Le Statut de la Sunna dans l'islam

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Compatissant - Louange à Dieu le Maître des Mondes

Gloire à Dieu ! Louange à Dieu ! Il n'y a de divinité digne d'adoration si ce n'est Dieu ! Dieu est le Plus Grand ! - Il n'y a de force ni de puissance qu'en Dieu !

Ô Mon Dieu, prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed comme Tu as prié sur Abraham et sur la famille d'Abraham !
A Toi les louanges et la Gloire !
Et bénis Mohammed et la famille de Mohammed comme tu as béni Abraham et la famille d'Abraham !
A Toi les louanges et la Gloire !

« Ô Toi qui es mon Seigneur !!
Accorde-moi Ton pardon et accepte mon repentir car Tu es certes l'Accueillant au repentir et le Tout pardonneur. »

Bismillâh Ir-Rahmân Ir-Rahîm - Al hamduli-llâhi rabbi-l‘âlamîn

Subhâna Llâhi, wa l-hamdu li Llâhi, wa lâ ilâha illâ Llâhu, wa Allâhu akbar - Lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâhi !

Allâhumma salli ‘alâ Muhammadin wa ‘alâ âli Muhammadin kama sallayta alâ Ibrâhîma wa ‘alâ âli Ibrâhîma
Innaka Hamidun Madjid
Wa bârik ‘alâ Muhammadin wa ‘alâ âli Muhammadin kamâ barakta ‘alâ Ibrâhîma wa ‘alâ âli Ibrâhîma
Innaka Hamidun Madjid

« Rabbi ghfir lî wa tub ‘alayya.
Innaka anta ttawwâbu-l-ghafûr. »

Salutations et paix sur vous ainsi que la Miséricorde de Dieu,
"As-Salam ‘Alaykum Wa Ramatullâhi Wa Barakatuh,"

Les traductions des versets du Coran cités dans cet article utilisent :
-Le découpage des versets coraniques selon la
Lecture de Hafs en obéissance au Calife du Messager "bien guidé" ‘Uthmân Ibn Affân (qdssl) qui imposa cette lecture sur les 6 autres, validées par le Prophète (qpssl), afin de combattre la division ["Fitna"] que la Communauté musulmane ["Umma"] connut à l'époque de son califat.
-Le Noble Coran, Nouvelle traduction en Français du Saint Coran par le Professeur Mohammed CHIDMI (qdlfm).

Sourate 17, verset 36
"N'affirme rien dont tu ne sois sûr ! Car il sera demandé compte à l'homme de ce qu'il aura fait de l'ouïe, de la vue et du coeur."

Sourate 33, verset 21
"Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un si bon exemple, pour celui qui espère en Dieu au Jour Dernier, et qui évoque souvent le Nom du Seigneur."

Rappelez-vous le film fiction USS Alabama. Un sous-marin US Lanceur d'Engins (nucléaires stratégiques), lors d'une crise interne russe, se retrouve privé, au moment crucial, de sa bouée radio. Il vient de recevoir un message flash recommandant l'alerte maximum car des forcenés ont pris d'assaut un silo de missiles nucléaires stratégiques russes. Malheureusement ce message est incomplet, interrompu lors de sa transmission par le sectionnement du câble reliant le sous-marin à sa bouée radio. Le Commandant du sous-marin US -aveuglé par la passion- est décidé à suivre les ordres à la lettre et à lancer préventivement ses missiles stratégiques sur le silo russe. Le Second du sous-marin US -prudent et craintif de provoquer une troisième guerre mondiale nucléaire- est partisant de remonter à immersion périscopique afin de recevoir la suite du message. Les forcenés, ayant aussi pris possession d'un sous-marin d'attaque, mettent la pression sur les décisions de l'un et de l'autre en pousuivant le sous-marin US, l'empêchant de remonter à la surface et donc de recevoir la suite de son message. Une mutinerie s'ensuit dans le sous-marin US dont l'issue déterminera ou non un holocauste nucléaire provoquant la destruction de l'espèce humaine. En effet la seconde moitié du message ordonne le stand by (attente de nouvelles instructions) en état d'alerte car le gouvernement russe tente de reprendre possession du silo nucléaire. L'issue sera finalement favorable aux troupes d'assaut russes qui reprendront possession du silo de lancement et donc donnera raison au Second du sous-marin et à sa prudence de bon aloie.

"Quel est le rapport avec la Sunna ?" vous demandez-vous. Le Coran est la première partie du Message, la Sunna la seconde. Nul ne peut réussir dans cette Vie et dans l'Autre sans le Message complet. Comment prier la Prière du coucher de Soleil ? La réponse ne se trouve pas dans le Coran mais dans la Sunna : 3 Unités de Prières. Celui qui en fait 4 sera -au Jour du Jugement- comme s'il n'avait pas prié ses Prières du coucher de Soleil car les actes d'adoration -pour être acceptés- doivent être faits sincérement pour Dieu (qsE) mais aussi en suivant strictement la Sunna de Son Prophète (qpssl). Certes les conséquences du délaissement de la Sunna ne sont pas un holocauste nucléaire ! Non ! Les conséquences sont juste l'Enfer pour l'éternité pour ceux qui la délaissent et qui appèlent à la délaisser... En effet la Sunna contient aussi des précisions quand à la Croyance de conviction, quand à la définition de l'Unicité divine et à l'éloignement de l'Association c'est à dire concernant le seul péché qui, s'il est commis, ne sera pas pardonné par Dieu (qsE) et sera donc puni de l'Enfer pour l'éternité. De plus, Dieu (qsE) a lié l'obéissance au Prophète (qpssl) à Son obéissance. Celui qui ne connait pas la Sunna lui désobéit donc (sans le savoir mais par son choix initial de ne pas la connaître).

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie dit dans son livre "Ces français qui ont choisi la voie d'Allâh" Voir les références de l'ouvrage p 110 :
"Mohammed (qpssl) n'est pas un prophète ordinaire ! Ce n'est pas non plus un Commandant qui, à l'instard des remarquables dirigeants de ce monde, mériterait d'être étudié et qui ferait l'objet d'admiration, d'attention et de compassion ! C'est un horison à lui seul. Personne ne peut l'égaler.
Le jour où l'on abandonnera la tradition de Mohammed (qpssl), ce jour-là il faudra enterrer à jamais le legs des prophètes et des sages depuis le Début de la Création jusqu'à la Fin des Temps.
C'est par là que l'on comprend ce secret conventionnel entre les membres de la Nation [islamique], celui de faire du Livre et de la Sunna, tous deux réunis, les sources premières de l'islam.
S'il advienne qu'apparaisse de nos jours une sédition visant à s'éloigner de la Sunna, le but en réalité serai de fourvoyer à la fois le Livre et la Sunna et de miner l'islam en commençant par ses bases."

Ceci est d'ailleurs le sens du 1er Pilier de l'islam dont la prononciation, puis l'application fait rentrer dans l'islam :

"J'atteste qu'il n'y a de divinité digne d'adoration en dehors de Dieu, (Un, Unique et sans associé) ;
Et j'atteste que Mohammed est (Son Serviteur et) Son Messager."
« Ashhadu an lâ ilâha illa-Allâh »
« Wa ashhadu ana Muhammadan Rasûlu-l-Allâh »

Sommaire

Introduction ;
1. Qu'est-ce que la Sunna authentique ? ;
   1.1. Les 2 recueils authentiques ["Sahîh"] ;
   1.2. Les 4 recueils Sunnan à filtrer ;
   1.3. Peut-on accepter des Dires faibles ["ahadith da‘îf"] ? et dans quelles conditions ? ;
2. Le statut de la Sunna dans le Coran ;
   2.1. Le Prophète (qpssl) a enseigné aux Croyants Le Livre ET La Sagesse ;
   2.2. Les musulmans obéissent au Prophète (qpssl) inspiré ;
   2.3. Une Sunna, purifiée par la Révélation coranique, à prendre comme exemple pratique à suivre ;
   2.4. La Sunna est source d'une Législation à appliquer ;
   2.5. Cette Législation s'applique à toutes les générations de musulmans ;
   2.6. Vénérer le Prophète (qpssl) élu de Dieu (qsE) s'est suivre sa Sunna pour s'en faire un avocat au Jour du Jugement ;
   2.7. Un Messager élu à honorer ;
3. Le Coran et la Sunna : quelle différence ? origines et méthodes de transmission ;
   3.1. Le Coran est la Parole inaltérée et inaltérable de Dieu (qsE) ;
   3.2. La Sunna authentique est la tradition du meilleur des hommes, inspiré et agréé par Dieu (qsE) ;
   3.3. Similitude entre le Coran et la Sunna : transmis tous deux par les mêmes hommes, les Compagnons (qdsseuxt) ;
4. Les contradictions de ceux qui refusent la Sunna ;
   4.1. On ne peut pas savoir comment adorer Dieu (qsE) avec les seules sources coraniques ;
   4.2. La Religion de Dieu (qsE) doit être source d'unité pour les musulmans et non de division ;
   4.3. Pour adorer Dieu (qsE), ils suivent dans les faits une Sunna dont ils annoncent pourtant rejeter l'authenticité ;
   4.4. Ils affirment que le Prophète (qpssl) n'avait aucun pouvoir législateur en dehors du Coran ;
   4.5. Ils affirment que les Lois et rites d'Abraham (qpssl) sont resté inchangés jusqu'à Mohammed (qpssl) et même jusqu'à nos jours ;
5. La Science du « Hadîth » ;
   5.1. Méticulosité et rigueur ;
   5.2. Anecdote sur un collecteur de traditions ;
   5.3. Les mises à jour de la Sunna ;
   5.4. 1er exemple : Cheikh Mâlik Ibn Anas (qdssl) ;
   5.5. 2ème exemple : Une remise en cause d'un « Hadîth » de Cheikh Bukhârî (qdssl) ;
   5.6. La parole du Prophète (qpssl) avant toute autre ;
6. Les 4 écoles de jurisprudence musulmane : divergences ou complémentarité ? ;
7. Le statut des Savants dans l'islam ;
   7.1. Le statut des Savants dans l'islam : Les "guides" de la Communauté ;
   7.2. Les limites des Savants et le rôle de leur présence ;
   7.3. Une affaire de spécialistes ;
   7.4. L'unité des musulmans : un devoir collectif qui prime sur les divergences entre Savants ;
8. Les causes des divergences entre les Savants ;
9. Les conséquences de la désobéissance à la Sunna ;
Conclusion.

Introduction

Cheikh Abû al-A‘lâ al-Mawdûdî (qdlfm) [1903-1979 ap. J.C.] dit dans son livre "Comprendre l'Islam" Voir les références de l'ouvrage, p 42 :
"66. Les Prophètes se distinguent dans la société humaine par leurs aptitudes spéciales, leurs extra-ordinaires capacités et leurs aptitudes naturelles. Le génie ne se réclame que de lui-même et convainc automatiquement les autres. Par exemple, quand on écoute un vrai poéte, on reconnaît tout de suite son génie extraordinaire, ceux qui ne possèdent pas naturellement ce talent n'arriveront jamais à atteindre cette excellence même en essayant de toutes leurs forces. De même pour les orateurs, les écrivains, les chefs, les inventeurs nés. Chacun de ces talents se remarque par son ampleur et ses résultats extraordinaires. Les autres ne peuvent soutenir la comparaison. Il en est de même avec le Prophète. Son esprit saisit les problèmes qui échappent aux autres cerveaux ; il explique les sujets que personne ne peut aborder ; son intuition éclaire des questions si subtiles et si compliquées que personne ne réussirait à comprendre, même après des années de réflexion et de méditation profondes. La raison approuve tout ce qu'il dit ; le coeur sent que cela est vrai ; l'expérience et les observations des phénomènes du monde attestent toute la véracité de ses paroles. Mais si nous essayons nous-même d'en faire autant, c'est un échec. La nature et les dispositions du Prophète sont si bonnes et si pures que son attitude est toujours digne de confiance, honnête et noble. Il ne commet pas de mal, ni ne profère de mauvaises paroles. Il inculque toujours la vertu et pratique lui-même ce qu'il prêche aux autres. En aucun cas sa vie n'est en désaccord avec ses idéaux. Ni ses paroles ni ses actes ne sont dictés par l'intérêt personnel. Il souffre pour le bien des autres, sans attendre de réciproque. Sa vie toute entière est un exemple de vérité, de noblesse, de pureté de nature, de pensée élevée, de la forme la plus exaltée d'humanité. Son caractère est irréprochable et sa vie est exempte de faiblesse. Tous ces faits, tous ces attributs prouvent qu'il est le Prophète de Dieu et qu'on peut avoir foi en lui.
67. Quand il devient évident que telle personne est le véritable Prophète envoyé de Dieu, il est par là même logique d'écouter ses paroles, de suivre ses instructions, d'exécuter ses ordres. Il serait tout à fait illogique de reconnaître un homme comme vrai prophète de Dieu, et ensuite ne pas croire en ce qu'il dit ou de ne pas suivre ce qu'il ordonne ; car l'acceptation même de cet homme comme un prophète envoyé de Dieu signifie que l'on admet que ses paroles viennent de Dieu, et que toutes ses actions sont en conformité avec la volonté et le Plaisir de Dieu. Lui désobéir c'est désobéir à Dieu, et désobéir à Dieu n'amène que ruine et désolation. C'est pourquoi la reconnaissance même du prophète vous oblige à vous incliner devant ses instructions et les accepter sans murmurer quelles qu'elles soient. Peut-être ne pourrez-vous pas saisir le sagesse ou l'utilité de tel ou tel ordre, mais le fait même qu'une instruction émane du Prophète est une garantie suffisante de sa véracité, et il ne saurait y avoir la place pour le doute ou la suspicion. Si vous ne le comprenez pas cela ne veut pas dire qu'il a fait une erreur, car la compréhension de l'homme ordinaire n'est pas parfaite. Elle a ses limitations qui ne peuvent être ignorées. Il est évident que celui qui ne connaît pas un art à fond, ne peut en saisir les subtilités, mais il serait stupide de rejeter ce que dit un expert simplement parce qu'on ne comprend pas parfaitement son jugement ! Il faut noter que dans toutes les affaires importantes de ce monde, on a besoin des conseils d'un expert, et lorsque vous vous adressez à lui, vous lui faites confiance. Vous préférez ne pas juger par vous-même mais suivre ses conseils. Tout le monde ne peut exceller dans tous les arts et les métiers. Les gens ordinaires font de leur mieux, et pour les choses qu'ils ignorent, emploient toute leur sagesse et leur sagacité à trouver l'homme qualifié qui pourra les guider et les aider ; une fois qu'ils l'ont trouvé, ils acceptent et suivent ses conseils. Quand vous êtes persuadé que telle personne est l'homme le plus qualifié pour le problème qui vous occupe, vous sollicitez ses conseils et directives et vous lui faites confiance. L'interrompre à chaque instant pour dire : "Expliquez-moi cela avant d'aller plus loin", serait évidemment ridicule. Quand vous engagez un homme de loi pour un litige, vous ne vous mêlez pas de ce qu'il fait à chaque nouvelle procédure. Il vaut mieux lui faire confiance et suivre ses conseils. Pour un traitement médical, vous allez consulter le médecin, et vous vous conformez à ses instructions. Vous n'intervenez pas dans les questions médicales et vous n'exercez pas vos dons de logicien à argumenter avec le médecin. C'est la conduite qu'il convient d'adopter dans la vie. Il doit en être de même en matière de religion. Vous avez besoin de connaître Dieu, et de trouver le mode de vie qui peut Lui plaire ; et vous n'avez pas de moyen d'acquérir cette connaissance. Il vous incombe par conséquent de chercher un vrai prophète de Dieu ; et il vous faudra user de soin infini, de discernement et de sagacité dans cette recherche, car si vous choisissez quelqu'un qui n'est pas un vrai prophète, il vous entraînera sur la mauvaise voie. Si, cependant, après avoir mûrement pesé et réfléchi, vous finissez par décider que telle personne est réellement un prophète envoyé de Dieu, alors vous devez lui faire entièrement confiance et obéir fidèlement à toutes ses instructions.
68. Maintenant il est clair que le Doit Chemin est celui, et celui seul, que le pophète déclare venir de Dieu. On comprendra aisément que la Foi et l'obéissance au prophète sont absolument vitales pour tout le monde, et qu'un homme qui rejette les instructions du Prophète et essaie de se frayer lui-même une route, dévie du Droit Chemin, et est sûr de s'égarer."

