prière du Vendredi à la mosquée en France : est-elle prioritaire au travail ? ; <à venir incha Allâh>
  9.1. Quelques règles de la Science des Priorité ["Fiqh al-Awlawiyât"] ;
    9.1.1 Ne pas remplir une obligation est interdit ;
    9.1.2. La contrainte lève l'interdit ;
    9.1.3. 2 des 5 fondements de la Religion : préserver l'honneur et préserver la Religion ;
    9.1.4. La chose sans laquelle l'obligatoire ne peut se réaliser devient obligatoire ;
  9.2. Le contexte français (spatial et temporel) ;
    9.2.1. L'état de l'emploi licite en France ;
    9.2.2. Les aides sociales en France ;
    9.2.3. Faire de la France une tête de pont pour l'islam ;
  9.3. Conditionner la levée de l'obligation ;

Introduction

Cheikh Abû A‘lâ Mawdûdî (qdlfm) [1903-1979 ap. J.C.] dit dans son livre "Comprendre l'Islam" Voir les références de l'ouvrage, p 141 :
"224. Donc, nous le répétons, vous devez faire vos Prières en assemblée, particulièrement les Prières du Vendredi. Cela créé parmi les musulmans un lien d'amour et de compréhension réciproque. Cela éveille en eux le sentiment de leur unité collective et nourrit en eux la notion de fraternité nationale. Tous disent leurs Prières en assemblée et cela leur inculque un profond sentiment de fraternité. Les Prières sont aussi un symbole d'égalité, car les pauvres comme les riches, les puissants comme les humbles, les dirigeants comme les dirigés, les Savants comme les illétrés, les noirs comme les blancs, tous sont sur le même rang et se prosternent devant leur Seigneur. Les Prières leur inculquent aussi un profond sentiment de discipline et d'obéissance au chef choisi. Bref, les Prières les entraînent dans toutes les vertus qui permettent le développement d'une riche vie individuelle et collective."

1. Le déroulement de la Prière du Vendredi ["Salât al-Djumu‘a"]

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Muslim (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#1157] rapportent selon Abû Burda Ibn Abû Mussa al-Acha‘ri (qdssl), que ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar (qdssl) lui demanda :
"« As-tu entendu ton père citer une parole du Prophète (qpssl) au sujet de la Prière du vendredi ? » Il répondit : « Effectivement, je l'ai entendu dire : « Le moment de la Prière du vendredi prend effet de l'instant où l'Imâm prend place (sur le minbar) jusqu'à la fin de la Prière. » »"

Une récitation longue du Coran et un sermon court sont une Sunna :

Tradition prophétique ["Hadîth"], Muslim (qdssl) [#914] rapporte selon Wassel Ibn Hayyânn (qdssl), que Abû Wâ‘il (qdssl) a dit : Un jour, à Ammar (qdssl), qui est descendu de la Tribune ["al-Minbar"] où il venait de prononcer un sermon bref et éloquent, nous avons dit : Ô Abû al-Yaqzânn ! Tu as été éloquent et bref mais tu aurais dûr reprendre ton haleine. Il leur a répondu : J'ai déjà entendu le Messager de Dieu (qpssl) dire :
"« Certes la Prière prolongée et le sermon racourci représentent l'une des caractéristiques de sa Jurisprudence. Donc prolongez la Prière et racourcissez le sermon. Certes une parole précise a du charme. »"

D'ailleurs il y récitait souvent une Sourate moyenne (45 versets) :

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Muslim (qdssl) [#917] rapporte d'après Amra Bint ‘Abd er-Rahmân (qdsse), que l'une de ses filles a dit :
"« Je n'ai appris la {Sourate 50 - Qâf : "Qâf. Par le Coran sublime..."} qu'en l'entendant directement de la bouche du Messager de Dieu (qpssl) qui la récitait chaque Vendredi. »"

On peut néanmoins aujourd'hui se poser légitimement la question de l'inversion de longueur du sermon et de la récitation du Coran étant donné qu'aujourd'hui :
1) la majorité des musulmans n'ont que la Prière du Vendredi pour apprendre leur Religion et qu'ils désertent les cours islamiques ["Durus"] où les sujets peuvent être abordés plus longuement, en profondeur et avec des questions et des réponses ;
2) le niveau d'arabe des musulmans contemporain n'est plus celui des Compagnons et il faut plus d'explications pour faire comprendre certains termes. D'autres Sourates plus courtes (de 11 à 26 versets) furent aussi récitées durant cette Prière du Vendredi au cours de la mission prophétique :

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Muslim (qdssl) [#925] rapporte d'après Ibn Râfî (qdssl), que :
"« Avant de partir pour La Mecque, Marwan a nommé Abû Hurayra comme Gouverneur de Médine. Alors, un jour de Vendredi, nous avons accompli la Prière derrière Abû Hurayra qui, à la dernière Unité de Prière après avoir récité la {Sourate 62 - Le Vendredi ["al-Djumu‘a"] : "Tout ce qui est dans les Cieux et sur la Terre célèbre la gloire du Seigneur, le Souverain, le Saint, le Tout-Puissant, le Sage. [...]"} (dans la première Unité), a récité la {Sourate 63 - Les Hypocrites ["al-Munâfiqûn"] : "Lorsque les hypocrites viennent te voir [...]"}. À la fin de Prière, j'ai rejoint Abû Hurayra et lui ai dit : Tu viens de réciter deux Sourates que ‘Alî Ibn Abû Tâlib récitait à Kufa (en Irak). Et Abû Hurayra me répondit : Certes, j'ai entendu le Prophète (qpssl) les réciter pendant la Prière du Vendredi. »"

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Muslim (qdssl) [#926] rapporte an-Nu‘mân Ibn Bachîr (qdssl) que :
"« Le Messager de Dieu (qpssl) récitait pendant les 2 Fêtes et la Prière du Vendredi les deux sourates {Sourate 87 - Le Très Haut ["al-‘lâ"] : "Glorifie le Nom de ton Seigneur, le Très-Haut [...]"} et {Sourate 88 - L'Epreuve Universelle ["al-Ghâshiya"] : "Le récit de l'Epreuve universelle t'est-il parvenu ? [...]"}. Et an-Nu‘mân de conclure : Quand la Fête et le Vendredi coïncidaient, il récitait les deux sourates pendant les 2 Prières concernées. »"