Et les Savants sont les héritiers des prophètes, ils sont les spécialistes de la Religion et doivent donc être suivis comme l'on suivrait un Prophète si nous vivions en une telle compagnie :

Dire [« Hadîth »], Abû Dâwûd, Tirmidhî et Nawawî (qdsseuxt) [#1388], transmettent d'Abû Ed-Derda (qdssl) qu'il a entendu le Messager de Dieu (qpssl) dire :
"« Dieu facilitera le chemin vers le Paradis à celui qui emprunte une voie par laquelle il aspire à acquérir la Science. Les Anges étendent leurs ailes sur l'aspirant en quête de Science, par égard pour ce qu'il fait. Les habitants des Cieux et de la Terre, y compris les poissons dans la mer demandent pardon (à Dieu) pour le savant. La supériorité du Savant sur l'adorateur fervent est comme la supériorité de la lune sur les autres planètes. Les Savants sont les héritiers des Prophètes. Or les Prophètes, n'ont laissé en héritage ni dinars ni dirhams, mais ils ont légué la Science. Celui qui l'acquiert aura donc acquis un grand bien. »"

« Sunna » signifie en arabe : "aiguiser", "élaguer une plante afin de la rendre plus forte", "rendre excellent une chose". On explique aussi ce terme par la signification de la Voie Droite à suivre (et qui mène au Paradis) afin de ne pas s'égarer sur les nombreux chemins tordus de perdition (qui mènent en Enfer).

Sourate 16, verset 44
"Ces Prophètes étaient munis de preuves irréfutables et des Ecritures. Et à toi aussi, Nous envoyons ce Coran, afin que tu expliques clairement aux hommes ce qui leur a été révélé. Peut-être seront-ils amenés à y réfléchir."

En effet la Sunna du Sceau des Prophètes (qpssl) est une explication inspirée par Dieu (qsE), éclairée et éclairante du Coran. De nombreuses sectes musulmanes déviantes interprétent le Coran à leur façon, délaissant son explication et son application par celui sur lequel Dieu (qsE) a révélé le Coran. C'est de ce terme que sont tirés les mots "sunnites" (terme courant usité par les gens du commun pour désigner les musulmans qui sont sur la Voie Droite du Prophète -qpssl- en distinction des autres sectes égarées) et "Ahl Sunna wa Djama‘a" ("Gens de la Sunna et du Consensus", terme technique aussi usité par les gens de Science pour désigner le même groupe). La Sunna du Prophète (qpssl) rassemble ses faits, ses gestes, ses paroles, ce qu'il agréé de ses Compagnons par ses silences ainsi que les descriptions que firent de lui ses Compagnons. Toutes ses catégories peuvent être rassemblées dans la biographie du Prophètes (qpssl), appelée "Sira".

Cheikh Youssouf al-Qaradâwî (qdlsc) dit dans son livre "La Sounna du Prophète" Voir les références de l'ouvrage pp 32 et 34 :
"La mise en garde contre trois fléaux
Un Hadîth du Prophète (qpssl) fait allusion à la menace que représentent pour son enseignement les rigoristes, les imposteurs et les ignorants.
Selon ce
Hadîth, rapporté par at-Tabarî [authentifié par Ibn al-Qayyim, Ahmad Ibn Hanbal, ‘Abd al-Barr et al-‘Uqaylî], par Tamâm dans ses Fawâ‘id, par ‘Adî et d'autres, le Prophète (qpssl) a dit :
"Les justes de chaque génération porteront ce savoir et le préserveront de la déformation des rigoristes, de l'usurpation des imposteurs et de l'interprétation des ignorants."
Ce sont là trois maux dont chacun représente un danger pour l'héritage prophétique.
[...]
L'usurpation des imposteurs
Le second est l'usurpation par laquelle les partisans de l'erreur essaient d'introduire dans ce modèle prophétique ce qui n'en fait pas partie, de lui attribuer des innovations opposées à sa nature et en totale contradiction avec sa Foi comme avec sa Loi.
Ne pouvant rien ajouter au Coran, retenu dans les mémoires, transcrit par écrit et récité par les langues, ces imposteurs ont cru pouvoir usurper la Sunna et affirmer sans preuve que le Prophète (qpssl) aurait dit ceci ou cela.
Mais les érudits de la Communauté, les gardiens de la Sunna, ont su déjouer leurs plans et empêcher toute usurpation.

Ils n'acceptaient aucun Hadîth sans chaîne de transmission ["Isnâd"] ; ils n'acceptaient aucune chaîne de transmission sans en vérifier un à un les rapporteurs, dont ils devaient connaître l'identité, le parcours de sa naissance à sa mort, les maîtres, les condisciples et les élèves, le degré d'intégrité et de piété, l'exactitude de sa mémoire et s'il tranmettait des récits connus et fiables ou des récits isloés.
C'est pourquoi ils disaient que la chaîne de transmission fait partie de la Religion, puisque sans elle n'importe qui pourrait dire n'importe quoi. Etudier sans chercher à connaître les chaînes de transmission ne serait que parler dans le vide.
Pour accepter un Hadîth, ils exigeaient que sa chaîne de transmission soit composée, du début à la fin, de rapporteurs sûrs, intègres et précis, ne comporte aucune lacune apparente ou cachée et soit exempte de tout défaut ou anomalie.
Cette précision dans la recherche et la vérification des chaînes de transmission est une particularité de la Communauté musulmane, qui a ainsi devancé la civilisation moderne en établissant des règles scientifiques pour la vérification des données historiques."

Dieu (qsE) a couplé Son obéissance à l'obéissance à Son Prophète (qpssl). Croire en Dieu (qsE) mais ne pas suivre la Sunna de Son Prophète (qpssl) est comme voter pour un candidat politique tout en rejetant son programme politique (cela relève donc de l'absurdité). Désobéir à la Sunna revient à ne pas reconnaître les ordres divins et c'est une forme d'associationisme puisqu'on nie Sa Parole :

Sourate 4, versets 13 et 14
"Telles sont les limites fixées par Dieu. Tous ceux qui obéissent à Dieu et à Son Prophète seront accueillis dans les Jardins [un des noms du Paradis] arrosés d'eaux vives où ils demeureront pour l'éternité, et ce sera pour eux la félicité suprême.
Celui qui, en revanche, désobéit à Dieu et à Son Prophète et qui transgresse Ses Lois, Dieu le précipitera dans l'Enfer pour l'éternité, où un supplice avilissant lui sera infligé."

Sourate 72, verset 23
"Je ne puis que vous transmettre le Message de Dieu et vous avertir. Quiconque désobéit à Dieu et à Son Prophète sera voué à jamais au Feu éternel."

Et l'associationnisme est le seul péché non pardonné par Dieu (qsE) qui mène en Enfer pour l'éternité celui qui meurt dans cet état.

1. Qu'est-ce que la Sunna authentique ?

Beaucoup de groupes, qui se disent "musulmans" et suivre la Sunna, ne sont en fait que des groupes égarés qui, au lieu d'appeler à l'islam authentique (même s'ils appèlent à en pratiquer les 5 Piliers), appellent en fait à leur groupe. Qu'ils soient Chi‘îtes, Souffis (Tidjanis, Mourides, etc...) ou autres, ils se caractérisent par leur appel à suivre leur propre groupe qu'ils définissent comme l'islam authentique. Or, s'ils ont la caractéristique commune de porter un nom autre que musulmans, Croyants, Serviteurs de Dieu ou Gens de la Sunna et du Groupe / Consensus ["Ahl al-Sunna wal Djama‘a"], ils suivent aussi, pour leur adoration de Dieu (qsE), des paroles qui ne proviennent pas du Prophète Mohammed (qpssl) (comme par exemple celles des Imâms chiites ou des mystiques souffis fondateurs de sectes) ou qui lui sont faussement attribuées. La Sunna authentique se veut protéger l'héritage prophétique de ces usurpations par une méticulosité et une méthodologie bien particulières et terriblement efficaces : celles de la Science du Hadîth.

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie dit dans son livre "Fiqh as-Sîra" Voir les références de l'ouvrage p 31 :
"[...] En effet, aucune autre personne au Monde n'a vu ses faits mémorables exhaustivement répertoriés, subtilement critiqués et minutieusement analysés comme ce fut le cas pour Muhammad Ibn ‘Abd Allâh (qpssl). Comment oser les mettre au rebus ? D'autre part, la Tradition renferme un trésor de sagesses si sublimes, que même si elles étaient attribuées à quelqu'un d'autre, elles feraient de ce dernier un éminent réformateur. Alors pourquoi les dissocier de leur auteur et priver les gens de leurs bienfaits ?"

1.1. Les 2 recueils authentiques ["Sahîh"]

Certains versets cités dans ce site sont complétés par des « Dires » [« ahadith »] du Prophète (qpssl) qui constituent sa Sunna (la tradition issue de l'interprétation du Coran par le Prophète [qpssl] lui-même). Ces derniers sont indispensables pour bien comprendre ce que veut dire Dieu (qsE) dans les versets du Coran et comment les appliquer dans la vie de tous les jours. Contrairement aux 4 Evangiles canoniques du Nouveau Testament, les « Dires » [« ahadith »] ont été recueillis, autant que faire se peut, directement auprès des témoins oculaires et auditifs du Prophète (qpssl). De plus, pour chaque « Dire », la chaîne humaine de sa transmission (« Untel a entendu Untel dire que le Prophète a dit… ») a été notée méticuleusement en plus de son contenu [« râwy »]. Aucune autre religion du Livre ne peut se venter d'une telle méticulosité. Ainsi il est possible de déterminer le caractère véridique/authentique ou pas des « Dires » de plusieurs façons :

Les recueils authentiques [« Sahîh »] de « Dires » rapportés par l'imâm Bukhârî (qdssl -un musulman non arabe originaire du Kazakhstan et dont le Recueil est le plus authentique de toute la Sunna) et l'imâm Muslim (qdssl) sont reconnus comme étant, à l'unanimité des Savants, authentiques parmis les 6 recueils canoniques. Leurs recueils de Dires sont appelés « Sahîh » (« Sahîh al- Bukhârî » et « Sahîh al-Muslim ») et sont des références musulmanes ayant une très forte valeur religieuse puisque étant à l'origine de la Sunna du Prophète (qpssl).
L'imâm Bukhârî (qdssl) a employé deux méthodes draconiennes pour déterminer les 7 393 « Dires » [« ahâdîth »] authentiques qu'il a sélectionné parmi plus de 600 000 :

L'imâm Muslim (qdssl) n'a pris en compte que la première condition.

Bukhârî (qdssl) a dit :
"« Chaque « Hadîth » écrit dans le livre du Sahîh, je ne l'y ai porté qu'àprès avoir fait mes ablutions et prié deux unités de Prière [« rak‘ates »] J'ai disposé dans "al-Djâmi as Sahîh" six cent mille ahâdîth en seize ans [de recherche] pour le prendre comme argument qui me sauverait du châtiment de Dieu J'ai disposé la composition de mon livre "al-Djâmi as Sahîh" dans la Mosquée sacrée. Chaque « hadîth » inclus ne l'a été fait qu'après que j'ai fait la Prière de consultation de Dieu ["Salât istikhâra"], deux Unités [« rak'ates »] et que je me suis assuré de son authenticité. »"

Sahîh Bukhârî est, pour toutes ces raisons, « la crème de la crème » de la Sunna !

1.2. Les 4 Sunnan à filtrer

Le Hâfidh al-Bayhaqî (qdlfm) dit dans son livre "Connaissance des tyraditions et des récits" ["Ma‘rifa as-sunan wa al-âthâr"] vol 1 pp 101 à 103 :
"Le lecteur du présent ouvrage doit savoir ceci :
Abû ‘Abd Allâh, Muhammad Ibn Ismâ‘îl al-Bukhârî et Abû al-Husayn, Muslim Ibn al-Hadjjâdj an-Nîsâbûrî (qdsseux2) ont chacun rédigé un recueil rassemblant uniquement des ahadith authentiques.
Il est resté des ahadith qu'ils n'ont pas validés, parce qu'ils n'atteignaient pas le degré que l'un ou l'autre avaient fixés pour retenir un Hâdith comme authentique dans leurs recueils.
Certains de ces ahadith ont été validés par Abû Dâwûd, Sulaymân Ibn al-Ach‘ath as-Sidjistânî.
D'autres par Abû ‘Îsâ, Muhammad Ibn ‘Îsâ at-Tirmidhî.
D'autres, par Abû ‘Abd er-Rahmân, Ahmad Ibn Chu‘ayb an-Nasâ‘î.
D'autres par Abû Bakr, Muhammad Ibn Ishâq Ibn Khuzayma.
Que Dieu leur fasse miséricorde. Chacun d'entre eux applique dans son recueil les critères que son effort d'interprétation ["Idjtihâd"] l'a conduit à formuler.
Les ahadith que l'on rapporte se divisent en trois catégories :
- Ceux que les Savant s'accordent à considérer comme authentiques : personne ne peut s'en écarter, sauf dans le cas d'un Hadîth abrogé ;
- Ceux qu'ils s'accordent à considérer comme faibles : personne ne peut s'appuyer dessus ;
-ceux dont la validité desquels les avis sont partagés : un Savant considérera un Hadîth comme faible en raison de défauts chez certains rapporteurs, dont il a connaissance mais que d'autres n'avaient pas découverts ; il n'y trouvera pas réunies les conditions nécessaires pour pouvoir l'accepter, tandis que d'autres, les trouveront ; le défaut sur la base duquel l'un rejette le Hadîth ne sera pas considéré comme un défaut par les autres ; ou encore, celui qui rejette le Hadîth s'appuie sur la présence d'une interruption dans la chaîne de transmission du Hadîth ou d'une partie de celui-ci, ou sur la confusion due au fait qu'un rapporteur a intégré dans le texte du Hadîth des propos de ses rapporteurs, ou encore sur l'interférence de la chaîne de tranmission d'un Hadîth avec le Hadîth, tandis que d'autres Savants n'avaient pas conscience de ces défauts.
Les spécialistes du Hadîth venant après eux auront donc pour tâche de se pencher sur ces divergences et de juger de la validité de leurs critères poiur accepter ou rejeter les ahadith, pour ensuite, avec l'aide de Dieu, déterminer la position la plus juste parmi les divers avis."

Il faut savoir que la méthode rigoureuse de recueil des « Dires » [« ahadith »] a donné lieu à une véritable Science. Cette Science, qui vise à déterminer la véracité de celui qui a transmis le Dire [« Hadîth »] à partir de son comportement dans les taches les plus anodines, a captivé la C.I.A. (Central Intelligence Agency qui est l'agence de renseignement extérieure des USA) pour ses propres techniques d'investigation.
Les 6 recueils canoniques sunnites sont (les dates de naissance et de mort des Savants sont entre crochets et exprimées dans le calendrier musulman [an 0 de l'Hégire = an 622 ap. J.C.]) :

Nous noteront la grande humilité des 4 derniers qui n'ont pas nommé leur recueil « Sahîh », sachant très bien qu'ils contenaient des « Dires » [« ahadith »] dont ils ne pouvaient prouver leur authenticité. Ils les ont transmis afin de permettre à ceux qui leur succèderaient de finir leur étude.

3 siècles plus tard (6ème siècle de l'Hégire), un autre illustre Savant musulman, l'Imâm Yahya Ibn Charaf ad-Dine an-Nawawî [qdssl, 630-675 H. / 1233-1277 ap. J.C.] a recueilli dans un ouvrage qui est resté une référence incontournable de l'islam : Les Jardins de la Vertu (« Riyad Es-Salihine ») les « Dires » [« ahadith »] authentiques de ses prédescesseurs. Ils y sont classés et rangés dans des chapitres avec un souci de facilité pour le lecteur. Je ferais donc abondamment référence à ce recueil, accepté par l'unanimité des Savants comme une source incontournable de la Sunna. Le Cheikh Albânî (qdlfm), considéré par de nombreux Savants comme le Savant revivificateur de la religion du XXème siècle (il n'ont en tout cas jamais divergé sur son excellence dans la Science du « hadîth », n'a trouvé que 57 « Dires faibles » [« ahadith da‘îf »] parmi les 1 896 « Dires » [« ahadith »] des Jardins de la Vertu [« Riyad as-Salihine »]. Il contient donc à peine un peu plus de 3 % de « Dires faibles » [« ahâdîth da‘îf »], ce qui en fait une référence d'excellente qualité à prendre après al-Bukhârî et Muslim (qdsseux2). Les 57 « Dires faibles » [« ahadith da‘îf »] des Jardins de la Vertu [« Riyad as-Salihine »] ne seront pas utilisés dans ce site (détail ici).

Ces Savants ont littéralement traqué ceux qui ont délibérément menti sur le compte du Prophète (qpssl), lui faisant proférer des paroles que nul n'a jamais entendu de sa bouche.

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) [#1291] rapporte d'après al-Mughîra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
"« Mentir sur mon compte n'est pas comme mentir sur le compte de quelqu'un d'autre. Celui qui ment intentionnellement sur mon compte, qu'il prenne sa place dans le Feu. »"

Cheikh Youssouf al-Qaradâwî (qdlsc) dit dans son livre "La Sounna du Prophète" Voir les références de l'ouvrage pp 71 à 74 :
"Les recueils de la Sunna constituent une richesse immense pour le prédicateur : il y trouve la provision qui lui permettra, avec sa connaissance du Coran, de mener à bien sa mission d'instruction et d'orientation morale.
Parmi les recueils de la Sunna, le prédicateur doit avant tout se référer aux deux Sahîh, celui d'al-Bukhârî et celui de Muslim, unaniment reconnus par la Communauté musulmane. Dans ces deux recueils, seuls de rares ahadith ont fait l'objet de critiques, portant d'ailleurs essentiellement sur des points techniques de pure forme.
Le prédicateur doit ensuite se référer aux autres recueils de la Sunna : les quatres recueils de Sounan
[d'at-Tirmidhî, an-Nasâ‘î, Ibn Mâdjah et d'Abû Dâwûd], le Muwattâ‘ de Mâlik, le Musnad d'Ahmad, les Sunan d'ad-Dâramî, le Sahîh d'Ibn Khuzayma et celui d'Ibn Hibbân, le Moustadrak d'al-Hâkim, les Musnad d'Abû Ya‘lâ et d'al-Bazzâr, les recueils d'at-Tabarânî, etc... Il doit y choisir les ahadith que les spécialistes ont déclarés authentiques ou bons, en laissant de côté les ahadith faibles, critiqués ou fabriqués qui, malheureusement, sont trop souvent cités par de trop nombreux prédicateurs.
Grâce à Dieu, un grand nombre de recueils fondamentaux de la Sounna ont fait l'objet d'éditions critiques. Le Muwattâ‘ de Mâlik, le Sahîh de Mouslim et les Sunan d'Ibn Mâdjah ont été publiés dans des éditions vérifiées, avec numérotation et index, par le serviteur de la Sunna, Mohammed Fu‘âd ‘Abd al-Bâqî (qdlfm). Notre frère, le professeur ad-Da‘âs (qdlfm) a lui aussi publié une édition vérifiée, numérotée et indexée des Sounan d'Abû Dâwûd et d'at-Tirmidhî.
Il est plus important encore de vérifier les chaînes de transmission des ahadith afin de déterminer le degré d'authenticité des textes et de distinguer les ahadith authentiques ["Sahîh"] des ahadith faibles ["Da‘îf"]. Ainsi, le grand spécialiste du Hadîth, Cheikh Nâsir ad-Dîn al-Albânî (qdlfm) a procédé à ce travail pour les ouvrages de Sunan et publié les recueils des ahadith authentiques d'Ibn Mâdjah, at-Tirmidhî, an-Nasâ‘î et Abû Dâwûd. Le Cheikh Chu‘yb al-Arnâ‘ût achève la publication de son édition des volumes du Sahîh d'Ibn Hibbân avec vérification du texte et des chaînes de transmission, tandis qu'une édition de ce qui nous est parvenu du Sahîh d'Ibn Khuzayma a déjà été publié avec vérification du texte par le Docteur Muhammad Mustafâ al-A‘dhamî et des chaînes de transmission par al-Albânî (qdlfm).
[...]
De même, l'excellent recueil "Le Jardin des vertueux" ["Riyâd as-Sâlihîn"] d'an-Nawawî (mort 676 H) a fait l'objet d'éditions avec vérification du texte et des chaînes de transmission par al-Albânî (qdlfm) et Chu‘ayb al-Arnâ‘ût."

Ainsi l'islam a inventé la plus petite unité de savoir authentifiable : le Dire ["Hadîth"] et les a compilées dans des unités de savoir massivement diffusées : les livres des Savants. Il (le Dire) est caractérisé par un texte et une chaîne de transmetteurs qui part depuis l'auteur Savant reconnu unanimement et pieux d'un livre copié et recopié (les 2 Sahîh, les 4 Sunnan, le Musnad et le Muwwatta essentiellement), ce qui assure sa non altération depuis sa rédaction, jusqu'au Prophète (qpssl) qui lui-même ne disait rien sous l'effet de la passion mais par Révélation ou inspiration divines. Tous les transmetteurs furent criblés sous le regard méticuleux des Savants de la Science du Hadîth : piété, fiabilité de la mémoire, biographies prouvant la rencontre de deux maillons connexes, etc... Cela est bien entendu le cas autant pour la Sunna que pour le Coran dont une trentaine de témoins occulaires et auditifs ont confirmés le moindre verset comme prononcé et transmis authentiquement par le Messager de Dieu (qpssl). Ainsi l'islam est un patchwork d'unités de savoir qui, prises séparément peuvent paraître surprenantes mais qui, mises bout à bout, forment un tout indissociable et d'une extraordinaire beauté de sagesse : celle de la Vérité divine. Vous ressentirez ce sentiment extraordinaire en lisant les ouvrages des Savants de l'islam dont chaque mot ruisselle de cette extase qui semble comme couler à travers leurs lignes depuis une source intarissable : celle de la Foi sincère et profonde exempte de doute. Car le véritable savoir détruit le doute aussi sûrement que l'eau éteint le feu. Ainsi, la contradiction ne peut pas se retrouver dans l'islam authentique. Si c'est le cas, c'est que : soit l'on n'a pas compris le verset ou Hadîth par méconnaissance de la signification des termes arabes, de l'exégèse ou du contexte où l'unité de savoir a été prononcée, soit une confusion entre une portée générale ou spécifique, soit que l'unité de savoir est abrogée par une autre, soit que l'unité de savoir n'est tout simplement pas authentique.

1.3. Peut-on accepter des Dires faibles ["ahadith da‘îf"] ? et dans quelles conditions ?

Les Savants divergent quelque peu sur le fait d'accepter ou non les Dires faibles ["ahadith da‘îf"] dans le domaine de l'exhortation morale mais font consensus sur leur rejet dans tout sujet touchant à l'adoration ou à la jurisprudence.

Cheikh Youssouf al-Qaradâwî (qdlsc) dit dans son livre "La Sounna du Prophète" Voir les références de l'ouvrage pp 87 à 90 :
"Les propos de ces Savants, et d'autres semblables, montrent clairement qu'aucun des spécialistes du Hadîth n'a permis de rapporter les ahadith concernant l'exortation morale d'après n'importe quel rapporteur, même inconnu, accusé de mensonge ou connu pour ses erreurs.
Ils ont seulement permis de rapporter les ahadith de certains rapporteurs à la mémoire un peu imprécise ou faible, même s'ils n'étaient pas de "grands érudits connus pour leur savoir, qui connaissent les additions et les manques", selon les termes de l'Imâm ath-Thrawrî. La sincérité et l'intégrité de ces rapporteurs n'est nullement mise en cause, et le doute ne porte que sur la précision de leur mémoire et l'exactitude de leur transmission.
C'est pourquoi le Hâfidh Ibn Hadjar a mentionné trois conditions qui doivent être remplies avant qu'on accepte un Hadîth faible dans le domaine des détails du comportement et de l'exhortation, des conditions qu'il reprend de Tadrîb ar-Râwî, l'ouvrage de critique du Hadîth du Hâfidh as-Suyûti :
1. Et les avis sont unanimes là-dessus, la faiblesse du Hadîth ne doit pas être extrême ; il ne doit pas être rapporté uniquement par un rapporteur accusé de mensonge ou commettant des erreurs grossières ;
2. On doit pouvoir le ramener à un principe général établi, et il faut rejeter les récits sans fondement ne se rattachant à aucun principe ;
3. Lorsqu'on le met en pratique, on ne doit pas le considérer comme certain, afin d'éviter d'attribuer au Prophète (qpssl) ce qu'il n'a pas dit, mais on doit conserver des réserves.
Il ajoute que les deux derniers points émanent d'Ibn ‘Abd as-Salâm et de son compagnon Ibn Daqîq al-‘Aîd, et qu'al-‘Alâ‘î fait état de l'unanimité en ce qui concernen le premier point.
Des vérités sur lesquelles il faut attirer l'attention
Je dois ici attirer l'attention sur un certain nombre de vérités permettant de faire la lumière sur ce sujet souvent mal compris qui a troublé la pureté de la culture religieuse d'un grand nombre de prédicateurs, dont certains bénéficient encore d'une large audience parmi les Musulmans.
Certains refusent les ahadith faibles même dans le domaine de l'exhortation morale
Certains Savants, anciens comme modernes, ne font pas de différence entre les ahadith concernant l'exhortation morale et les détails du comportement, et ceux comportant des prescriptions juridiques : ils n'acceptent de toute façon que les ahadith authentiques ou bons.
Ainsi Ibn Radjab écrit dans Charh al-‘ilal at-Tirmidhî p 74 :
"Ce que mentionne Muslim (mort en 261 H) dans son introduction implique clairement qu'il ne faut pas rapporter les ahadith concernant l'exhortation morale que d'après les rapporteurs dont on reçoit les ahadith concernant les prescriptions."
Il ajoute : "Il condamne dans l'introduction de son Sahîh les rapporteurs de ahadith faibles et de récits rejetés."
Il apparaît que c'est également la position de l'Imâm al-Bukhârî (mort en 256 H), tout comme c'est la position de l'Imâm de la critique du Hadîth Yahyâ Ibn Ma‘în (mort en 233 H). Parmi les Savants plus tardifs, c'est également la position d'Ibn Hazm de l'école Dhahirite (mort en 456 H), du Qâdî malikite Ibn al-‘Arabî (mort en 543 H) et du chafi‘îte
Abû Châma.
Parmi les Savants modernes partageants cet avis, citons le Cheikh Ahmad Muhammad Châkir et le Cheikh Muhammad Nâsir ad-Dîn al-Albânî.
Le Cheikh Châkir écrit dans son ouvrage "al-bâ‘ith al-hathîth" pp 91-92, qui est un commentaire de "L'abregé des Sciences du Hadîth" ["Ikhtisâr ‘ulûm al-Hadîth"] d'Ibn Kathîr, après avoir mentionné l'avis de certains Savants autorisant la transmission de ahadith faibles sans indiquer leur faiblesse, aux conditions évoquées plus haut :
"A mon avis, il est obligatoire en toutes circonstances de signaler la faiblesse des ahadith faibles, car omettre de le faire conduit le lecteur à les confondre avec les ahadith authentiques, en particulier lorsque ces ahadith sont cités d'après des spécialistes du Hadîth qui font autorité en la matière. En outre, je considère qu'on ne doit pas faire de distinction entre les ahadith comportant des prescriptions et ceux concernant les bonnes actions et les thèmes semblables, mais on doit, dans un cas comme dans l'autre, laisser de côté les ahadith faibles et ne citer, pour appuyer toute argumentation, que les ahadith authentiques ou bons, dont il est établi qu'ils proviennent bien du Prophète (qpssl). Quant aux propos d'Ahmad Ibn Hanbal, Ibn Mahdî et Ibn al-Mubârik, selon lesquels "lorsque nous citons des ahadith relatifs aux bonnes actions et aux choses semblables nous étions souples", ils veulent seulement dire, selon ce qui me paraît être le plus probable (mais Dieu est le mieux informé), qu'ils acceptaient les ahadith bons n'atteignant pas le degré de validité des ahadith authentiques. En effet, à leur époque, la Science de la critique du Hadîth n'établissait pas de distinction claire entre ahadith authentiques et bons et la plupart des Savants anciens n'appelaient les ahadith que soit authentiques soit faibles."
Les Imâms Ibn Taymiyya et Ibn al-Qayyim ont également tenu des propos semblables, et expliqué la position attribuée à l'Imâm Ahmad
[mort en 251 H] consistant à accepter les ahadith faibles et à leur donner la préférence sur l'interprétation et l'analogie, en indiquant qu'il désignait par là des ahadith bons ["Hassan"], puisque, comme on le sait, c'est at-Tirmidhî [mort en 851 H] qui a instauré cette distinction.
Le Cheikh al-Albânî a, quant à lui, développé ce point dans l'introduction d'un grand nombre de ses ouvrages, en particulier "Les ahadith authentiques d'al-Djâmi‘ as-Saghîr wa-ziyâdatuh" ["Sahîh al-Djâmi‘ as-Saghîr wa-ziyâdatuh"] et "Les ahadith authentiques d'at-Targrîb wa at-tarhîb" ["Sahîh at-Targrîb wa at-tarhîb"]."

2. Le statut de la Sunna dans le Coran

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie dit dans son livre "Fiqh as-Sîra" Voir les références de l'ouvrage p 30 :
"Le Coran est la Loi de l'Islam dont l'application est la Tradition du Prophète (qpssl) [c. à d. sa Sunna]. Le musulman est tenu de respecter au même titre ces deux composants. Dieu (qsE) a investi le Prophète (qpssl) du statut de guide qui recommande et interdit ; il ne parle pas de sa propre impulsion, il suit les directives de son Seigneur. C'est donc obéir à Dieu (qsE) que de lui obéir."

Certains, qui découvrent le Coran par son miracle, mathématique notamment, ont le désir de s'éloigner des mensonges de tous les hommes (musulmans compris) en s'attachant à tout prix au Coran et uniquement au Coran. Ils rejètent ainsi la Sunna du Prophète (qpssl), considérant que cette dernière n'a pas été aussi bien préservée par Dieu (qsE) que le Coran. Une secte colporte ces idées erronées : les Submitters / Coranistes (voir leur site web). Or le Coran nous assure qu'il faut suivre à tout prix les commandements du Prophète (qpssl) et nous l'ordonne à maintes reprises sans que le plus petit doute ne soit permis.

2.1. Le Prophète (qpssl) a enseigné aux Croyants Le Livre ET La Sagesse

Sourate 3, verset 81
"Dieu reçut un jour l'engagement des prophètes en leur disant : "Quelle que soit l'importance de l'Écriture et de la Sagesse que Je vous ai données, lorsqu'un nouveau prophète viendra vous confirmer ce que vous savez déjà, croyez en lui et prêtez-lui votre entier concours." Et Dieu insista : "Y consentez-vous ? En assumerez-vous la responsabilité ?" - "Nous y consentons", répondirent-ils. Et Dieu de conclure : "Soyez-en témoins ; J'en témoigne de même."

Sourate 3, verset 158
"Dieu a été d'une extrême bonté envers les Croyants en choisissant parmi eux un Prophète pour leur réciter les versets divins, les purifier de leurs péchés et leur enseigner Le Livre et La Sagesse, bien qu'ils fussent autrefois dans un égarement manifeste."

Exégèse d'Ibn Khatîr (qdlfm)

Le segment Dieu a été d'une extrême bonté envers les Croyants en choisissant parmi eux un prophète : Dieu (qsE) leur a envoyé un Envoyé humain, comme eux, pour qu'ils puissent parler avec lui, l'interroger... : dis : "Je ne suis qu'un humain comme vous, mais à qui se révèle l'unicité de votre Dieu ; Nous n'avons pas envoyé avant toi d'envoyé, qui ne prennent de la nourriture ni ne circulent dans les marchés ; Avant toi Nous n'avons envoyé que des hommes auxquels il était fait Révélation, parmi les habitants des cités ; Des envoyés de chez vous ne vous sont-ils donc pas venus ... ?
Le segment pour leur réciter les versets divins : pour leur réciter le Coran.
Le segment les purifier : leur ordonner le convenable et leur prohiber le blâmable afin qu'ils épurent leur âme, se purifient des souillures d'associance où ils se trouvaient.
Le segment leur enseigner Le Livre et La Sagesse : leur enseigner le Coran et la Sunna.
Le segment bien qu'ils fussent autrefois dans un égarement manifeste : bien qu'ils eussent été, avant cet Envoyé, dans l'erreur, dans une ignorance manifeste.

Ceux qui croient que seul le Coran contient la guidée véridique sont réprouvés par le verset précédent car, si cela avait été le cas, Dieu (qsE) n'aurait envoyé Son Messager (qpssl) que pour enseigner aux hommes le Livre et ne nous aurait pas dit : "et La Sagesse".

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) donne une explication plus large à la "sagesse" citée dans ce verset que simplement par "Sunna". Il explique notamment que d'autres Prophètes : Jésus [Coran 3: 48] et Abraham [Coran 4: 54] (qpsseux) et hommes saints : Luqman [Coran 31: 12] ont été envoyés avec la "sagesse" et que cela ne peut donc signifier seulement la Sunna du Sceau des Prophètes (qpssl) seul.

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie dit dans son livre "Comprendre le Coran aujourd'hui" Voir les références de l'ouvrage p 148 :
"La sagesse est la mesure de toute chose concernant la balance de l'équité.
[...
p 149]
Mais qu'est-ce que la Balance ?
Je dis qu'il s'agit du côté pratique des choses, la sagesse étant le côté théorique. Car l'ensemble des versets dans lesquels sont cités les deux termes, ordonnent à la société d'asseoir ses bases sur la vision coranique qu'elle déduit des versets : comment gouverner le peuple, comment agir sagement envers tous ses membres. La sagesse réside dans la réussite à mettre en oeuvre l'esprit coranique.
Hasanah : On peut interpréter "la balance" comme la projection du théorique dans la pratique, sa mise en oeuvre dans le réel. Le Livre c'est les valeurs et les principes révélés, et la balance c'est la concrétisation, l'exécution de ces principes.
al-Ghazâlî : Oui, en effet. La balance c'est donner à chaque chose sa bonne mesure, qu'elle soit matérielle ou sociale ou morale. La balance est nécessaire pour assurer l'équilibre en toute chose. Il faut, pour cela, l'intervention des éducateurs et des hommes de loi pour équilibrer les relations entre les gens."