2. Pourquoi il est interdit de dire de manière audible "Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam" pendant le prêche quand le nom du Prophète (qpssl) est prononcé par l'Imâm
2.1. 1ère règle : garder le silence pendant le prêche / sermon ["al-Khutba"]

Comme toute Prière, la Prière du Vendredi a les mêmes règles de son début à sa fin :

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Bukhârî (qdssl) [#1200] rapporte d'après Zayd Ibn ‘Arqam (qdssl) :
"« Du temps du Prophète (qpssl), nous parlions durant les Prières ; chacun adressait la parole au besoin à son voisin jusqu'à la descente du verset : {Coran 2: 238 - "Soyez assidus aux Prières, notamment à la Prière médiane ! Et que le culte que vous rendez au Seigneur soit observé avec humilité !"}. Dès lors, nous avons eu ordre de garder le silence. » »"

Mais en plus cette Prière spécifique possède des particularités qui renforcent cette règle du silence et la lient à une récompense spécifique :

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#1154] rapportent d'après Salmân al-Farisi (qdssl) que l'Envoyé de Dieu (qpssl) a dit :
"« Lorsqu'un homme procède à l'ablution rituelle du Vendredi et le fait avec soin, puis se parfume avec son propre parfum ou celui de son épouse, se rend à la mosquée et prend place sans se faufiler entre les fidèles, puis accomplit les Prières prescites et garde le silence pour suivre attentivement le prêche, se verra pardonner les fautes commises entre ce Vendredi et le Vendredi précédent. »"

Afin de profiter de l'absolution hebdomadaire des péchés véniels/mineurs par la Prière du Vendredi, le musulman doit absolument garder le silence pendant toute la durée de la Prière (qui va de l'Adhan au Salam et comprends donc les deux Prêches de l'Imâm).

2.2. 2ème règle : bénir le Prophète (qpssl) quand on entend son nom

Sourate 33, verset 56
"Dieu et Ses Anges bénissent le Prophète. Ô Croyants ! Bénissez-le et appelez sur lui le salut."

Quant on entend son nom ou bien n'importe quand (et de préférence le Vendredi à tout autre jour) on fait cette prière : "Que la paix et le salut soient sur lui" ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"]. Notons au passage qu'il n'est pas précisé que cette bénédiction doit se faire à haute voix. L'analogie avec les Prières de la journée (la Prière de midi ["Dhuhr"] par exemple) montre même que la Prière peut être faite silencieusement sans perdre sa validité.

Sourate 24, verset 63
"N'interpelez pas le Prophète comme vous vous interpelez entre vous ! Par ailleurs Dieu connaît trop bien ceux d'entre vous qui se dissimulent les uns derrière les autres pour se retirer en douceur. Que ceux qui désobéissent aux ordres du Seigneur prennent garde d'être frappés par un malheur ou d'être accablés par un châtiment cruel,"

Et ceci de préférence au salut musulman fait aux vivants parmi les musulmans : "Salutations et paix sur vous ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions" ["As-Salam Alaykum Wa RamatUllâhi Wa Barakatuh"].

Tradition prophétique ["Hadîth"], Tirmidhî (qdssl) [#5/551] rapporte [authentifié par Albânî -qdlfm- dans "Sahîh at-Tirmidhî" 3/177] que l'Envoyé de Dieu (qpssl) a dit :
"« L'avare est celui qui, lorsque je suis évoqué auprès de lui, ne prie pas sur moi. »"

2.3. Résolution de la priorité sur ces deux règles et conciliation de tous les Traditions ["Sunan"]

La question qui se pose maintenant est : "Est-ce que la Prière sur le Prophète -qpssl- par le fidèle (2ème règle) fait exception à la 1ère règle de garder le silence quand l'Imâm prononce son nom pendant le Prêche ["al-Khutba"] ?"

Tradition prophétique ["Hadîth"], Muslim (qdssl) [#389] rapporte d'après le 2nd calife du Messager ‘Umar Ibn al-Khattab (qdssl) : "Le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
Il entrera au Paradis celui qui (répète) de tout son coeur l'Appel à la Prière tel qu'il est prononcé par le Muezzin ainsi : à l'expression "Dieu est le Plus Grand ! Dieu est le Plus Grand !" répétez : "Dieu est le Plus Grand !" une seule fois, à "Dieu est le Plus Grand ! Dieu est le Plus Grand !" de même, répétez ensuite "J'atteste qu'il n'y a de divinité digne d'adoration en dehors de Dieu Seul !" puis "J'atteste que Mohammed est l'Envoyé de Dieu !" ; à l'expression "Venez à la Prière !" répétez "Il n'y a de force ni de puissance qu'en Dieu !" puis à l'expression "Dieu est le Plus Grand ! Dieu est le Plus Grand !" répétez : "Dieu est le Plus Grand !" »"

Tradition prophétique ["Hadîth"], Muslim (qdssl) [#388] rapporte d'après ‘Abd Allâh Ibn ‘Amr al-‘Ass (qdssl) : "J'ai entendu le Prophète (qpssl) dire :
Quand vous entendez l'Appeleur ["Muezzin"], répétez ce qu'il vient de dire puis dites à mon égard : "Que Dieu bénisse le Prophète", car celui qui vient de faire une telle Prière (de bénédiction) à l'égard de moi, Dieu lui en récompensera par une bénédiction (de Prière), décuplée [x 10]. Ensuite, sollicitez Dieu afin qu'il m'accorde une place très proche de Lui au Paradis, cette place que je souhaite me voir accordée, degré qui n'est accordé qu'à un seul homme au Paradis. C'est pourquoi, celui qui prie pour obtenir un tel degré méritera mon intercession en sa faveur au Jour du Jugement Dernier. »"

Nous venons de voir que cette Prière (2ème règle) ne doit pas être faite quand on entend le mot "Prophète" durant l'Adhân (il faut répéter chaque phrase de l'Adhân telle quelle -exception faite des 2 "Aya ...") mais après la fin de l'Adhân.