Par contre, si le terme "sagesse" est plus large que la Sunna du Prophète Mohammed (qpssl), elle l'inclut forcément puisque c'est la seule sagesse concernant la balance de l'équité (à savoir la façon d'appliquer la Loi de Dieu -qsE) qui nous soit parvenue de façon authentique. On ne peut parler, de façon sûre, de la sagesse de Jésus ni de celle d'Abraham, ni de celle de Luqmân si ce n'est à travers le Coran ou la Sunna de Mohammed (qpssl) qui est extrêmement plus détaillée concernant sa propre application de la sagesse.

Sourate 2, verset 231
"Lorsque la femme répudiée arrive au terme de sa retraite légale, le mari devra soit la reprendre d'une manière convenable, soit la libérer décemment. Il lui est interdit de la retenir contre son gré avec l'intention de lui nuire. Agir ainsi, c'est se faire du tord à soi-même. Ne prenez pas à la légère les enseignements de Dieu, mais rappelez-vous plutôt les bienfaits dont Il vous a comblés, ainsi que le Livre et la Sagesse qu'Il vous a révélés pour vous exhorter. Craignez Dieu ! Sachez qu'Il est parfaitement au courant de tout !"

Dieu (qsE) a révélé aux Croyants, en plus du Livre (le Coran), cette Sagesse d'application de ce dernier qui ne peut-être que l'interprétation avec sagesse et inspiration du Coran par le Prophète (qpssl), qui nous est parvenue, c'est-à-dire sa Sunna authentique.

2.2. Les musulmans obéissent au Prophète (qpssl) inspiré

Sourate 59, verset 7
"Le butin que Dieu a octroyé à Son Prophète aux dépens des habitants des cités revient à Dieu, au Prophète, à ses proches, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs démunis, afin que ce butin ne soit pas partagé entre les seuls riches parmi vous. Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu'il vous interdit. Craignez Dieu, car Il est terrible quand Il sévit !"

Le Coran étant la Parole de Dieu (qsE), "ce que le Prophète vous donne" et "ce qu'il vous interdit" ne peut être que sa Sunna authentiquement rapportée sinon Il aurait utilisé les termes : "Prenez ce que Dieu vous donne et abstenez-vous de ce qu'Il vous interdit".

Sourate 3, verset 31
"Dis-leur : "Si vous aimez Dieu réellement, suivez-moi et Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Dieu est Indulgent et Miséricordieux.""

L'amour de Dieu (qsE) passe par l'obéissance à Son Prophète (qpssl) qu'Il a élu. Si Dieu (qsE) avait voulu que les Croyants ne suivent que les directives coraniques, Il se serait contenté de dire : "Si vous aimez Dieu, obéissez au Coran". Au contraire, Il fait dire par la bouche de Son Prophète (qpssl) "Si vous aimez Dieu, suivez-moi" ce qui qui sous-entend "Suivez-moi dans l'obéissance au Coran et à ma Sunna". Et Dieu est plus Savant.

Sourate 53, versets 1 à 6
"Par l'étoile lorsqu'elle décline !
En vérité, votre compatriote n'est ni un égaré, ni un illuminé
et il ne dit rien sous l'effet de la passion !
Ce n'est qu'une Révélation révélée*
que lui a enseignée un être
[l'Archange Gabriel / "Djibril"] d'une force prodigieuse,
doué d'une sagacité inouïe, qui se manifesta devant lui sous sa forme angélique,"

Le Coran ne fut pas inspiré mais révélé par l'intermédiaire de l'Archange-Messager Gabriel (slp). Mais le verset 3 concerne toutes les paroles du Prophète (qpssl), incluant la Révélation coranique, mais aussi toute sa Sunna authentiquement rapportée qui nous parvient.

Si généralement les versets qui ordonnent l'obéissance au Prophète (qpssl) sont liés à celle de Dieu (qsE), le Coran nous ordonne même, en certains endroits, d'obéir uniquement au Prophète (qpssl) sans associer cette obéissance à Dieu (qsE) :

Sourate 24, verset 56
"Observez la Prière ! Acquittez-vous de la Taxe Sociale Purificatrice ! Obéissez au Prophète ! Peut-être vous sera-t-il ainsi fait miséricorde."

2.3. Une Sunna, purifiée par la Révélation coranique, à prendre comme exemple pratique à suivre

Et d'aucun sont ceux qui crient à tout va que le Coran a corrigé les erreurs du Prophète (qpssl), ce qui prouve l'humanité de la Sunna, sa fiabilité et donc que cela dédouane de la suivre. Quelle bien piètre interprétation à la va-vite que celle-là... L'Immensité de Dieu (qsE) se manifeste justement par un homme faillible mais à l'excellente moralité et qui est le premier à se réformer quand Dieu (qsE) lui indique ses erreurs, ce qui fait de lui le meilleur des hommes et le meilleur des exemples à suivre :

Cheikh al-Sha‘râwî (qdlfm) écrit dans son livret "Le licite et l'illicite" Voir les références de l'ouvrage pp 122 à 124 :
"RECTIFIER LES PRECEPTES LEGAUX EN EST LA PLUS BELLE PREUVE
Certains tentent de pousser cette question au paroxysme, afin de semer le doute dans les coeurs des Croyants en argumentant que Dieu (qsE) a rectifié nombre de préceptes légaux émanant de l'Envoyé (qpssl). Parmi ces rectifications, le statut des prisonniers faits lors de la Ghazwa de Badr, que le Prophète (qpssl) aurait chargé d'enseigner la lecture et l'écriture aux musulmans ou prendre d'eux une rançon. Le verset suivant serait alors descendu : {
Coran 8, verset 67 - "Il n'appartient à un Prophète de faire prisonnier que le gisant à terre meurtri"}
Ou encore l'adoption que l'Envoyé de Dieu (qpssl) aurait entreprise à l'endroit de Zaïd Ibn Haritha, le nommant "Zaïd fils de Muhammad" ; le verset qui suit est alors descendu : {
Coran 33, verset 5 - "Donnez-leur le nom de leur père : c'est plus équitable auprès de Dieu"} Ou d'autres questions de ce genre où Dieu (qsE) a rectifié des préceptes émanant de l'Envoyé de Dieu (qpssl).
Nous retorquons à ceux qui cherchent à enflammer ce genre de débat pour détruire la fiabilité de la tradition prophétique ["Sunna"] qu'il y a, dans les corrections que Dieu (qsE) a faites à certains préceptes légaux émanant de l'Envoyé (qpssl), un insigne honneur à lui accorder. Cette correction est, en elle-même, la garantie qu'aucun des préceptes, émanant de l'Envoyé (qpssl), n'a pu échapper à la rectification opérée par Dieu (qsE) et que le programme mis en oeuvre par l'Envoyé (qpssl) ainsi que sa tradition ont été protégés par la sollicitude divine ; mais également que les corrections de tout ce que Dieu (qsE) a voulu fixer, ont été parachevées et partant, tous les préceptes émanant de la Sunna ont eux aussi été fixés, avant que ne se termine l'époque de l'Envoyé de Dieu (qpssl).
La seule chose dont il est nécessaire de s'assurer, quant à la tradition prophétique, est de savoir si le Messager de Dieu (qpssl) a bel et bien dit ce qui nous en est rapporté. En d'autres termes, nous devons nous assurer de l'authenticité du dire prophétique ["Hadîth"]. Telle est notre tâche. Et s'il est avéré que l'Envoyé de Dieu (qpssl) a effectivement dit ceci, alors ceci est vrai ; et s'il est avéré qu'il a ordonné cela, alors on doit obéir à cela.
Abordons maintenant le verset suivant : {
Coran 4, verset 69 - "car ceux qui obéissent à Dieu et à Son Prophète feront partie de ceux que Dieu aura comblés de Sa grâce, parmi les prophètes, les justes, les martyrs et les saints. Et quels excellents compagnons que ceux-là !"}
On le voit ici, Dieu (qsE) établit un lien entre le fait de parvenir au rang des Prophètes, des hommes de vérité, des martyrs et des saints -rang le plus élevé au Paradis- et le fait d'obéir à Dieu (qsE) et à Son Envoyé (qpssl). Que je sache, Dieu (qsE) n'a pas dit ici que celui qui Lui obéirait et délaisserait la tradition de Son Envoyé (qpssl) aurait la plus haute distinction au Paradis ! Ni que celui qui obéirait à ce qui se trouve dans le Coran serait au plus haut de l'échelle dans l'Au-Delà ! Au contraire, Il a précisé : "
qui obéissent à Dieu et à Son Prophète" ; en conséquence, qui veut s'octroyer la faveur d'une place élevée dans l'Au-Delà doit obéir à l'Envoyé (qpssl) ; et l'obéissance à l'Envoyé (qpssl) n'est autre que la mise en pratique de la Sunna et la conformité à ses préceptes."

Voir aussi Actualité | Le Combat sur la Voie de Dieu (qsE) ["Djihâd fî-sabîli Llâh"] aux temps du Prophète (qpssl) | 2.7. Le partage du butin et le traitement des prisonniers : le début de la leçon divine [...]

Sourate 69, verset 43 à 47
"Ce Coran est, en effet, une Révélation émanant du Maître de l'Univers.
Et si le Prophète Nous avait attribué de faux propos,
Nous l'aurions saisi de la Main droite
et Nous lui aurions tranché l'aorte,
et nul d'entre vous n'aurait pu s'y opposer."

Toute parole prononcée par le Prophète (qpssl), qu'elle soit verset du Coran ["Ayât"], parole prophétique divine ["Hadîth qudsi"] ou simple parole prophétique ["Hadîth"], a donc été validée par le Seigneur (qsE), sans quoi Il aurait mis un terme à la vie de Son Messager, selon Ses propres Paroles. Sa Sunna a donc été pôlie par Dieu (qsE) au point qu'à sa mort, tout ce qui devait en être corrigée l'avait été par Révélation, laissant à l'humanité une Voie droite purifiée, lisse et brillante, sans aucune accroche.

Sourate 33, verset 21
"Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un si bon exemple, pour celui qui espère en Dieu au Jour Dernier, et qui évoque souvent le Nom du Seigneur."

Si Dieu (qsE) avait voulu que les Croyants ne suivent que les directives coraniques, Il se serait contenté de dire : "Vous avez dans le Coran toute la guidée". Au contraire, Il dit : "Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un si bon exemple" ce qui qui sous-entend "Suivez la Sunna [l'exemple] de Mon Prophète". Et Dieu est plus Savant.

2.4. La Sunna est source d'une Législation à appliquer

Sourate 4, verset 65
"Non ! Par ton Seigneur ! Ces gens ne seront de vrais Croyants que lorsqu'ils t'auront pris pour juge de leurs différents et auront accepté tes sentences sans ressentiment, en s'y soumettant entièrement."

Dieu (qsE) nous indique ici qu'en plus de la Révélation coranique, les Croyants sont tenus d'obéir à la justice humaine et temporelle rendue par le Prophète (qpssl) selon l'interprétation de ce dernier du Coran (adaptée aux situations auxquelles il aura été confronté) et des inspirations qu'il a reçues en plus (sa Sunna).

Sourate 4, versets 80 et 81
"Celui qui obéit au Prophète, obéit en fait à Dieu. Quant à ceux qui se détournent de toi, Nous ne t'avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde.
Ils disent en ta présence : "Nous t'obéissons", mais aussitôt qu'ils te quittent, certains d'entre eux commencent à comploter en secret pour contrecarrer tes ordres. Or, Dieu enregistre toutes leurs manigances. Ne te laisse donc pas impressionner par leurs manoeuvres ! Mets plutôt ta confiance en Dieu dont la seule garantie te suffira !"

Dieu (qsE) n'a pas dit : "Celui qui obéit au Coran obéit à Dieu". L'obéissance au Prophète comprend l'obéissance au Coran, à la Sunna et à tous les ordres du Prophète (qpssl), placé ainsi par Dieu (qsE) au rang de chef religieux mais aussi de chef d'Etat souligné par la critique divine de ceux qui ne suivent pas ses ordres "certains d'entre eux commencent à comploter en secret pour contrecarrer tes ordres".

Sourate 24, versets 51 à 54
"La seule réponse qu'il sied aux Croyants de donner quand ils sont convoqués devant Dieu et Son Prophète pour que celui-ci juge leurs différends, est de dire : "Nous avons entendu et nous obéissons !" Ce sont ceux-là les bienheureux,
car ceux qui obéissent à Dieu et à Son Prophète, qui craignent Dieu et Le redoutent, ceux-là sont sûrs de réussir.
Ils jurent par Dieu, de la façon la plus solennelle, que si tu leur ordonnes d'aller au combat, ils s'exécuteront sans tarder. Dis-leur : "Inutile de jurer ; ce qui compte c'est d'obéir ! Dieu est parfaitement au courant de ce que vous faites !"
Dis-leur : "Obéissez à Dieu, obéissez au Prophète !" S'ils refusent d'obéir, le Prophète aura, au moins, assumé sa responsabilité. A vous d'assumer la vôtre ! Si vous lui obéissez, vous serez bien guidés. La mission du Prophète consiste uniquement à vous transmettre le Message en toute clarté."

Seuls ceux qui auront obéi au Coran ET à la Sunna peuvent espérer le bonheur (le Paradis), la fonction de simple Messager du Prophète (qpssl), soulignée ici, ne consiste pas à le limiter à la transmission du Message coranique (dédouanant les Croyants du suivi de sa Sunna) mais à le dédouaner de ceux qui lui auront désobéi de leur propre volonté. Il ne lui sera pas demandé de ne pas avoir réussi à les forcer à l'obéissance et Dieu (qsE) se réserve Lui-même de leur infliger la punition qu'ils méritent au Jour du Jugement. Et quel terrible châtiment attends les hypocrites...

Sourate 42, versets 52 et 53
"Et c'est ainsi que Nous t'avons révélé un Esprit par un effet de Notre ordre, alors qu'auparavant tu ne connaissais ni l'Ecriture, ni la Foi. Mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et toi, en vérité, c'est vers la Voie Droite que tu guides les hommes,
vers la Voie de Dieu
, le Maître de ce qui est dans les Cieux et sur la Terre, et vers Lequel inéluctablement tout fera retour."

Sa Sunna fait partie entièrement de la Voie Droite ["Sharî‘a"].

Sourate 4, verset 59
"Ô Croyants ! Obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d'entre vous qui détiennent le pouvoir. En cas de litige entre vous, référez-vous-en à Dieu et au Prophète, si votre croyance en Dieu et Jugement Dernier est sincère. C'est là la démarche la plus sage et la meilleure voie à choisir."

Toutes les querelles entre les Compagnons ne furent pas tranchées par une Révélation coranique, certaines furent tranchées par le Prophète (qpssl), inspiré et guidé par Dieu (qsE).

Sourate 4, versets 61 et 64
"Et lorsqu'on les invite à se rallier aux Révélations de Dieu et à Son Prophète, on voit ces hypocrites faire la sourde oreille et littéralement s'enfuir.
[...]
Si Nous envoyons un Prophète, c'est uniquement pour qu'on lui obéisse avec l'aide du Seigneur. Si donc, ces gens-là, qui se sont fait du tord à eux-mêmes, s'étaient adressés à toi pour implorer le pardon de Dieu, en sollicitant ton intercession, ils auraient sûrement trouvé auprès du Seigneur clémence et miséricorde."

On voit dans le premier verset ci-dessus une distinction entre les Révélations (coraniques) et les ordres du Prophète (qpssl). Dans le second verset ci-dessus on voit que l'intercession auprès de Dieu (qsE) du Prophète (qpssl) pour ceux qui se repentent et obéissent à ce dernier garantit l'obtention de la miséricorde de Dieu (qsE). C'est là une particularité de Mohammed Ibn ‘Abd Allâh (qpssl) et elle est valable pour toutes les générations de musulmans qui auront obéi à ses directives et pas seulement à la première génération comme le soutiennent ceux qui veulent s'alléger la Religion en y enlevant la nécessité de suivre la Sunna.

2.5. Cette Législation s'applique à toutes les générations de musulmans

Sourate 7, verset 158
"Dit : "Ô hommes ! Je suis, en toute Vérité, le Prophète de Dieu envoyé à vous tous par Celui à qui appartient le Royaume des Cieux et de la Terre. Il n'y a de divinité digne d'adoration en dehors de Lui. C'est Lui qui fait vivre et mourir. Croyez donc en Dieu et en Son Envoyé, le Prophète que les hommes n'ont pas instruit, qui a Foi en Dieu et en Ses Paroles ! Suivez-le ! Vous n'en serez que mieux guidés !""

Sourate 33, verset 36
"Il ne convient pas à un Croyant, ni à une Croyante de suivre leur propre choix dans une affaire, une fois que Dieu et Son Prophète en ont décidé autrement. Quiconque désobéit à Dieu et à Son Prophète s'égare de toute évidence."

On voit ici aussi que ce n'est pas seulement ceux qui auront désobéi au Prophète (qpssl) de son vivant qui sont égarés mais quiconque parmi les Hommes.

Sourate 3, verset 132
"Obéissez à Dieu et au Prophète afin de bénéficier de la grâce divine !"

Les Savants disent unanimement qu'il s'agit du Coran et de la Tradition (Sunna) du Prophète (qpssl). Et de la parole de Dieu (qsE) même (nous venons de voir que le Coran est Sa parole), Mohammed (qpssl) est promis au Paradis, il est donc un exemple à suivre pour plaire à Dieu (qsE) et espérer la même récompense que Son meilleur serviteur :

Sourate 93, versets 1 à 5
"Par la clarté du matin
et par la nuit quand elle étend ses voiles !
En vérité, ton Seigneur ne t'a ni abandonné ni haï !
Certes, la vie future te réserve plus de joies que la vie présente,
et ton Seigneur te comblera bientôt de bienfaits dont tu seras satisfait
"

Le Prophète (qpssl) est promis au Paradis par Dieu (qsE) dans le Coran. Quiconque suit sa voie peut espérer la même chose de la Justice divine équitable.

Sourate 3, verset 110
"Vous êtes la meilleure Communauté qui ait jamais été donnée comme exemple aux hommes. En effet, vous recommandez le Bien, vous interdisez le Mal et vous croyez en Dieu. Si les gens des Écritures voulaient croire, cela ne tournerait qu'à leur avantage. Mais il y a parmi eux si peu de Croyants, alors que la plupart d'entre eux sont des pervers."

La Communauté musulmane ["Umma"] est donc la meilleure de toutes les communautés et elle est promise au Paradis. Et ceux qui n'ordonnent pas le convenable, autorisent ou laissent faire ce qui est odieux n'en font pas partie.

2.6. Vénérer le Prophète (qpssl) élu de Dieu (qsE) s'est suivre sa Sunna pour s'en faire un avocat au Jour du Jugement

Et ceux qui s'opposent aux ordres du Prophète (qpssl) (même dans les pays musulmans) sont néanmoins promis à l'Enfer :

Sourate 4, verset 41
"Qu'adviendra-t-il des négateurs lorsque, de chaque communauté, Nous amènerons un témoin à charge, et que Nous t'amènerons toi-même pour témoigner contre eux ?"

L'obéissance à la Sunna du Prophète (qpssl) sera jugée le Jour du Jugement et les désobéissances seront dévoilées.

Sourate 9, verset 63
"Ne savent-ils donc pas que quiconque s'oppose à Dieu et à Son Prophète est voué au Feu de la Géhenne, pour séjour éternel ? Et ce sera pour lui le comble de l'opprobe !"

Le suivi des commandations coraniques seules ne suffit pas à protéger des âffres l'Enfer. En effet ces versets que Dieu (qsE) a voulu préserver dans le Coran pour les musulmans de toutes les époques, montre clairement la nécessité pour quiconque d'obéir à la Sunna. Le suivi de la Sunna de Son Messager (qpssl) est donc aussi une condition indispensable à suivre pour éviter l'Enfer.

Dire [« Hadîth »], Abû Dawûd (qdssl), Tirmidhî (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#157] rapportent d'après Abû Nadjîh El-Irbâdh Ibn Sâriyya (qdssl), que :
"« Le Messager de Dieu (qpssl) nous fit un prêche tellement émouvant que nos cœurs en furent touchés et nos yeux se remplirent de larmes. Nous lui dîmes à la fin : « Ô Messager de Dieu ! Est-ce un prêche d'adieu ? Fais-nous donc des recommandations. » Il nous dit : « Je vous recommande de craindre Dieu, d'écouter et d'obéir à ceux qui commandent même si c'est un esclave qui assume cette responsabilité. Celui d'entre-vous qui vivra après moi verra beaucoup de différents. Aussi, je vous recommande de vous attacher à ma Sunna et à la Sunna des califes orthodoxes, bien guidés, au point de les tenir entre vos molaires [métaphore indiquant la rigueur de l'attachement à quelque chose]. Et prenez garde aux innovations, car toute innovation est un égarement. »"

Le suivi de la Sunna protège donc de l'égarement, il raffermit donc la Guidée.

Sourate 4, verset 115
"Mais celui qui se détache volontairement du Prophète, après avoir eu connaissance de la Voie du salut, pour suivre un chemin autre que celui des Croyants, celui-là Nous l'abandonnerons au destin qu'il s'est choisi et Nous le précipiterons ensuite dans la Géhenne, pour qu'il y subisse son triste sort."

Cette nécessité coranique de suivre les commandements authentiques du Prophète (qpssl) a donné naissance à une Science humaine extrêmement évoluée au cours des siècles : La Science du Hadîth qui nous rapporte le plus fidèlement possible les ordres prophétiques.

2.7. Un Messager élu à honorer

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie dit dans son livre "Fiqh as-Sîra" Voir les références de l'ouvrage pp 30 et 31 :
"Les préjudices subis par les Musulmans proviennent moins des Traditions innovées que celles qui furent mal interprétées ; au point que d'aucuns mirent en cause toutes les Traditions et auraient aimé que les Musulmans s'en débarrassent.
Attitude inadmissible pour deux raisons : d'abord ce serait occulter une vérité historique. En effet, aucune autre personne au Monde n'a vu ses faits mémorables exhaustivement répertoriés, subtilement critiqués et minutieusement analysés comme ce fut le cas pour Mohammed Ibn ‘Abd Allâh (qpssl). Comment oser les mettre au rebus ? D'autre part, la Tradition renferme un trésor de sagesses si sublimes que même si elles étaient attribuées à quelqu'un d'autre, elles feraient de ce dernier un éminent réformateur. Alors pourquoi les dissocier de leur auteur et priver les gens de leurs bienfaits ?"

Sourate 48, versets 8 et 9
"Nous t'avons envoyé [Mohammed] comme témoin et comme Messager pour annoncer la bonne nouvelle et avertir,
afin que vous croyiez en Dieu et en Son Messager, que vous l'honoriez, que vous proclamiez Sa Gloire et que vous L'invoquiez matin et soir."

Si réciter le Coran, Parole inaltérée et inaltérable de Dieu (qsE), c'est proclamer la Gloire de Dieu (qsE) et invoquer Dieu (qsE), alors il est clair que suivre la Sunna c'est honorer le Messager de Dieu (qpssl) et obéir à Dieu (qsE) en faisant cela. L'honorer c'est le faire passer au-dessus de toute autre créature en toute chose, c'est l'aimer en appliquant ce qu'il a dit et faire ce qu'il a fait. Car Dieu (qsE) l'a choisi comme Sceau de la prophétie et donc comme modèle pour l'humanité en perfectionnant les bonnes moralités en lui et en préservant son exemple au travers des siècles comme ce ne fut le cas d'aucune autre créature.

Sourate 48, verset 28
"C'est Lui qui a envoyé Son Prophète pour indiquer la bonne direction et instaurer la Religion de la Vérité qu'Il fera prévaloir sur toute autre religion. Et Dieu suffit amplement pour en témoigner."

Sourate 4, versets 69 et 70
"car ceux qui obéissent à Dieu et à Son Prophète feront partie de ceux que Dieu aura comblés de Sa grâce, parmi les prophètes, les justes, les martyrs et les saints. Et quels excellents compagnons que ceux-là !
C'est là une grâce émanant du Seigneur qui Seul connaît ceux qui la méritent."

3. Le Coran et la Sunna : quelle différence ? origines et méthodes de transmission

Cette question a provoqué beaucoup de passions et fait couler beaucoup d'encre. Certains, croyant que les musulmans confondent la Sunna avec le Coran en tant que Révélation divine, se permettent de s'affranchir de la Sunna et rendre mécréants les Gens de la Sunna et du Groupe / Consensus" ["Ahl al-Sunna wal Djama‘a"] puisqu'ils suivent, selon eux, autre chose que le Livre coranique révélé.

Si nous avons vu que le Coran indique clairement la nécessité au musulman d'obéir à une Sunna (authentifiée par les spécialistes) aussi bien qu'à un verset du Coran, il est pourtant évident que ces deux sources n'ont pas le même statut et n'ont pas été préservées de la même manière par Dieu (qsE). Les musulmans ne confondent pas les deux mais se servent des deux pour guider leur vie dans l'unique Voie Droite. Nous allons voir ici que les deux sources de la Voie islamique ["Sharî‘a"] ont une nature complémentaire dont une des sagesses réside dans leurs différentes origines et méthodes de transmission. Le Message divin est volontairement bicéphal dans un but éducatif très éclairant.

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie dit dans son livre "Ces français qui ont choisi la voie d'Allâh" Voir les références de l'ouvrage pp 110 et 111 :
"Il existe un autre genre [groupe d'individus aux idées étranges], dont le nombre s'est vu grandir ces jours-ci, après la campagne menée pour appeler au traditionnalisme doctrinal et à la nécessité de suivre la piste des Prédécesseurs, ce genre qui s'est donné le nom de Gens du Hadîth ["Ahl al-Hadîth"] ! Naturellement ils ne désavouent pas le Coran, seulement ils ne l'abordent qu'avec étroitesse d'esprit, ne le méditent que peu et ne s'enquièrent du sens de ses mots et de ses Signes que rarement.
L'un d'eux dit : "nous suivons les deux révélations divines !" je lui demandai : "Qu'est-ce ? - Le Livre et la Sunna" me répondit-il.
Je n'ai pu que me crisper à ce qu'il a dit et je lui ai répondu : "Le Prophète (qpssl) est infaillible, ses paroles sont suivies, seulement la Sunna vient après le Coran et pour bien connaître la valeur de la Sunna, il te faut connaître deux choses importantes :
La première chose : Le Coran est préremptoirement arrêté lettre par lettre. Quant à la Sunna, elle comprend le Notoire, l'Authentique, le Bon et le Faible. On y trouve aussi le Dénoncé, le Réprouvé et le Forgé
. Alors nous n'allons pas qualifier tout cet héritage de "révélation divine", cela serait plutôt défendu.
La seconde chose : il est impossible de rapporter quelque partie du Coran par simple interprétation, ses termes et ses mots sont tous de Dieu, ce qui n'est pas valable pour la Sunna qui est le plus souvent rapportée par  interprétation, chose qui ne discrédite nullement la véracité du Hadîth.
En rapportant le sens, le rapporteur nous offre sa propre compréhension, et il se pourrait qu'il ait ainsi divergence entre les différentes versions."

3.1. Le Coran est la Parole incréée, inaltérée et inaltérable de Dieu (qsE)

La Parole est un attribut divin, indissociable de Son Essence et dont sont dépourvues les idoles et autres faux dieux :

Sourate 7, verset 148
"Pendant l'absence de Moïse, son peuple avait façonné avec leurs parures le corps d'un veau doué de mugissement. Ne s'étaient-ils pas rendu compte que ce veau ne pouvait ni leur parler, ni leur être utile en quoi que ce soit ? Toujours est-il qu'ils le prirent pour divinité, faisant ainsi preuve d'iniquité."

Sourate 4, verset 164
"Il y a des Prophètes dont Nous t'avons précédemment narré le récit, et d'autres sur lesquels Nous ne t'avons rien dit. Il est certain que Dieu a adressé la Parole de vive voix à Moïse."

Le Coran n'est pas la parole d'une de Ses créatures mortelles mais une Parole éternelle et seul Dieu (qsE) est éternel. Le Coran est donc Sa Parole. Celui qui dit le contraire de cela est un mécréant promis au Feu qui réfute plusieurs versets du Coran :

Sourate 74, verset 23 à 26
"Puis il se détourna d'un air autain
et dit : "Tout ceci n'est que sorcellerie fort bien imitée !
Ce ne sont là que des propos d'un mortel !"
Aussi vais-je priver cet impie au feu de Saqar.
"

Sa Parole n'est pas équivalente aux paroles des créatures, elle n'est pas créée :

Sourate 42, verset 11
"Créateur des Cieux et de la Terre, Il vous a donné des épouses issues de vous-mêmes, comme Il a réparti les bestiaux par couples. C'est ainsi qu'Il vous multiplie. Rien ne Lui est comparable. Il entend tout et voit tout."

Et Il s'est assuré personnellement de la préservation de Sa parole de toute altération :

Sourate 15, verset 9
"C'est Nous, en Vérité, qui avons révélé le Coran, et c'est Nous qui en assurons l'intégrité."

Les miracles du Coran nous prouvent la qualité de cette préservation (voir Miracles | L'ultime Miracle de Dieu (qsE) : Le Coran [...])

3.2. La Sunna authentique est la tradition du meilleur des hommes, inspiré et agréé par Dieu (qsE)

Sourate 53, versets 3 et 4
"et il ne dit rien sous l'effet de la passion !
Ce n'est qu'une Révélation révélée
"

Sourate 69, verset 43 à 47
"Ce Coran est, en effet, une Révélation émanant du Maître de l'Univers.
Et si le Prophète Nous avait attribué de faux propos,
Nous l'aurions saisi de la Main droite
et Nous lui aurions tranché l'aorte,
et nul d'entre vous n'aurait pu s'y opposer."

Si la Sunna, dans son ensemble, fut inspirée et agréée par Dieu (qsE) et que rien ne sortit de la bouche du Prophète (qpssl) ni de ses gestes qui déplut à Dieu (qsE), alors on peut se demander pourquoi le Prophète (qpssl) insista lui-même afin que la transmission de sa Sunna se fisse par oral alors que celle du Coran devrait se faire par écrit ET par oral ?

Dire [« Hadîth »], Muslim (qdssl) [#3419] rapporte d'après Abû Sa‘îd al-Khudriy (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
Ne rédigez pas (ma tradition) et celui qui rédige, d'après moi, une parole autre que le Coran, doit la rayer. Cependant, racontez ma tradition et soyez sans crainte à ce propos. En outre, celui qui ment (en la racontant) -ou, selon Hammam (qdssl), il aurait pu dire : qui ment d'une manière préméditée,- aura sa place dans le Feu (de l'Enfer). »"

Car le Prophète (qpssl) était un Messager de Dieu à suivre mais aussi un Serviteur de Dieu dont la parole ne peut égaler ni surpasser celle de son Créateur et Seigneur (qsE). Le Prophète (qpssl) avait en fait le soucis (inspiré par Dieu) d'ancrer solidement dans les coeur et dans les mémoires la Parole de Dieu (qsE). Celle-ci deviendra LA référence absolue en islam, celle par laquelle tout savoir doit être remis en perspective. L'étude du Coran est la mère des Sciences islamiques. Un Coran connu par coeur permet de remettre en perspective certaines mauvaises compréhensions de la Sunna, voir même de détecter ce qui n'en fait pas partie et qui fut inventé par les ennemis de l'islam.

Cette chose changera quand le Coran sera rassemblé et diffusé sous le 3ème califat (de ‘Uthmân Ibn Affân -qdssl). Les Savants commenceront alors à rassembler par écrit la Sunna du Prophète (qpssl) et à en filtrer le vrai du faux en inventant une Science extrêmement méticuleuse : la Science du Hadîth. Le Coran -Parole inaltérée et inaltérable du Tout Puissant- était alors profondément ancré dans les coeurs des musulmans, il était devenue la première référence de l'islam, tous ses versets étaient authentifiés avec une certitude absolue (au moins 2 écrits et 30 témoignages oraux de Hafidhin pour chacun d'entre eux), on pouvait donc commencer à faire de même avec la parole du meilleur des hommes sans avoir peur de faire passer la seconde au-dessus de la première, ni d'infiltrer de mauvaises compréhensions qui pouvaient mener à renier le Coran, à renier la Parole de Dieu (qsE), c'est à dire à sortir de l'islam. Car la Sunna est bien l'exemple à suivre pour tout Croyant et sa connaissance est donc une obligation pour tout musulman :

Sourate 33, verset 21
"Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un si bon exemple, pour celui qui espère en Dieu au Jour Dernier, et qui évoque souvent le Nom du Seigneur."