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî (qdssl) [#934] rapporte d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) parla du jour du Vendredi en disant :
Si tu dis à ton voisin "Ecoute !" au moment où l'Imâm est en train de prononcer le sermon, tu es considéré comme ayant parlé inconsidérément. »"

Ainsi la meilleure parole (c'est-à-dire "dire à son voisin de se taire" = "Ecoute") que l'on puisse dire à son frère bruyant, pendant le sermon, fut réprouvée par le Prophète (qpssl) alors qu'elle apportait un grand bien à tout l'entourage immédiat du frère bruyant pendant l'acte d'adoration de la Prière du Vendredi. Que dire de la bénédiction sur le Prophète (qpssl), faite à voix haute, que nous venons de voir, et qui n'apporte un bien qu'à celui qui la fait et qui n'a aucune nécessité d'être faite à voix haute ? Certe si cette dernière avait était autorisée à voix haute, le Prophète (qpssl) aurait aussi certainement autorisé une parole de rappel au calme faite à son voisin bruyant. Or cette dernière est réprouvée.

Si la Prière sur le Prophète -qpssl- est plus générale (et absolue) que l'interdiction de se taire pendant le Prêche, alors elle devrait être autorisée sans trop de risque.

Tradition prophétique ["Hadîth"], Muslim (qdssl) [#387] rapporte d'après Abû Sa‘îd al-Khûdri (qdssl), le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« Chaque fois que vous entendez l'Appel à la Prière, répétez ce que dit le Muezzin. »"

Or il se trouve au moins une exception à la portée générale de la bénédiction sur le Prophète (qpssl) : L'Adhân. Les fidèles DOIVENT répéter ce que dit le Muezzin et non pas dire la prière sur le Prophète : "Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"]". La bénédiction sur le Prophète (qpssl) [à voix haute ou basse] n'est donc pas une règle générale absolue et la règle du silence pendant le prêche doit être prioritaire tout en priant SILENCIEUSEMENT sur le Prophète (qpssl) quand l'Imâm prononce son nom pendant le Prêche.

Celui qui fait ainsi profite des récompenses des 2 Sunnan et voit sa Prière du Vendredi acceptée et absolutrice.

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî, Muslim et Nawawî [#156] (qdsseuxt) rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
"Epargnez-moi vos questions tant que je ne vous fait aucune remarque, car ce qui a mené ceux qui vous ont précédés vers la perdition, ce sont la multiplicité de leurs questions à leurs Prophètes et leurs différends avec eux. Lorsque je vous interdit une chose, évitez-la et lorsque je vous ordonne de faire quelque chose, faites-le dans la mesure du possible."

Celui qui fait la bénédiction sur le Prophète (qpssl) à haute voix pendant le Prêche perd la récompense de l'absolution des péchés par la Prière du Vendredi et délaisse un interdit au profit d'une obéissance (alors que cela doit être l'inverse d'après le Hadîth ci-dessus).

Et Dieu (qsE) entend bien les bénédictions sur le Prophète (qpssl) même silencieuses, celui qui en doute est dans une erreur et une mécréance bien profonde car Celui qui entend nos pensées intimes est aussi à même d'entendre nos invocations silencieuses :

Sourate 24, verset 64
"car tout ce qui est dans les Cieux et sur la Terre n'appartient qu'à Dieu Seul qui est au fait de vos pensées les plus intimes et qui, le jour où les hommes seront ramenés à Lui, leur redira tout ce qu'ils ont fait sur Terre. La Science de Dieu n'a point de limite."

2.4. Les exceptions : informer l'Imâm d'un mal qui touche la Communauté
2.4.1. Dire Amîne après l'Imâm

Comme pour toute Prière :

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî (qdssl) [#6402] rapporte que d'après Abû Hurayra (qdssl), le Prophète (qpssl) a dit :
Lorsque l'imâm prononce « amîne », prononcez-le aussi ! Car les Anges le font, et celui dont le « amîne » coïncide avec le « amîne » des Anges aura ses péchés passés pardonnés. »"

Quant à la question de la légalité de dire Amîne après une Invocation de l'Imâm sans que ce dernier ait dit Amîne (ce qui est le cas le plus répandu dans les mosquées), il n'est pas concerné par cette exception. En l'absence de tout texte spécifique, c'est la règle générale (l'obligation du silence) qui doit s'appliquer. Et Dieu est plus Savant.

2.4.2. Informer l'Imâm d'un mal qui touche la Communauté

<Hadîth sur la Prière de la pluie à venir incha Allâh>

2.4.3. Enseigner les bases de la Religion à quelqu'un qui souhaite se convertir

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Muslim (qdssl) [#924] rapporte d'après Abû Rifâ‘ (qdssl) que :
"« Un jour, je me suis avancé jusqu'à la Tribune ["Minbar"] du Prophète (qpssl) qui était en train de prononcer son sermon et je lui ai demandé : "Ô Messager de Dieu ! je suis un étranger venu m'informer sur la Religion que j'ignore." Alors, descendant de la Tribune et interrompant son sermon, le Prophète (qpssl) s'est avancé jusqu'à moi, s'est assis sur une chaise qui lui avait été préparée et j'ai cru avoir des pieds lourds comme du fer. Puis il se mit à m'enseigner ce que Dieu lui avait enseigner. Puis le Prophète (qpssl) a repris son sermon. »"

3. Les bénéfices de la Prière du Vendredi

Tradition prophétique ["Hadîth"], Muslim (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#128] rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
Celui qui fait ses ablutions convenablement, puis vient à la Prière du Vendredi en écoutant attentivement le prêche, se verra pardonner ses péchés compris entre le Vendredi passé et le Vendredi présent ainsi que les péchés commis au cours des trois jours suivants. Par contre, celui qui joue, ce jour-là, avec du gravier, aura entaché sa Prière du vendredi par des futilités. »"

Ne pas jouer avec les cailloux ou la moquette du sol de la mosquée fait bénéficier de 3 jours de plus d'absolution des péchés véniels/mineurs.