En effet le Prophète (qpssl) avait porté autant de soins à l'enseignement de sa Sunna qu'à celle du Coran :

Dire de Compagnon [« hadîth mawqûf »], Muslim (qdssl) [#3418] rapporte que Abû Hurayra (qdssl) racontait fréquemment en répétant :
"« Ô Maîtresse de la chambre/maison ! Ecoute ô Maîtresse de la chambre ! Ecoute ! » Un jour où je pronçais ces termes en présence de ‘Aïcha, qui était en train de Prier, elle accomplit la Prière puis dit à ‘Urwa : « N'entends-tu pas le discours de celui-ci ? Certes le Prophète (qpssl) racontait la tradition d'une manière tellement précise qu'un homme pouvait la calculer mot par mot. »"

Et il aura le soucis de sa préservation par écrit à la fin de sa vie :

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) [#114] rapporte selon Ubayd Allâh Ibn ‘Abd Allâh (qdssl), que ‘Abd Allâh Ibn ‘Abbâs (qdssl) rapporta :
"Lorsque le mal du Prophète (qpssl) devint plus intense, il dit : « Apportez-moi de quoi écrire afin [que je vous dicte] d'écrire ce qui vous évitera de vous égarer après moi. » Et ‘Umar intervint : « Le mal domine le Prophète (qpssl) ; nous avons le Livre de Dieu, il nous suffit. » Les présents divergèrent alors et les voix [s'élevèrent] bruyamment. Le Prophète (qpssl) dit : « Assez ! Laissez-moi ! Il ne sied pas qu'on se dispute en ma présence. »
Et ‘Abd Allâh Ibn ‘Abbâs de continuer en sortant : « Quel malheur ! Tout le malheur réside dans l'obstacle qui fut dressé entre le Messager de Dieu (qpssl) et son écrit. »"

Voir aussi sur le sujet Biographies | Le Prophète Mohammed Ibn ‘Abd Allâh (qpssl) [...] afin de mieux connaître son rang auprès de Dieu (qsE) sans exagérer comme les Chrétiens le firent avec Jésus fils de Marie (qpssl).

3.3. Similitude entre le Coran et la Sunna : transmis tous deux par les mêmes hommes : les Compagnons (qdsseuxt)

Si tous les musulmans sont d'accord sur le fait que le Coran fut préservé de toute altération, ils ne doivent pas oublier que la Parole de Dieu (qsE) fut descendue en une seule fois depuis le Trône jusqu'au 1er Ciel. Il fut ensuite transmis en plusieurs fois par l'Archange gabriel (slp) au Prophète (qpssl) durant les 23 années de sa mission prophétique. Après chaque Révélation, le Prophète (qpssl) avait l'habitude de rassembler ses Compagnons et de leur réciter les nouveaux versets révélés puis de rassembler ses Compagnones pour faire de même. Les nouvelles Révélations étaient ensuite récitées dans les Prières à Médine et devenaient une lumière guidant les pas de ceux et celles qui les écoutaient. Toutes les années, au mois de Ramadân, l'Archange gabriel (slp) faisait réviser au Prophète (qpssl) tout ce qui avait été révélé du Coran jusque là. Ils apprenaient par coeur chaque verset au point que la Communauté musulmane s'enrichit de nombreux Hafidhun (musulmans qui connaissaient le Coran par coeur). Ces derniers étaient les Compagnons du Prophète (qdsseuxt) les plus honorés. Et ils furent un maillon essentiel de la transmission coranique. Lors de la collecte du Coran et de sa fixation par écrit, chaque verset fut confirmé par pas moins de 30 Compagnons différents. Aucun autre ne critiqua par la suite le moindre verset.

Or ce sont bien ces mêmes Compagnons (qdsseuxt) qui nous transmirent aussi la Sunna. Comment, dés lors, accepter qu'ils aient correctement transmis le Coran et pas fait de même avec la Sunna ? Les Savants du Hadîth ont défini de nombreuses règles afin de s'assurer de l'authenticité de chaque Hadîth. D'ailleurs ceux qui nous sont rapportés avec les mêmes garanties qu'un verset du Coran (ahadîth Muttawâtir) en ont la même valeur d'authenticité. Les règles ont été définies afin d'authentifier ceux qui n'avaient pas rempli les mêmes conditions. La recherche de la Sunna fut donc un travail de spécialistes extrêmement minutieux.

Les Compagnons (qdsseuxt) qui ont rapporté plus de 1000 ahadith chacun sont :

  1. Abû Hurayra (qdssl) -avec 5 374 ahadith rescencés dans la Musnad d'Ahmad Ibn Hanbal (qdssl)-, qui s'est converti juste avant la bataille de Khaybar (7 H) et a ensuite suivi le Prophète (qpssl) durant les 3 dernières années de sa vie, recueillant au plus près sa Sunna ;
  2. ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar (qdssl), fils du 2nd calife du Messager promis au Paradis, Savant parmi les Compagnons, il avait l'habitude de faire tout ce que faisait le Prophète (qpssl) ;
  3. Anas Ibn Mâlik (qdssl), fils de la Mère des Croyants Umm Salama (qdsse), dès l'âge de 8 ans il sera mis au service du Prophète (qpssl) jusqu'à sa mort ;
  4. La Mère des Croyants ‘Aïcha Bint Abû Bakr (qdsse), troisième épouse du Prophète (qpssl) ;
  5. ‘Abd Allâh Ibn ‘Abbâs (qdssl), l'exégète du Coran, fils de l'oncle du Prophète (qpssl) ;
  6. Djâbir Ibn ‘Abd Allâh (qdssl) ;
  7. Abû Sa‘îd al-Khudry (qdssl).
3.4. Tirer les leçons de ces différences de transmission

On peut donc tirer de ces différences de transmission et de préservation du Coran et de la Sunna un certain nombre d'enseignements précieux :

4. Les contradictions de ceux qui refusent la Sunna

Ces gens qui se disent "plus" musulmans que les musulmans, qui disent s'attacher purement à la lettre coranique en délaissant la Sunna, qui disent être le Groupe sauvé qui n'idolâtre pas le Prophète (qpssl), sont en réalité victimes de contradictions flagrantes. Ils annoncent notamment que le Prophète n'a apporté aux musulmans que la récitation des versets du Coran, ce que dément le Coran :

Sourate 2, verset 151
"C'est ainsi que Nous avons envoyé un Messager* choisi parmi vous, qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous apprend le Livre et la Sagesse et vous enseigne ce que vous ignoriez."

4.1. On ne peut pas savoir comment adorer Dieu (qsE) avec les seules sources coraniques

Ces Coranistes "purs" disent que les versets coraniques leurs suffisent pour savoir quand faire leurs Prières et comment les faire. Ils se basent notamment sur le verset suivant qui les invite à imiter ceux qui s'inclinent, dont la manière fut enseignée de père en fils, de maître à élève, oralement depuis l'époque de la Révélation jusqu'à nos jours :

Sourate 2, verset 43
"Acquittez-vous de la Prière ["Salât"], versez l'Aumône Purificatrice ["Zakât"] et inclinez-vous avec ceux qui s'inclinent."

Mais qui suivent-ils : Les Juifs ? Les Chrétiens ? Les Chiites ? Les Sunnites ? car tous s'inclinent devant Dieu (qsE). Si le Coran nous met en garde contre les Juifs et les Chrétiens et réforme le culte de Dieu (qsE) avec l'islam, encore reste-t-il le doute du choix entre la Prière Sunnite et la prière chiite... Or les différences sont considérables depuis les formules de l'Appel à la Prière, les formules du Tashâhud, la prosternation sur le sol ou sur une galette d'argile et autres détails qui font objet de divergences entre Sunnites (qui suivent la Sunna) et Chiites (qui refusent la Sunna).

Il disent que ce sur quoi les musulmans tombent d'accord doit être suivi, comme notamment le nombre d'Unités de Prière à chaque Prière. Mais pour le reste comment trier le vrai du faux ? Quelle était la véritable façon dont le Prophète (qpssl) et ses Compagnons priaient Dieu (qsE) ? Le seul Coran ne nous permet pas d'y répondre en détail.

S'ils se basent sur la réfutation coranique de l'idolâtrie, alors ils sortent le chiisme de l'islam et prennent la seule référence Sunnite comme modèle pour la Prière. Or ces derniers se basent bien sur la Sunna pour déterminer tous les détails du "comment" de la Prière. Les voilà mis devant la contradiction du mimétisme de ceux avec qui ils veulent se différencier et qu'ils considèrent aussi comme des idolâtres...

4.2. La Religion de Dieu (qsE) doit être source d'unité pour les musulmans et non de division

S'ils sont d'accord sur le fait de ne suivre que le Coran pour adorer Dieu (qsE), ils ne peuvent tomber d'accord sur les détails de la Prière. Ainsi leur dogme porte en lui-même les germes de la division ["Fitna"], que Dieu (qsE) proscrit pourtant avec une grande fermeté :

Sourate 8, verset 46
"Obéissez à Dieu et à Son Prophète. Ne vous livrez pas entre vous à des disputes qui entameraient votre union et compromettraient vos chances de succès ! Soyez patients ! Dieu est avec ceux qui font preuve de patience."

Sourate 30, versets 31 et 32
"Revenez donc repentants vers le Seigneur ! Craignez-Le et observez la Prière ! Ne soyez pas du nombre des idolâtres ;
de ceux qui ont fait éclater leur Religion en sectes différentes, en sorte que chaque secte se mit à se prévaloir de sa doctrine."

Car la nature humaine est telle que le moindre détail dans la façon d'adorer Dieu (qsE) le pousse à faire siscion avec ceux qui divergent avec lui, créant une nouvelle secte, une nouvelle religion, et les Juifs et les Chrétiens en sont les plus beaux exemples. Or dans l'islam, ceux qui suivent la Sunna retrouvent comme points communs tous les détails de la Prière, exception faite des divergences licites et humaines entre Savants (voir plus bas § 8. Les causes des divergences entre les Savants) comme l'ignorance ou l'oubli d'un Hadîth, une compréhension divergente de ces derniers, le suivi d'un Hadîth faible, etc...

4.3. Pour adorer Dieu (qsE), ils suivent dans les faits une Sunna dont ils annoncent pourtant rejeter l'authenticité

Ainsi, pour pratiquer leur culte, ils sont contraints, selon leur dogme, à suivre la façon de faire des Sunnites dont ils rejètent pourtant l'authenticité de la Sunna. Ils font ainsi partie de ceux que Dieu (qsE) renie justement dans la Coran pour leur suivi aveugle du culte de leurs parents sans vérification des sources (voir plus bas § 5. La science du Hadîth) :

Sourate 43, versets 21 à 25
"Ou bien leur avons-Nous donné, avant le Coran, un Livre auquel ils se réfèrent ?
Il n'en est rien. Ils disent seulement : "Nous avons trouvé nos pères attachés à ce culte et nous suivons leurs traces."
Il en a toujours été ainsi. Nous n'avons jamais envoyé, avant toi, un Messager pour avertir une cité sans que ses habitants les plus opulents lui aient dit : "Nous avons trouvé nos pères attachés à ce culte et nous suivons leurs traces."
Et quand le Messager leur disait : "Et si je vous indiquais une meilleure direction que celle sur laquelle vous avez trouvé vos ancêtres ?", les notables de la cité répondaient : "Nous ne croirons pas à votre Message !"
Aussi tirâmes-nous vengeance de ces peuples. Considère donc quelle fut la fin des négateurs !"

Ainsi ils suivraient potentiellement toute innovation dans la Prière dont ils ne pourraient vérifier l'authenticité selon le groupe musulman qu'ils suivraient. Le Croyant est appelé à plus de sagacité et c'est la réflexion qui doit l'amener à adorer Dieu (qsE) et non un mimétisme aveugle.

4.4. Ils affirment que le Prophète (qpssl) n'avait aucun pouvoir législateur en dehors du Coran

Certains versets abrogent des prescriptions législatives de la Voie islamique ["Sharî‘a"]. Mais les prescriptions abrogées ne trouvent pas toutes une origine coranique.

Sourate 2, verset 143
"C'est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté du juste milieu afin que vous soyez témoins parmi les hommes et que le Prophète vous soit témoin. Nous n'avions fixé la direction vers laquelle tu t'orientais initialement que pour distinguer ceux qui suivraient le Prophète de ceux qui se détourneraient de lui. Certes, le changement de direction fut une épreuve difficile, mais pas pour ceux que Dieu conduit dans le droit chemin. Et ce n'est pas Dieu qui vous ferait perdre votre Foi, car Dieu est Plein de bonté et de compassion pour les hommes."

Ce verset abroge la direction ["Qibla"] de la Prière de Jérusalem ["Masdjid al-Quds"] vers La Mecque ["Masdjid al-Haram"] afin de marquer la différence entre les musulmans, qui suivaient Dieu (qsE) et Son Prophète (qpssl) et les Juifs qui suivaient Dieu (qsE) mais pas Son Prophète (qpssl). Mais nulle part dans le Coran n'est légiféré la première direction ["Qibla"] de la Prière, ce qui montre bien que celle-ci avait été légiférée par la Sunna du Prophète (qpssl) sans autre texte coranique à l'appui.

Sourate 2, verset 187
"Il vous est permis, la nuit qui suit la journée de Jeûne, d'avoir des rapports avec vos épouses, qui sont un vêtement pour vous autant que vous l'êtes pour elles. Dieu sait que vous vous êtes clandestinement livré à de tels rapports ; mais Il ne vous en tient pas rigueur et vous accorde Son pardon. Désormais, vous pouvez cohabiter avec vos femmes en vous tenant à ce que Dieu vous prescrit. Mangez et buvez jusqu'au moment où vous pourrez distinguer un fil blanc d'un fil noir, à la pointe de l'aube. À partir de cet instant, observer une abstinence totale jusqu'à la tombée de la nuit. N'ayez aucun rapport avec vos femmes durant votre retraite spirituelle dans les mosquées. Telles sont les limites que Dieu vous impose, ne les transgressez pas. C'est ainsi que Dieu explique clairement Ses versets aux hommes afin qu'ils Le craignent."

Ce verset abroge une interdiction préalable aux musulmans d'avoir des rapports conjugaux avec leurs conjoints durant les nuits du Ramadân. Mais nulle part dans le Coran n'est légiféré cette première interdiction, ce qui montre bien que celle-ci avait été légiférée par la Sunna du Prophète (qpssl) sans autre texte coranique à l'appui.

Ces abrogations nous montrent donc que le Prophète (qpssl) avait bien un pouvoir législatif, que ce dernier était parfois corrigé par Révélation divine et qu'à sa mort, tout ce qui n'a pas été corrigé a reçu l'assentiment divin.

4.5. Ils affirment que les Lois et rites d'Abraham (qpssl) sont resté inchangés jusqu'à Mohammed (qpssl) et même jusqu'à nos jours

Sourate 3, verset 95
"Dis-leur : « Dieu a dit vrai. Suivez donc la Religion d'Abraham, ce pur monothéiste, qui ne s'est jamais compromis avec les païens. » "

Or, pour n'en citer qu'un, Jésus (qpssl) réforma la Voie islamique ["Sharî‘a"] pour son peuple :

Sourate 3, verset 50
"Je [Jésus] viens aussi confirmer la Thora qui vous a été transmise avant moi, lever pour vous certains interdits et vous apporter un signe de votre Seigneur. Craignez donc Dieu et suivez-moi."

Or si des interdits ont été levés c'est à dire que la Loi islamique a changé, sur la Volonté de Dieu. Et si la Loi islamique a changé entre les différents prophètes, c'est bien que la Religion d'Abraham (qpssl), l'islam (soumission à Dieu -qsE), à laquelle ont appelé tous les prophètes, est bien quelque chose de plus grand que de simples Lois, aussi divines soient-elles. L'islam revient à se soumettre à Dieu (qsE) et par conséquence, à obéir à la Législation qu'il a révélée au Prophète qu'Il nous a envoyé. Et pour nous c'est la Législation du Sceau des Prophètes (qpssl) et non pas celle du premier des musulmans Abraham (qpssl). Et cela ne change rien à la Religion de soumission à Lui.

Ces contradictions sont levées justement par ce Coran qu'ils disent pourtant suivre avec une grande piété mais qui les accuse de flagrant délit. Le Prophète (qpssl) avait d'ailleurs prophétisé leur venue :

Dire [« Hadîth »], Abû Dâwûd (qdssl) [#4587], Tirmidhî (qdssl) [#10/132] et Ibn Mâdja (qdssl) [#12] rapportent que le Prophète (qpssl) a dit :
"« J'ai reçu le Coran et quelque chose de semblable [la Sunna]. Un temps viendra où un homme repus dans son canapé dira : "Adhérez-vous au Coran ? Ce que vous y voyez de permis, considérez-le comme permis, ce que vous y voyez d'interdit, considérez-le comme interdit. En vérité, ce que l'Envoyé de Dieu déclare illicite est semblable à ce que Dieu déclare illicite." »"

5. La science du Hadîth
5.1. Méticulosité et rigueur

Les Savants traditionnistes [« Muhaddithin »] ont classé les Dires du Prophète (qpssl) en quatre catégories :

  1. Authentiques [« Sahîh »] ;
  2. Bons /fiables [« Hassan »] ;
  3. Faibles [« da‘îf »] ;
  4. Inventés [« mawdhû »].

Pour qu'un Dire [« Hadîth »] soit considéré authentique [« Sahîh »], il doit remplir ces cinq conditions :

  1. Il faut que sa chaîne de transmission soit continue entre les différents maillons, depuis le Prophète (qpssl) jusqu'à celui qui a écrit le recueil de « ahadith » ;
  2. Il faut que chaque maillon soit fiable sur le plan de la moralité [« ‘adâla »] ;
  3. Il faut que chaque maillon soit parfait au niveau de la rétention / compréhension [« dhab »] ;
  4. Il faut que le Dire ne soit pas contredit de manière inconciliable par un Dire plus authentique que lui [« shudhûdh »] ;
  5. Il ne faut pas que la chaîne de transmission de ce Dire renferme un défaut dissimulé [« ‘illa »].

Jamais dans l'histoire de l'humanité, les paroles d'un homme n'ont été recueillies avec une telle méticulosité et une telle rigueur. Cette Science incarne le souci islamique de la recherche de la Vérité. Et ce soucis est apparu très tôt dans l'histoire de l'islam :

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) rapporte [#1563] d'après ‘Alî Ibn Hussein (qdssl) que Marwân Ibn al-Hakam (qdssl) a dit :
"« J'ai assisté à [une rencontre entre] ‘Uthmân et ‘Ali (qdsseux2). ‘Uthmân (qdssl) défendait le Petit et Grand Pélerinage ["‘Umra-wa-Hadjj - tamatu‘] et de les accomplir ensemble. En remarquant cela, ‘Alî (qdssl) fit la talbiya pour les deux Pélerinages en utilisant cette formule : « labayka bi ‘umratin wa hadjjatin », avant de dire : « Je ne laisserai jamais la tradition du Prophète (qpssl) pour le dire de quiconque. »"

5.2. Annecdote sur un collecteur de traditions

Bukhârî (qdssl) est sans nul doute un des plus grands traditionnistes de tous les temps. Les Savants du « hadîth » sont appellés Savants traditionnistes [« Muhaddith »], ils connaissent par cœur le Coran et appliquent des règles strictes qui visent à purifier toute la tradition que l'on impute au Messager de Dieu (qpssl) des fausses traditions forgées par les riches, les puissants et les orgueilleux qui ont voulu, de tout temps, manipuler la Religion à leur avantage.

Dire [« Hadîth »], Muslim (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#1381], rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« Celui qui prend un chemin pour acquérir la Science, Dieu lui facilitera le chemin menant au Paradis. »"

On raconte de Bukhârî (qdssl) l'anecdote suivante :
Il parcourut des centaines de kilomètres afin d'aller vérifier l'authenticité d'un Dire qui lui était parvenu. Il ne trouva pas le rapporteur (de fin de la chaîne de transmission) chez lui mais le rejoignit bientôt dans son champ. Il trouva un homme, de loin, attirant un cheval avec son point fermé. Le cheval, croyant obtenir un sucre, se dirigea vers l'homme qui put alors s'en emparer. Bukhârî (qdssl), dépité, repartit sans même avoir adressé à l'homme la moindre parole : L'homme avait menti à un animal ! Comment un tel homme pouvait-il transmettre le moindre Dire authentique ?
La Science du « hadîth » a été développée par les Savants musulmans avec des règles strictes afin de faire de la Sunna une base aussi solide et sûre que le Coran.
L'importance de leur travail est, sans comparaison possible, d'une importance capitale car la juridiction musulmane se base sur deux fondements de base : le Coran et la Sunna.

5.3. Les mises à jour de la Sunna

Au cours des siècles, Dieu (qsE) a gratifié l'humanité d'hommes d'exception qui se sont efforcés de revivifier l'islam. Une de leur particularité est de purifier tous les 100 ans la Sunna de tout ajout humain. Ainsi, une grande partie du travail des Savants traditionnistes [« Muhaddithin »] consiste à détecter et éliminer les Dires forgés [« ahadith mawdû »] et ne garder dans la Sunna que les Dires authentiques [« ahadith Sahîh »]. Le Savant traditionniste [« Muhaddith »] du XXème siècle, Cheikh Albânî (qdssl), a justement beaucoup travaillé sur ce sujet (et tous ses résultats sur les Dires forgés [« ahadith mawdû »] ne sont pas encore rendus publics) notamment au niveau de l'épuration de la Prière rituelle.

Sourate 43, versets 21 à 25
"Ou bien leur avons-Nous donné, avant le Coran, un Livre auquel ils se réfèrent ?
Il n'en est rien. Ils disent seulement : "Nous avons trouvé nos pères attachés à ce culte et nous suivons leurs traces."
Il en a toujours été ainsi. Nous n'avons jamais envoyé, avant toi, un Messager pour avertir une cité sans que ses habitants les plus opulents lui aient dit : "Nous avons trouvé nos pères attachés à ce culte et nous suivons leurs traces."
Et quand le Messager leur disait : "Et si je vous indiquais une meilleure direction que celle sur laquelle vous avez trouvé vos ancêtres ?", les notables de la cité répondaient : "Nous ne croirons pas à votre Message !"
Aussi tirâmes-nous vengeance de ces peuples. Considère donc quelle fut la fin des négateurs !"

Les Savants sont les héritiers des Prophètes et remplissent leur fonction d'avertisseur afin de purger les fausses croyances héritées des ancêtres mais éloignées de l'enseignement de Dieu (qsE). Les Savants purifient donc la Religion de leur contrée des mauvaises habitudes en rendant à la Religion sa pureté initiale.

Sourate 37, versets 34 à 37
"Et c'est ainsi, en Vérité, que Nous traiterons les criminels
et qui, quand on leur disait : "Il n'y a d'autre divinité digne d'adoration en dehors de Dieu !", s'enflaient d'orgueil
et rétorquaient : "Quoi ! Allons-nous abandonner nos divinités pour suivre un poète en délire ?"
Bien au contraire, le Prophète apporte la Vérité et confirme la mission des autres Envoyés !
"

5.4. 1er exemple : Cheikh Mâlik Ibn Anas (qdssl)

Mâlik Ibn Anas (qdssl) fut le premier Savant à recueillir dans un livre les Dires [« ahadith »] de la Sunna du Messager de Dieu (qpssl) : Le Muwatta‘.
Le calife ar-Rachid demanda à l'éminent Savant de Médine : « Il faut que tu partes avec nous, car j'ai décidé d'imposer le Muwatta‘ aux gens tout comme le calife ‘Uthmân a imposé la vulgate de son Coran aux gens. »
Mâlik Ibn Anas (qdssl) lui répondit : « Pour ce qui est de l'imposition du Muwatta‘ aux gens, je n'ai aucun pouvoir de le faire, car les Compagnons du Prophète (qpssl) se sont dispersés dans toutes les contrées et ont transmis ses ahadith. De plus le Prophète (qpssl) a dit : « Les divergences de ma communauté sont une miséricorde. » »

Notons l'immense humilité de celui qui s'imposa à Médine par sa Science au rang d'Imâm et de Savant et qui fondera l'une des quatres écoles de jurisprudence musulmanes. Il était conscient de ne pas posséder toute la Sunna du Messager de Dieu (qpssl) et a refusé la proposition du tout puissant calife.
La deuxième remarque concerne le « hadîth » qu'il a cité : Il est, à première vue, en contradiction avec le Coran qui ne cesse de répéter qu'aucune divergence n'est souhaitable dans la Communauté [« Umma »].

Sourate 3, verset 103
"Attachez-vous tous fermement au pacte de Dieu, et ne vous divisez pas. Rappelez-vous les bienfaits que Dieu vous a accordés lorsque, d'ennemis que vous étiez, Il a établi l'union entre vos coeurs et a fait de vous des frères, par un effet de Sa grâce ; de même que vous étiez sur le bord d'un gouffre infernal et Il vous en a sauvés. C'est ainsi que Dieu vous expose clairement Ses signes afin que vous trouviez le droit chemin."

Mais notre illustre Savant l'a tout de même gardé, lui ayant trouvé, certainement, une chaîne de transmission hautement fiable et ne l'a donc pas rejeté. Il l'a compris en fonction de l'étalement et de la division de la Science à son époque : des petits bouts de Sunna dans chaque région qui étaient une force pour la Communauté [« Umma »] puisqu'ensemble elles constituaient la Sunna complète et étaient donc une miséricorde de Dieu (qsE) dans leur ensemble. C'est certainement dans cette unique optique que Mâlik Ibn Anas (qdssl) considéra ce « hadîth » car dans tous les autres cas, la divergence mène en Enfer.

Sourate 11, versets 118 et 119
"Et si ton Seigneur l'avait voulu, Il n'aurait fait des Hommes qu'une seule communauté. Or, ils ne cessent de se dresser les uns conter les autres,
à l'exception de ceux auxquels ton Seigneur a accordé Sa Miséricorde
. Et c'est bien pour être si différents qu'Il les a créés. Ainsi se trouve accomplie cette Parole de ton Seigneur quans Il a dit : « En Vérité, Je remplirai la Géhenne à la fois de Djinns et d'Hommes, tous réunis ! »"

La miséricorde de Dieu (qsE) s'exprime donc par l'unité et non la division.
Cheikh Albânî (qdlfm), ayant beaucoup travaillé la Sunna, a conclu que ce « Hadîth » n'était pas authentique, quelques 14 siècles plus tard. Entre temps la Sunna a été étudiée, rassemblée et épurée par des générations de Savants ayant consacré leur vie à Dieu (qsE). Certains « ahadith », considérés authentiques par les illustres Savants qui les ont rapportés, ont perdu des degrés d'authenticité par d'autres découvertes sur les biographies des transmetteurs mais aussi sur d'autres « ahadith » les validant ou les contredisant. Avec le temps l'information a diffusé dans toute la « Umma » et la Sunna est devenue un noyau solide et fiable issu du consensus de 14 siècles de Savants.
Ainsi, la valeur du travail de chaque Savant, doit tenir compte de la Science qui lui était disponible, qui était à sa portée. Ce n'est pas parce que l'on découvre, après autant de temps et de travail, un « Hadîth » faux que le discrédit doit être jeté sur le Savant qui l'a rapporté à son époque et avec les moyens dont il disposait en matière d'accès à l'information notamment et de l'avancée de la Science de son époque. Leur travail reste incommensurable et leur apport à la Communauté [« Umma »] sans aucune comparaison possible.

5.5. 2ème exemple : Une remise en cause de l'authenticité d'un Dire de Cheikh Bukhârî (qdssl)

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) rapporte d'après Abû Asim Al-Dahhâk Ibn Mulkhlid an-Nabîl (qdssl) d'après Ibn Djurayj (qdssl), d'après Ibn Shihâb (qdssl), d'après Abû Salama (qdssl) qu'Abû Hurayra (qdssl) a transmis que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« N'est pas des nôtres celui qui ne récite pas le Coran sur un ton plaisant et Dieu n'écoute rien... »"

Le rapporteur de bout de chaîne (fiable) a en fait commis une erreur et a été suivi par un certain nombre d'autres Savants d'où la propagation en cascade de ce Dire.
La découverte d'un Dire semblable, avec une chaîne fiable venant d'un autre rapporteur (Az-Zuhri, qdssl) et confirmée par plusieurs autres Savants (Yahyâ Ibn Abû Kathîr, Muhammad Ibn ‘Amr, Muhammad Ibn Ibrâhîm a-Taymî et Amr Ibn Dînar, qdlfm) indépendemment les uns des autres, prouve que la première version n'est pas confirmée et la seconde version renforcée.
Le « hadith » authentique correspondant est donc :

Dire [« Hadîth »], Abû Dâwûd (qdssl) et al-Hâkim (qdssl) rapportent d'après Abû Salama (qdssl) d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
"« N'est pas des nôtres celui qui ne récite pas le Coran sur un ton plaisant. »"

Ainsi, la confrontation des travaux des Savants traditionnistes [« Muhaddithin »] de différentes régions et de différentes époques permet d'affiner la Sunna.
Vient de naître, à l'écriture de ces lignes, le rêve pieux de voir naître un Forum scientifique de discussion internet mondial permettant de confronter la Science de tous ces Savants sur ces problèmes de spécialistes épineux. Puissent les musulmans me suivrent dans cette invocation [« Du‘a »] qui, si elle est exhaussée par Dieu (qsE), permettra une purification de la Sunna comme jamais, dans l'histoire de l'islam, il n'y en eu.

Cheikh Youssouf al-Qaradâwî (qdlsc) dit dans son livre "La Sounna du Prophète" Voir les références de l'ouvrage pp 233 à 235 :
"Conclusion
Nous ne pouvons que réaffirmer, pour conclure cette étude, que la Sunna du Prophète (qpssl), seconde source infaillible de l'enseignement de l'Islam et deuxième référence, après le Saint Coran, dans le domaine de la Législation et du Droit comme dans celui de la Prédication, de l'éducation et de l'orientation morale, a besoin de recevoir l'attention convenant à sa haute place et à la position de la Communauté musulmane en ce début du quinzième siècle de l'Hégire et du vingt-et-unième siècle du calendrier chrétien.
L'oeuvre à accomplir nécessite la coopération de toutes les institutions scientifiques islamiques afin de trouver son plein épanouissement.
La Sunna a besoin d'une encyclopédie complète recensant tous les rapporteurs de ahadith, avec tous les commentaires qui ont été faits quant à leur identité, leur fiabilité ou leur faiblesse, y compris les forgeurs de ahadith et les menteurs.
Elle a besoin d'une autre encyclopédie reprenant l'intégralité des ahadith avec leur contenu et leurs chaînes de transmission, et en rassemblant tout ce qui a été rapporté dans le cadre de la Sunna et attribué au Prophète (qpssl), dans tous les endroits possibles et toutes les sources imprimées ou manuscrites, jusqu'à la fin du second tiers du cinquième siècle de l'Hégire.
Ces deux encyclopédies seront la base d'une troisième, qui représente le but visé par cette vaste entreprise : une encyclopédie des ahadith authentiques et bons, sélectionnés dans l'encyclopédie intégrale selon les critères scientifiques précis définis par les grands Savants des époques précédentes, et que les spécialistes contemporains doivent reconnaître.
Cette encyclopédie épurée doit faire l'objet d'une classification générale nouvelle et d'une indexation moderne complète, et être organisée en fonction de toutes les Sciences religieuses, humaines et sociales et de toutes les branches du savoir que la Sunna a abordées, afin d'être utile aux chercheurs des différents domaines.
Tout cela pourra être réalisé à l'aide des connaissances que Dieu a accordées à l'homme moderne et des instruments perfectionnés qu'Il a mis à son service, en particulier l'informatique, qu'un de nos frères a appelé "la mémoire de notre époque". C'est en réalité plus qu'une simple mémoire : elle peut, si nous savons en tirer profit, réaliser pour nous des tâches scientifiques complexes, précises et diverses que nos prédécesseurs n'auraient même pas pu imaginer.
Je souhaite que le Centre d'Etude de la Sunna du Qatar joue son rôle, en collaboration avec de telles institutions de même nature, dans la réalisation de tels projets.
En outre, la Sunna a besoin de commentaires modernes, capables de corriger les idées fausses, de clarifier la vérité et de dissiper les ambiguïtés, et s'adressant aux gens dans la langue et l'esprit de notre époque.
Le Coran a reçu, à notre époque, la part qu'il méritait de grands Savants qui ont su, dans leurs commentaires, en faire découvrir les trésors aux lecteurs modernes en s'adressant à eux dans un langage qu'ils comprennent.
Citons par exemple, les commentaires de Mohammed Rachîd Ridâ, Djamâm ad-Dîn al-Qâsimî, at-Tâhir Ibn ‘Achûr, ‘Abd A‘lâ al-Mawdûdî, Sayyid Qutb, Mahmûd Chaltût, etc...
Les ouvrages de la Sunna, et en particulier les deux Sahîh, n'ont pas, quant à eux, bénéficié de commentaires alliant, comme ceux-là, le meilleur de la tradition et de la rénovation.
Des efforts louables ont été accomplis dans le commentaire des quatre ouvrages Sunan, par nos frères les Savants de l'Inde et du Pakistan, mais ces ouvrages sont d'un abord difficile pour l'intellectuel moderne.
Puisse Dieu permettre à de grands Savants de réaliser un commentaire scientifique et moderne des Sahîh des deux Cheikhs, al-Bukhârî et Muslim, et de rendre ainsi un immense service à la Communauté musulmane.
Et nos derniers mots seront : Louange à Dieu, Seigneur des Mondes ["Al hamduli-llâhi rabbi-l‘âlamîn"]."

Ce travail pourrait prendre par exemple la forme de thèses d'étudiants en Sciences islamiques, visant à rassembler toutes les critiques de spécialistes sur une poignée de ahadith concernant un thème. Ces résultats devront être validés par les Savants spécialistes avant d'être insérés dans le forum encyclopédique internet et être consultables par les Savants et les étudiants du monde entier qui pourront éventuellement en compléter les informations.