Tradition prophétique ["Hadîth"], Muslim (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#1149] rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que l'Envoyé de Dieu (qpssl) a dit :
Les cinq Prières quotidiennes ainsi que la Prière du Vendredi au Vendredi, effacent les péchés commis entre elles, à condition que ces péchés ne soient pas des péchés majeurs. »"

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî, Muslim (qdssl) et Nawawî (qdsseuxt) [#1155] rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« Quiconque procède à l'ablution rituelle du Vendredi de façon semblable à celui qui se débarasse de son état d'impureté ["Djanâba"] puis se rend tôt à la mosquée, a la même récompense que celui fait offrende d'une chamelle. S'il s'y rend à l'heure qui suit, il aura la même récompense que celui qui a fait l'offrande d'une vache. S'il s'y rend l'heure suivante, il aura la récompense de celui qui a fait l'offrande d'un bélier. S'il s'y rend à l'heure suivante, il aura la récompense de celui qui a fait l'offrande d'une poule et s'il s'y rend l'heure suivante, il aura la récompense de celui qui a fait l'offrande d'un oeuf, et quand l'Imâm commence le Prêche, des Anges y assistent pour l'écouter. »"

Les Ablutions majeures (Sunna non obligatoire ce jour-là -sauf si on est tombé en l'état de pollution majeure ["Djanâba"] depuis la dernière ablution-) assurent la récompense équivalente d'un sacrifice à celui qui vient tôt à la Prière du Vendredi, proportionnellement à son heure d'arrivée.

4. Les particularités d'avant la Prière du Vendredi

* Il est Sunna de faire les grandes ablutions (à défaut les petites), de se parfumer et de bien s'habiller (de préférence avec des vêtements spécialement dédiés à cette office) avant de venir à cette Prière.

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî (qdssl) [#898] rapporte d'après Abû Hurayra (qdssl) : Le Prophète (qpssl) a dit :
Dieu le Très Haut a un droit auprès de chaque musulman : faire ses ablutions majeures ["Ghusl"] 1 jour tous les 7 jours. »"

* Il est Sunna de réciter les Sourates 32 - La Prosternation ["as-Sadjda"] (30 versets) et 76 - L'homme ["al-Insân"] (31 versets) lors de la Prière de l'Aube ["Subh"] le jour du Vendredi.

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Bukhârî (qdssl) [#891] rapporte d'après Abû Hurayra (qdssl) :
Dans la Prière de l'Aube ["Fadjr"] du jour du Vendredi, le Prophète (qpssl) récitait la Sourate de {"Alif - Lâm - Mîm. La Révélation [...]"} [32 - La Prosternation ["as-Sadjda"]] et celle de {"Ne s'est-il pas écoulé un laps de temps durant lequel l'espèce humaine n'était même pas digne d'être mentionnée ? [...]"} [Sourate 76 - L'homme ["al-Insân"]]. »"

* Ne pas faire plusieurs cercles de cours religieux ["Dars"] différents avant cette Prière.

Tradition prophétique ["Hadîth"], Abû Dâwûd (qdssl) [#1/170], an-Nasâ‘î (qdssl) [#1/117] [authentifié par Cheikh al-Albânî -qdlfm- dans son livre "Les règles relatives aux Mosquées" Voir les références de l'ouvrage p 66] rapportent :
Le Prophète (qpssl) a interdit le commerce dans la Mosquée, qu'on y lise des poésies, qu'on y demande à propos d'une bête perdue et que les gens se réunissent ["Hilaq"] le Vendredi avant la Prière. »"

Certains Savants, se basant sur cette Tradition, interdisent toute forme de rassemblement, même pour faire un cours religieux ["Dars"] avant cette Prière particulière.
Néanmoins d'autres Savants nous expliquent que c'est la multiplicité des cercles de réunion qui fut blâmée et interdite (car cause de division en un jour de la semaine où l'unité de la Communauté doit être la plus éclatante) et non un cours unique réalisé dans la mosquée avant l'heure de la Prière du Vendredi. D'ailleurs c'est ainsi que semblent l'avoir compris les Compagnons qui ne semblent pas avoir blâmé un de leurs Savant l'ayant fait :

Tradition prophétique ["Hadîth"], al-Hâkim (qdlfm - dans son Mustadrak et jugé authentique par Adh-Dhahabî -qdlfm) rapporte d'après Assim Ibn Mohammed (qdssl) selon son père qu'il a vu Abû Hurayra (qdssl) :
"Sortir le vendredi et monter sur le Minbar pour réciter les Traditions ["ahadith"] du Prophète (qpssl). Il continua sa récitation jusqu'à qu'à ce que l'Imâm commence le sermon."

* Faire un Adhân de plus que pour les autres Prières.

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Bukhârî (qdssl) [#913] rapporte d'après As-Sâ‘ib Ibn Yazîd (qdssl) :
Celui qui ajouta le troisième Appel à la Prière ["Adhân"] pour le jour du Vendredi fut ‘Uthmân Ibn Affân et ce lorsque le nombre des habitants de Médine était devenu élevé. Quant aux temps du Prophète (qpssl), il n'y avait qu'un seul Appeleur à la Prière ["Muezzin"]. De plus on faisait l'Appel à la Prière ["Adhân"] pour le jour du Vendredi dès que l'Imâm s'était assis - c'est à dire sur la chaire ["Minbar"]. »"

5. Les particularités de la Prière du Vendredi

* Lire la Sourate 18 - La caverne ["al-Khaf"] car elle sera une lumière pour la semaine à venir

Tradition prophétique ["Hadîth"], an-Nasâ‘î, al-Bayhâqî et al-Hâkim (qdsseuxt) rapportent qu'Abû Sa‘ïd al-Khudryi (qdssl) [authentifié par Cheikh Albânî -qdlfm] rapporte que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« Celui qui récite la Sourate "La caverne" le jour du vendredi, sa lumière l'éclaire jusqu'au vendredi suivant. »"

* Multiplier la Prière sur le Prophète ce jour là

 

* Ne pas jeûner ce jour seul

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî (qdssl) [#1985] rapporte d'après Abû Sâlah (qdssl), Abû Hurayra (qdssl) a dit : J'ai entendu le Prophète (qpssl) dire :
"« Aucun de vous ne doit jeûner le jour du vendredi à moins qu'il ne jeûne aussi la veille ou le lendemain. »"

* Rechercher l'heure de cette journée où les invocations sont acceptées (notamment entre la Prière de l'Après-Midi et celle du Coucher de Soleil)

Tradition prophétique ["Hadîth"], Bukhârî (qdssl) [#835] rapporte d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) parla un jour du Vendredi en disant :
Il y a [en ce jour] une heure qu'aucun adorateur musulman ne rencontre, en étant en Prière, sans que Dieu le Très Haut ne lui accorde ce qu'il demande. » Et il fit un signe de la main pour montrer [combien cette heure] est courte."

Tradition prophétique ["Hadîth"], Tirmidhî (qdssl) rapporte d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
"«  Le meilleur jour sur lequel le jour se lève est le Vendredi : c'est ce jour-là qu'Adam a été créé, qu'on l'a fait entrer au Paradis et qu'on l'en a fait descendre. Il s'y trouve un moment où tout serviteur de Dieu musulman, se trouvant alors en Prière et demandant quelque chose à Dieu, se le verra accorder. » Abû Hurayra a ajouté : Je rencontrait Abd Allâh  Ibn Salâm et lui parlait de ce Hadîth. Il me dit : « Je sais quel est ce moment. » Je lui demandai : « Dis-le moi, ne me le cache pas ! » Il répondit : « C'est après la Prière de l'Après Midi ["Asr"] jusqu'au coucher du soleil. » Je demandai : « Comment serait-ce après la Prière de l'Après Midi ["Asr"] alors que le Prophète (qpssl) nous a dit, nous trouvant en Prière alors qu'à ce moment on ne prie pas ? » Il répondit : « Le Prophète (qpssl) n'a-t-il pas dit : Celui qui reste assis à attendre une Prière est à ce moment en Prière ? » Je répondis : « En effet. » Il dit : « Eh bien c'est cela. »"

Abû Dâwûd, an-Nasâ‘î (d'après Djâbir Ibn ‘Abd Allâh) et Ibn Mâdjah (d'après ‘Abd Allâh Ibn Salam) rapportent aussi que cette heure se trouve après la Prière de l'Après-Midi et celle du Coucher de Soleil et Ibn Hadjar al-‘Asqalânî a authentifié les deux chaînes de transmission [#490 et 491]

6. Les particularités d'après la Prière du Vendredi

Il est Sunna de faire une Prière surérogatoire (de 2 Unités) chez soi ainsi qu'un repas puis une sieste après cette Prière.

7. Les Conseils juridiques ["Fatawa"] des Savants concernant cette Prière
7.1. Le prêche / sermon ["al-Khutba"] doit être fait dans la langue courante des fidèles

Cheikh Muhammad Ibn Salih al-‘Uthaymin (qdlfm) ["Fatâwa arkân al-Islâm" p 393] a répondu à la question suivante :
Question : "Quel est le jugement concernant le fait de faire le sermon du Vendredi ["Khutba"], en une autre langue que l'arabe ?"
Réponse : "Ce qui a été authentifié à ce sujet, c'est qu'il n'est pas permis au prêcheur du Vendredi, de faire la prêche dans une langue qui n'est pas comprise par les auditeurs. Et si ces gens ne sont pas arabe, et ne comprennent pas la langue arabe, et bien certes, il prêchera dans la langue qu'ils comprennent. Car cela est un moyen d'éclaircissement [de la Religion] pour eux. Car l'objectif du sermon est l'éclaircissement des limites de Dieu, Exempt de toute imperfection envers Ses serviteurs et leurs exhortations, ainsi que leur guidée. Par contre, les versets du Coran doivent être récités en arabe, et ensuite ils doivent être traduits dans leur sens rapprochés. Et la Parole de Dieu (qsE), indique que le prêcheur, doit prêcher dans la langue de son peuple {
Coran 14 :4 - « Et Nous n'avons envoyé de Messager qu'avec la langue de son peuple, afin de les éclairer. Dieu égare qui Il veut et guide qui Il veut. Et, c'est Lui le Tout Puissant, le Sage »}. Et Dieu a bien fait voir que le moyen d'éclaircissement se fait par la langue que les gens comprennent."

7.2. Avancer ou retarder l'heure de cette Prière

Selon l'école Malikite, il est permis de retarder la Prière du Vendredi jusqu'à la fin de la plage horaire de la Prière de l'Après-Midi (c'est-à-dire un peu avant le coucher du Soleil).
Cet avis est correct puisqu'il est possible, en cas de nécessité ou pas, de regrouper la Prière du Midi ["Dhuhr"] et celle de l'Aprés-Midi ["‘Asr"] ensemble à l'heure de l'une ou de l'autre. Or la fin de la plage horaire de la Prière de l'Aprés-Midi ["‘Asr"] est la réalisation d'une Unité de Prière avant le coucher du Soleil. Il est généralement admis que la Prière du Vendredi remplace et occupe le temps de la Prière du Midi ["Dhuhr"], elle peut donc être effectuée durant toute sa plage horaire et dispose des mêmes facilités en cas de besoin. Théoriquement, il suffit donc qu'elle commence suffisamment avant le coucher du soleil pour que le premier sermon se termine avant le coucher de soleil. L'avis malikite est un peu plus restrictif puisqu'il donne comme limite absolue la première Unité de Prière de la Prière de l'Aprés-Midi ["‘Asr"] avant le coucher du soleil. Dans ce cas là on doit faire suivre la Prière du Vendredi immédiatement par celle de l'Aprés-Midi ["‘Asr"] juste après un second Appel à la Prière ["Iqâmat"].

Selon l'école Hanbalite, il est permis d'avancer la Prière du Vendredi jusqu'à l'heure de la Prière des 2 Fêtes (soleil complètement levé) mais il est préférable de ne l'avancer que d'une heure par rapport à l'heure de la Prière de Midi. C'est ce que firent Abû Bakr, ‘Abd Allâh Ibn Mas‘ûd, Djâbir Ibn ‘Abd Allâh, Sa‘îd, Mu‘âwiya (qdsseuxt) parmis les Compagnons et parmis leurs successeurs Ahmad Ibn Hanbal, Mudjâhid, Cadi ‘Iyâd, Muslim et d'autres (qdsseuxt)...

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Ahmad Ibn Hanbal (qdssl) et Dâraqatnî (qdssl) ["al-Mubdi‘ fî Sharh al-Muqni‘" d'Ibn Muflih pp 147 à 148] rapportent que ‘Abd Allâh Ibn Saydan (qdssl) a dit :
"«  J'assistai à la Prière du Vendredi guidée par Abû Bakr. Celui-ci termina le sermon ainsi que la Prière avant midi. Puis je participai à cette même Prière guidée par ‘Umar qui acheva le sermon et la Prière à midi juste. Enfin je pris part à cette Prière cette fois guidée par ‘Uthmân qui finit la Prière et le sermon dans l'après-midi. Or personne ne blâma ni ne réprouva ceci ou cela. »"

Cet avis est aussi correct car l'avancée de la Prière du Vendredi avant le début de la plage horaire de la Prière du Midi ["Dhuhr"] fut réalisée par le Prophète (qpssl) lui-même ce qui lève tout doute :

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Muslim (qdssl) [#902] rapporte d'après Sulaymân Ibn Bilâl, d'après Djâfar, d'après le père de celui-ci (qdsseuxt) que ce dernier a demandé à Djâbir Ibn ‘Abd Allâh (qdssl) :
"« À quelle heure le Messager de Dieu accomplissait la Prière du Vendredi ? » Djâbir a répondu : « Nous accomplissions la Prière avec lui, puis nous sortions de la Mosquée ramener nos chameaux au bercail. » ‘Abd Allâh ajoute d'après la traditon : « Au moment où le soleil atteignait le Zenith. »"

Ahmad Ibn Hanbal (qdssl) ajoute de plus qu'il y a consensus des Compagnons et des Savants à ne pas interdire la Prière du Vendredi qui commence une heure avant le Zenith. Même si certains l'autorisent dès le début de l'heure de la Prière de la Fête (un peu après le lever du soleil), la majorité l'interdit.

L'argument utilisé par les Compagnons qui avancèrent ou reculèrent l'heure de la Prière du Vendredi fut essentiellement d'éviter une période de forte chaleur ce qui est un argument de facilité. S'il est permis d'avancer la Prière d'une heure avant le Zenith pour éviter les fortes chaleurs, il semble donc permis tout autant de l'avancer pour permettre aux musulmans, vivant en pays non musulman et donc dans une position de faiblesse et de minorité, de reprendre le travail à 14h.

Et Dieu est plus savant ["Wa Allâhu A‘lam"].

8. Les dérogations pour la Prière du Vendredi

Tradition prophétique ["Hadîth"], Ibn Hadjar al-‘Asqalânî (qdssl) [#495] rapporte d'après Tariq Ibn Chihab (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« La Prière du Vendredi en groupe est une obligation pour tout musulman excepté quatre : L'esclave, la femme, le petit garçon et le malade. »"

Tradition prophétique ["Hadîth"], Tabarany (qdssl) et Ibn Hadjar al-‘Asqalânî (qdssl) [#496] rapportent d'après ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« Le voyageur n'est plus obligé de célébrer la Prière du Vendredi. »"

La Prière du Vendredi à la mosquée est obligatoire pour tout homme adulte (islamiquement parlant c'est à dire à partir de la puberté). La Prière du Vendredi remplace la Prière de Midi ["Dhuhr"] en terme d'une des 5 obligations journalières. Elle est permise et conseillée aux femmes (pratique assidue des Compagnones) mais elle ne leur est pas obligatoire (et il n'est pas permi à leur mari de leur interdire d'aller à la mosquée). Il n'est pas permis à un homme adulte de ne pas assister à plus de 2 Prières du Vendredi consécutives même avec une bonne excuse. Néanmoins certaines catégories ont droit à une dérogation : le garçon impubère le malade, le voyageur et l'esclave. Ces catégories sont autorisées à rater 3 ou plus Prières du Vendredi successives. Notons néanmoins qu'il est conseillé à celui qui voyage en pays musulman de participer aux Prières du Vendredi même si cela ne lui est pas obligatoire.

Tradition de Compagnon ["Hadîth mawqûf"], Muslim (qdssl) [#910] rapporte d'après ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar (qdssl) et Abû Hurayra (qdssl) que :
"« Certes, certains doivent cesser de renoncer à l'accomplissement de la Prière du Vendredi, sinon Dieu fermera leurs coeurs contre toute bienfaisance puis ils deviendront imprévoyants. »"

Tradition prophétique ["Hadîth"], Abû Dâwûd, Tirmidhî, Hâkim et Ibn Mâdjah et Abî Dja‘d Ad-Dhumrî (qdsseuxt) rapportent que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« Celui qui a délaissé la Prière du Vendredi trois fois, Dieu scellera son cœur. »"

9. La Prière du Vendredi à la mosquée en France : est-elle prioritaire au travail ?

Les musulmans vivant en France (en particulier et dans tout pays non musulman en général) sont confrontés bien souvent à faire des choix cornéliens. Travailler pour gagner honnêtement sa vie ou obéir à Dieu (qsE) à l'heure de la Prière du Vendredi à la mosquée est l'un d'eux. Bien souvent les Imâms, ignorant volontairement ou pas la réalité du musulman en France, ne profitent pas des facilités quant à l'avancée et au retardement de la Prière du Vendredi afin de la faire entre midi et deux heures (heures de la pause repas en général). Ainsi les musulmans français sont parfois appelés à choisir entre l'obligation de la Prière du Vendredi à la Mosquée et leur devoir de travailler pour nourrir, habiller et loger leur famille. Quelle est la priorité entre ces deux obligations reconnues du musulman ? Bien souvent, pour ne pas dire tout le temps, les Savants considèrent la Prière du Vendredi comme prioritaire. Mais ces Savants ne connaissent pas forcément le contexte français ou bien sont déjà dans une situation qui ne les a pas confronté à un tel choix, ils ont alors "goûté" aux bénéfices spirituels extraordinaires de la Prière congrégationnelle hebdomadaire et n'arrivent pas à concevoir une seconde qu'un musulman puisse s'en passer. Nous allons nous efforcer de tenter de trouver une solution médiane qui préserve la Foi de ceux qui sont confrontés à un tel choix, qui leur rende la Religion facile et qui respecte la méthodologie prophétique ainsi que les buts principaux de l'islam.

9.1. Quelques règles de la Science des Priorité ["Fiqh al-awlawiyât"]

La Science des priorités permet au Savant de déterminer quelle obligation est prioritaire à telle autre, quelle interdiction est plus dangeureuse que telle autre et ainsi donner des réponses au Croyant qui est confronté à des situations diverses, complexes et variées. Le Coran et la Sunna regorgent de telles règles et les Savants ont de tout temps fixé des priorités dans leur Appel à l'islam et ce en fonction des situations communautaires auxquelles ils étaient confrontés. Une seule ligne de conduite animait pourtant leurs décisions : quel choix est le meilleur pour l'islam ? Quant on est impreigné du Coran, de la Sunna et de l'histoire prophétique comme le sont les Savants, on s'efforce de sacrifier des buts secondaires au bénéfice des buts principaux. Parfois même ces décisions peuvent contredire, en apparence, un aspect de l'islam tel qu'il a été perfectionné à la mort du Prophète (qpssl). En fait elles visent le même objectif : la satisfaction divine en suivant la meilleure méthodologie : la méthodologie prophétique (qui n'est autre que l'application des principes coraniques -en nombre fini- à des situations réelles -en nombre infini-).

Cheikh Youssouf al-Qaradâwî (qdlsc) dit dans son livre "La Science des Priorités" pp 278 et 279 où il abrège les propos de Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya (qdssl) dans "Madjmû‘ Fatâwâ" 20/48-61 :
"[...] C'est dans ce sens que Yûsuf, le véridique, a pris en charge l'administration des dépôts du territoire pour le compte du roi d'Egypte, voire il en présenta lui-même la requête au roi sachant que ce dernier et son peuple étaient des incroyants : {Coran 40 :34 - "Certes, Yûsuf vous est venu auparavant avec les preuves évidentes, mais vous n'avez jamais cessé d'avoir des doutes sur ce qu'il vous avait apporté"} ; {Coran 12 :39, 40 - "Ô mes deux compagnons de prison ! Qui est le meilleur : des Seigneurs éparpillés ou Dieu, l'Unique, le Dominateur suprême ? Vous n'adorez en dehors de Lui, que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres [...]"}. Il est bien évident que, en sus de leur incroyance, ils devaient avoir une coutume et une règle régissant la perception des recettes et leur répartition entre les membres de la cour du roi, ses soldats et ses sujets, sans que celle-ci soit pour autant conforme aux us des prophètes, étant donné leur équité. Par conséquent, Yûsuf ne pouvait prétendre à oeuvrer librement, à savoir appliquer ce qu'il savait conforme à la Religion de Dieu puisque le peuple l'aurait contrarié. Il a néanmoins oeuvré autant que possible pour l'équité et la bienfaisance et a, finalement, réussi, grâce au pouvoir qui lui était conféré, à honorer les Croyants parmi sa famille ; chose qu'il n'aurait pu atteindre s'il n'avait pas agi de la sorte. Tout cela est inclu dans la Parole de Dieu : {Coran 64 :16 - "Craignez donc Dieu autant que vous le pouvez [...]"}.
Donc, si deux obligations coïncident mais que l'on ne peut s'en acquitter simultanément, on accorde alors la priorité à la plus importante ; l'autre devoir n'étant plus, dans ce cas, obligatoire et celui qui y renonce pour exécuter celui plus important, n'aura pas réellement failli à une obligation. De même,
si deux interdits coïncident et qu'il n'est possible d'éviter le plus grave d'entre eux qu'en commettant le moindre, la transgression de l'interdit le moins grave ne relèvera pas, dans ce cas, réellement de l'illicite. Et bien que l'on appèle cela omission d'une obligation et que l'on qualifie ceci, dans l'absolu, de transgression d'un interdit, c'est une chose qui ne nuit pas. On dit dans ces cas-là, qu'il s'agit d'une inobservance justifiée d'une obligation ou de la transgression d'un interdit pour réaliser un intérêt prépondérant ou par nécessité ou par nécessité ou encore pour éluder ce qui est sanctionné par une interdiction plus forte.[...]"

9.1.1 Ne pas remplir une obligation est interdit

 

9.1.2. La contrainte lève l'interdit

viande et apostasie verbale

9.1.3. 2 des 5 fondements de la Religion : préserver l'honneur et préserver la Religion

 

9.1.4. La chose sans laquelle l'obligatoire ne peut se réaliser devient obligatoire

 

9.1.5. Les conditions de l'obligation de la Prière du Vendredi

 

9.2. Le contexte français (spatial et temporel)
9.2.1. L'état de l'emploi licite en France

 

9.2.2. Les aides sociales en France

 

9.2.3. Faire de la France une tête de pont pour l'islam

 

9.3. Conditionner la levée de l'obligation
  1. Le musulman doit avoir la charge d'un foyer ou avoir l'intention d'en fonder un ;
  2. L'emploi que le musulman compte prendre lui permettra de réaliser ses obligations envers son foyer (nourriture, loyer, vêtements) tout en préservant son honneur ;
  3. Le musulman a usé de tous les moyens à sa disposition pour trouver un emploi licite qui lui permette de remplir son obligation cultuelle de la Prière du Vendredi à la mosquée : chômage, RMI, assistance familiale temporaire, recherche active de travail, plan de formation pour atteindre son but si nécessaire et possible, utilisation de tous les contacts qui pourraient faciliter l'obtention d'un tel travail, etc... ;
  4. Le musulman n'arrive plus à supporter la dépendance vis-à-vis de la société et est arrivé à la conclusion intime qu'adorer Dieu (qsE) tout en tendant constamment la main (main qui reçoit) n'est pas un principe islamique et que la fonction du musulman dans la vie est de répondre par lui-même à tous les besoins matériels de son foyer (main qui donne) ;
  5. Son objectif temporaire est d'acquérir des moyens initiaux pour fonder son foyer (premiers salaires, mais aussi premières expériences ou encore obtention de la confiance de son employeur qui lui permettra ultérieurement de "négocier" sa Prière du Vendredi), son objectif ultime est de remplir aussi son obligation cultuelle envers Dieu (qsE) ;
  6. Dès que l'occasion se présente le musulman préfèrera un emploi licite à celui dont il dispose et qui ne lui permet pas de remplir ses obligations cultuelles même si ce dernier est moins bien payé ;
  7. Ne pouvant profiter du Rappel hebdomadaire de la Prière du Vendredi, le musulman doit prendre l'habitude hebdomadaire de participer au moins à un cercle de Science (le soir ou le week-end) et/ou à défaut de s'astreindre à écouter le Prêche qu'il a ratté (via les sites web appropriés qui les mettent à disposition). Ainsi sa Foi est entretenue, ce qui est justement un des buts de la Prière du Vendredi. Un autre but étant que les musulmans se réunissent au moins une fois par semaine, il ne faut pas rester seul dans son coin mais entretenir le lien avec la Communauté musulmane.

Certains n'hésiteront pas à considérer cette position comme au pire une innovation et au mieux une position de faiblesse du Croyant. La vérité est que les Croyants vivant en France sont rééllement en position de faiblesse. Beaucoup de musulmans ont fait le choix de préférer une vie confortable tout en se permettant de ne pas participer aux Prières du Vendredi à la mosquée. Rares sont les Imâms qui profitent des possibilités d'avancer ou de retarder cette Prière afin qu'elle soit accessible entre midi et deux heures. Rares sont les musulmans arrivés à la direction d'une entreprise qui permettent à leurs employés de réaliser à cette obligation. Les mosquées le Vendredi sont remplies de retraités, de chômeurs ou de quelques rares travailleurs qui se sont battus pour leur indépendance entrepreneuriale ou pour le droit de pratiquer l'islam avec des patrons non musulmans. Mais force est de constater que ces victoires sont l'exception et non la règle. Il convient donc d'encadrer cette situation avec des règles islamiques qui définissent des objectifs clairs fussent-ils à long terme, fussent-ils au détriment d'obligations claires. Les coeurs doivent se diriger à nouveau vers Dieu (qsE) et les actes doivent être orientés vers la réalisation d'une Communauté musulmane forte dans le sens où elle pourra vivre pleinement sa pratique cultuelle et sa vie profane au milieu des non musulmans. Et Dieu (qsE) est Très Miséricordieux, Il regarde les coeurs et leur orientation et non les actes ou les apparences qui lui déplaisent parfois. L'intention du coeur est prioritaire à un acte qui éloigne de toute perspective d'avenir pour l'islam. L'espoir de l'avenir commun est meilleur que l'amère constat d'impuissance, le replis individualiste. La recherche de l'intérêt collectif fait d'ailleurs partie des éléments de la Jurisprudence musulmane. Un musulman qui nourrit sa travaille avec le projet d'excellence qui lui permettra demain de demander son vendredi à son patron non musulman ou avec le projet de devenir son propre patron est plus aimé de Dieu que celui qui fait cela sans objectif futur, maudit par ses frères pour sa perversité et rejeté de la Communauté musulmane bien pensante. Construire l'avenir est un défis pour les musulmans vivant en France. Les réussites doivent servir d'exemple. Laisser le monopole de la piété à ceux qui rendent, dans ces conditions, la Prière du Vendredi prioritaire à la survie du foyer musulman est un acte défensif, destructeur de la Communauté musulmane moderne et constructeur du vieux rêve fou du commerçant arabe transportant ses marchandises à dos de chameau et se contentant d'une tente comme maison. Les siècles ont passé, les nouveaux enjeux du monde nécessitent de saisir la réalité du moment et de s'emparer des instruments d'autonomie qui faciliteront la pratique de l'islam et, plus important, la transmission de son Message.

Rappelons, à toute fins utiles, que cette dérogation ne peut que concerner le musulman qui, par nécessité vitale, est obligé de travailler pour des non-musulmans (statut proche de celui de l'esclave dans le sens de la liberté de culte empêchée) et non le musulman qui est son propre patron et qui préfère ne pas fermer boutique le vendredi midi dans l'espoir (vain) d'augmenter ses profits. Ce dernier est un pêcheur qui n'a aucune excuse et il perd plus de sa vie éternelle dans l'Au-Delà qu'il ne gagne pour sa vie éphémère dans ce Bas-Monde.

Sourate 62, verset 9
"Ô vous qui croyez ! Lorsque l'appel à la Prière du Vendredi se fait entendre, hâtez-vous de répondre à cet appel en cessant toute activité ! Cela vaudra mieux pour vous, si vous pouviez le comprendre !"

Ô mon Dieu ! Tu nous a montré la Voie de la Rectitude avec cette Science, guide-nous et assiste-nous en nous en facilitant son suivi et son application ! Car Tu es "al-Hâdî" - Le Guide en dehors de Qui il n'y a point de guide.

« Seigneur ! Gloire et louange à Toi !
Je témoigne qu'il n'y a d'autre divinité que Toi !
Je Te demande pardon et je me repens auprès de Toi »
« Subhânaka l-lâhumma wa bi-hamdika.
Ashaduan lâ ilâha illâ anta,
astarghfiruka wa atûbu ilayka »

Notes :
* Les termes sont erronés dans la traduction du Coran utilisée et retraduits (par les termes soulignés) ici plus fidèlement au texte en Arabe ou plus correct grammaticalement.
1. qpssl - Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"] ;
2. qpsseux - Que la paix et le salut soient sur eux ["Sallallâh-û ‘Alayhim wa Salam"] ;
3. qsE - Qu'Il soit Exalté ["Allâh aza wadjel"] ;
4. qdssl - Que Dieu soit satisfait de lui ["Radi Allâh ‘anhu"] ;
5. qdsse - Que Dieu soit satisfait d'elle ["Radi Allâh ‘anha"] ;
6. qdsseux2 - Que Dieu soit satisfait d'eux deux ["Radi Allâhu ‘anhumaa"] ;
7. qdsselles2 - Que Dieu soit satisfait d'elles deux ["Radi Allâhu ‘anhunaa"] ;
8. qdsseuxt - Que Dieu soit satisfait d'eux tous ["Radi Allâhu ‘anhum"] ;
9. qdssellest - Que Dieu soit satisfait d'elles toutes ["Radi Allâhu ‘anhun"] ;
10. qdlsc - Que Dieu lui soit compatissant dans ce Bas-Monde ["Rahîma Ullâh"] ;
11. qdlfm - Que Dieu lui fasse miséricorde au Jour du Jugement ["Rahmât Ullâh ‘alayhi"] ;
12. qmdssl - Que la malédiction de Dieu soit sur lui ;
13. slp- Sur lui la paix ["‘Alayhi salam"] ;
14. sep - Sur eux la paix ["‘Alayhim salam"].