On ne peut que rajouter l'immense bénéfice qu'aura alors pour la propagation de l'islam la traduction de cette encyclopédie de la Sunna purifiée (en Arabe) dans toutes les langues parlées sur Terre. Ceci est sans nul doute le plus grand défi pour les musulmans contemporains sur le Chemin de Dieu. Ils montreront ainsi à Dieu (qsE) et au monde leur soucis de purifier la parole du Sceau de la prophétie Mohammed Ibn ‘Abd Allâh (qpssl) mais aussi ils prouveront ainsi leur volonté de travailler ensemble, au-delà des continents et d'unité. Car l'islam appèle à l'action concrète pour prouver la sincérité de la Foi.

5.6. La parole du Prophète (qpssl) avant toute autre

On nous rapporte que les Compagnons, dès qu'ils entendaient une parole du Prophète (qpssl), rapportée de façon authentique, remettant en cause une de leurs propres actions ou décision, ces derniers délaissaient immédiatement toute autre parole (même provenant d'un autre Compagnon illustre) pour suivre celle du Messager de Dieu (qpssl).

Dire de Compagnon [« hadîth mawqûf »], Bukhârî (qdssl) [#2062] rapporte directement de Mohammed Ibn Salâm (qdssl), directement de Makhlad Ibn Yazîd (qdssl), directement d'Ibn Djuraydj (qdssl), directement de ‘Atâ (qdssl), de Ubayd Allâh Ibn ‘Umayr (qdssl) :
"Abû Mûsa al-‘Ach'ary demandala permission d'entrer voir ‘Umar Ibn al-Khattâb (qdssl) mais on ne la lui accorda pas ; il paraît que ‘Umar était occupé. Alors Abû Mûsa revint sur ses pas. Mais, une fois libre, ‘Umar demanda : « N'est-ce pas la voix de ‘Abd Allâh Ibn Qays que je viens d'entendre ? Donnez-lui la permission d'entrer ! Il est revenu, répondit-on. » Sur ce, il le convoqua. [En arrivant], Abû Mûsa dit : « C'est qu'on nous donnait l'ordre [de revenir si on ne nous donne pas la permission]. Tu dois m'apporter une preuve sur cela, répliqua ‘Umar. » Et Abû Mûsa de se rendre chez une assemblée d'Ansar. Il les interrogea et ils lui dirent : « à part le plus jeune d'entre nous, Abû Sa‘îd al-Khudry, personne ne témoignera en ta faveur pour cela. » En effet, il emmena aussitôt Abû Sa‘îd al-Khudry [auprès] de ‘Umar qui dit : « Est-il possible que j'ignore une telle chose du Messager de Dieu (qpssl) ? Il paraît que la conclusion des négoces dans les marchés m'ait distrait. » Il voulait parler des déplacements pour le commerce."

Dire de Compagnon [« hadîth mawqûf »], Bukhârî (qdssl) [#1563] rapporte d'après ‘Alî Ibn Hussayn (qdssl) que Marwân Ibn al-Hakam (qdssl) a dit : "J'ai assisté à [une rencontre entre] ‘Uthmân et ‘Alî (qdsseux2). ‘Uthmân (qdssl) défendait le Petit + le Grand Pélerinage ["‘Umra wa Hadjj"] et le fait de les accomplir ensemble. En remarquant cela, ‘Alî (qdssl) fit la Talbiya pour les deux Pélerinages en utilisant la formule "labayka bi ‘umratin wa hadjjatin", avant de dire :
Je ne laisserai jamais la tradition du Prophète pour le dire de quiconque ! »"

Dire [« Hadîth »], Muslim (qdssl) [#449] rapporte d'après ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar (qdssl) :
"J'ai entendu le Messager de Dieu (qpssl) dire : « Si vos femmes vous demandent la permission d'aller aux mosquées, ne les empêchez pas de sortir. » Lorsque Bilal Ibn ‘Abd Allâh dit : « Je le jure, par le nom de Dieu, que nous allons les empécher (de sortir) », ‘Abd Allâh l'a violemment insulté en lui répondant : « Je te narre la Tradition du Messager de Dieu et tu fais serment de les empécher ! »"

Dire [« Hadîth »], Muslim (qdssl) [#449] rapporte d'après ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar (qdssl) :
"J'ai entendu le Messager de Dieu (qpssl) dire : « Si vos femmes vous demandent la permission d'aller aux mosquées, ne les empêchez pas de sortir. » Lorsque Bilal Ibn ‘Abd Allâh dit : « Je le jure, par le nom de Dieu, que nous allons les empécher (de sortir) », ‘Abd Allâh l'a violemment insulté en lui répondant : « Je te narre la Tradition du Messager de Dieu et tu fais serment de les empécher ?! »"

6. Les 4 Ecoles de Jurisprudence Musulmanes : Divergences ou Complémentarité ?

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) et Muslim (qdssl) rapportent que le Prophète (qpssl) a dit :
"Lorsque celui qui émet un jugement fait un effort et arrive au résultat correct, il a deux récompenses. Et quand il juge et fait un effort mais se trompe, il n'a qu'un seule récompense."

De plus les Savants peuvent se tromper. Le Coran et la Sunna nous permettent de détecter ces « erreurs » qu'il nous convient donc de ne pas suivre. Le Savant, quant à lui, se corrigera de lui-même mais sera néanmoins récompensé pour son intention première et son effort. Il a la préférence de Dieu (qsE) sur le simple dévôt.
Dire d'un Savant de l'islam qu'il s'est trompé, preuves à l'appui, revient donc à venter ses mérites et sa récompense et non pas à l'insulter.

Dire [« Hadîth »], Muslim (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#1382] rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
"Celui qui appelle à une guidée, aura la même récompense que ceux qui l'ont suivi, sans que cela diminue en rien leurs récompenses..."

Le Savant a de toute façon le mérite de faire revivre la Sunna et accroit sa récompense quand il arrive à la faire revivre chez un autre.
D'ailleurs les plus grands Savants de l'islam (les maîtres inspirateurs des 4 écoles de jurisprudence musulmane) ne cessaient de répéter avec humilité qu'ils ne faisaient que retransmettre l'enseignement de Dieu (qsE) et du Prophète (qpssl) et qu'ils étaient faillibles :

Abû Hanîfah Enno‘mâne (qdssl) [ 79-150 H. / 699-767 ap. J.C.], Maître de l'école de jurisprudence Hanafite :
« Si je dis une parole qui contredit le Livre de Dieu (qsE) et le « hadîth » du Messager (qpssl), délaissez alors ma parole. »
Il a dit aussi :
« Je juge avec le Livre de Dieu ; si je n'y trouve pas ce que je cherche, je juge avec la Sunna du Messager de Dieu ; et si je ne trouve pas ce que je cherche ni dans le Livre de Dieu ni dans la Sunna de Son Messager, je me tourne vers les propos des Compagnons du Messager de Dieu ; je me réfère à qui je veux et je laisse qui je veux, mais je ne délaisse pas leurs propos pour les propos d'autrui. »

Mâlik Ibn Anas (qdssl) [94-179 H. / 713-796 ap. J.C.], Maître de l'école de jurisprudence Malikite :
« Il n'existe personne après le Prophète (qpssl) sans que sa parole ne soit acceptée ou rejetée, exceptée celle du Prophète (qpssl). »
Il a dit aussi :
« En vérité, je ne suis qu'un homme, je me trompe et parfois j'ai raison ; alors examinez attentivement mes opinions, puis prenez-en ce qui est en accord avec le Livre et la Sunna, et rejetez ce qui s'en éloigne. »

Muhammad Ibn Idrîs Shâfi‘î (qdssl) [150-204 H. / 767-820 ap. J.C.], Maître de l'école de jurisprudence Shâfi‘îte :
« Il n'est pas une personne sans qu'une Sunna du Messager de Dieu (qpssl) ne lui parvienne ou ne lui échappe. Alors quelle que soit la parole que j'émets, ou quelle que soit la règle que j'énonce, s'il existe quelque chose contredisant mon opinion provenant du Prophète (qpssl), la parole juste est alors ce qu'a dit le Prophète (qpssl), et c'est aussi ma parole. »

Ahmad Ibn Hanbal Echibâni (qdssl) [163-241 H. / 780-856 ap. J.C.], Maître de l'école de jurisprudence Hanbalite :
« N'imites ni moi, ni Mâlik, ni Shâfi‘î, ni Awzâ‘i, ni Thawri mais puise d'où ils ont puisé. »

Aussi toute divergence, d'un quelconque musulman, fondée sur les avis d'une école de jurisprudence musulmane par rapport à une autre et concernant un point traité par le Coran ou la Sunna authentique est non seulement inadmissible mais aussi en contradiction avec les propres Mâitres inspirateurs de ces 4 écoles. Toute divergence, au niveau de la Prière notamment, alors que des ahadîth authentifiés ont prouvé, après la disparition de ces 4 grands Savants, leur erreur, éloigne non seulement le musulman des paroles du propre Savant inspirateur de l'école de jurisprudence dont il se réclame mais aussi de la « Umma » :

Sourate 8, verset 46
"Obéissez à Dieu et à Son Prophète. Ne vous livrez pas entre vous à des disputes qui entameraient votre union et compromettraient vos chances de succès ! Soyez patients ! Dieu est avec ceux qui font preuve de patience."

Sourate 30, versets 31 et 32
"Revenez donc repentants vers le Seigneur ! Craignez-Le et observez la Prière ! Ne soyez pas du nombre des idolâtres ;
de ceux qui ont fait éclater leur Religion en sectes différentes, en sorte que chaque secte se mit à se prévaloir de sa doctrine."

Dire [« Hadîth »], Abû Dâwûd (qdssl), Tirmidhî (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#28 / 42] transmettent qu'Abû Nadjîh Al-Irbâd Ibn Sâria (qdssl) a relaté : « Le Messager de Dieu (qpssl) nous a fait une exhortation saisissante qui mit l'apprehension dans les cœurs et fit couler les larmes des yeux. Nous dîmes alors : Messager de Dieu ! On dirait l'exhortation de celui qui fait des adieux ! Fais-nous une recommandation !
"« Je vous recommande, de craindre Dieu que Sa grandeur et Sa majesté soient exaltées -, d'écouter et d'obéir, même si un esclave Abyssin vous commande ! Car celui qui vivra parmi vous, verra de nombreuses divergences. Attachez-vous donc à la tradition (Sunna) et à la tradition des Califes bien guidés. Mordez-y fermement ! Et prenez garde des nouveautés (dans la Religion), car toute nouveauté est une innovation et toute innovation est une perdition. »"

Ainsi, en m'opposant à une divergence (sur la Prière par exemple) entre deux écoles juridiques (avec un « Hadîth » authentique non utilisé par une des deux écoles dans sa prescription religieuse), j'obéis au Coran, à la Sunna et suis plus partisan des Maîtres inspirateurs de ces deux écoles que celui qui reste attaché à un avis d'une des écoles alors que les preuves de leur erreur en la matière leur a été démontrée. 12 siècles de Savants sont venus se rajouter à la Sunna que connaissait nos 4 illustres Imâms. 12 siècles de vérification scrupuleuse des chaînes de transmission des Dires.
Voir un Hanbalite ne pas suivre un Imâm Malikite dans la Prière est une sectarisation intolérable des écoles de jurisprudence. C'est contraire non seulement au Coran, à la Sunna mais aussi à l'enseignment des Maîtres de ces écoles comme nous venons de le voir. Celui qui se retrouve dans une telle situation d'exclusion pour des motifs d'appartenance à une quelconque école juridique sors donc de lui-même de la « Umma » pour suivre une secte déviante en pleine connaissance du fait d'être en contradiction avec celui dont il se réclame pourtant. Celui qui exclut un musulman de la Prière sous le prétexte que l'Imâm qui la dirige n'est pas de la même école de lui fait de même.

Le Savant Ibn Taymiyya (qdssl) [661-728 H / 1263-1328 AP. J.C.] a dit :
« De chacun on peut prendre ou abandonner ses dires, excepté de l'Envoyé de Dieu (qpssl). Personne ne peut prétendre que la vérité réside uniquement chez les Imâms des quatre écoles. »

Aucun musulman n'a le droit de dire : « je fais la Prière selon le rite Hanafite, Malikite, Shâfi‘îte ou bien Hanbalite » et exlure de son assemblée celui qui ne suit pas le même rite que lui. Les divergences entre Savants sont basées sur des arguments tirés du Coran et de la Sunna (et parfois du Consensus, de l'analogie ou du Raisonnement) alors avant de prendre tel avis, il est fortement conseillé de se renseigner sur les arguments utilisés par les uns et les autres et de suivre celui qui convainc le plus et apaise le coeur.

Cheikh ‘Uthaymin (qdlfm) [1347-1421 H / 1926-2000 ap. J.C.] a dit :
« Avant d'adopter une chose comme doctrine, cherche l'argument sur lequel elle peut s'appuyer, mais n'adopte pas une chose comme doctrine, dès le départ, pour ensuite la justifier car procéder ainsi te fera tomber dans l'égarement. »

Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie dit dans son livre "Ces Français qui ont choisi la Voie d'Allah" Voir les références de l'ouvrage p 49 :
"Je voudrai, en traitant ce grave sujet de la propagation de l'islam, confirmer que le Saint Coran est l'un des ventricules de nos coeurs ainsi que la pupille de nos yeux. Impossible de rester indifférent devant un seul de ses mots. Et chaque Hadîth du Prophète (qpssl) est une précieuse maxime qui nous gratifie d'honneur et sur laquelle nous devons veiller... Notre Religion est issue du ciel et non pas de la terre, nul devoir en dehors de ce que Dieu nous a ordonné, nulle interdiction en dehors de ce que Dieu nous a défendu. Nulle obligation et nulle prohibition n'est valable si elle ne figure pas clairement dans un texte [du Coran ou de la Sunna], l'ensemble des obligations comprend une multitude de croyances, de moralités, de dévotions et de directives à respecter, et l'ensemble des prohibitions compte aussi une multitude de désobéissances, de vilénies et de pêchés. Et nul n'est sensé ignorer ou manifester de la tolérance envers ce qui est incontestable en Religion."

Sourate 42, verset 10
"Toute divergence qui surgira entre vous devra être soumise au Jugement de Dieu. Tel est Dieu mon Seigneur ! C'est en Lui que je place ma confiance et c'est à Lui que je reviens repentant."

Ainsi les divergences entre les Savants doivent être ramenées devant le Coran et la Sunna authentique qui permet de trancher le Vrai du faux. Si ce n'est pas le cas, alors la divergence est licite et chacun suivra l'avis qui le convainc le plus tout en acceptant que d'autres musulmans suivent un autre avis, parfois contraire.

Ceux qui suivent aveuglément une des 4 doctrines sans essayer de comprendre la source des jugements est comparable à ceux qui sont sourds à la Vérité et qui suivent comme des moutons de panurge (incapables de la moindre compréhension ni réflexion) les paroles des Ancêtres, aussi pieux et Savants soient-ils :

Sourate 2, versets 170 et 171
"Lorsqu'on dit aux infidèles : "Conformez-vous à ce que Dieu a révélé !", ils rétorquent : "Non ! Nous devons plutôt nous conformer à ce que nous ont légué nos ancêtres !" Eh quoi ! Les suivraient-ils dans l'erreur ?
Ces infidèles font songer à des animaux qui n'entendent que les sons et les cris des appels confus qu'on leur lance, et qui, sourds, muets et aveugles, sont incapables d'en saisir le sens."

7. Le statut des Savants dans l'islam

Dire [« Hadîth »], Muslim, Abû Dâwûd, Tirmidhî, Ibn Mâdjah, Ahmad Ibn Hanbal et Nawawî (qdsseuxt) [#36/42] rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
"« Quiconque soulage un Croyant d'une des situations affligeante de ce monde, Dieu le soulagera de l'une des situations affligeantes au Jour de la Résurrection.
Quiconque rend les choses faciles à quelqu'un en difficulté, Dieu lui rendra les choses faciles dans ce monde et dans l'autre.
Quiconque couvre un musulman, Dieu le couvre dans ce Bas-Monde et dans l'autre.
Dieu aide Son serviteur tant que celui-ci aide son frère.
Celui qui parcourt un chemin à la recherche de la Science, Dieu lui facilite un chemin vers le Paradis.
Toutes les fois que les gens se réunissent dans l'une des maisons de Dieu pour réciter le Livre de Dieu et pour l'étudier entre eux, la sérénité descend sur eux, la miséricorde les couvre, les Anges les entourent de leurs ailes et Dieu les mentionne devant ceux qui sont auprès de Lui.
Quant à celui que ses oeuvres ont mis en retard, il ne sera pas mis en avance par sa lignée. »"

Dire [« Hadîth »], Nawawî (qdssl) [#162] rapporte d’après Abû Mussa El-Acharî (qdssl), que le Messager de Dieu (qpssl) a dit :
La Voie et la Science avec lesquelles Dieu m’a envoyé, sont semblables à une pluie salvatrice se déversant sur la terre. La partie fertile de cette terre absorbe alors l’eau qui fait germer, croître l’herbe et les plantes en abondance. La partie aride de cette terre, retient l’eau dont Dieu en fait profiter les gens, qui en boivent ou s’en servent pour irriguer leurs cultures. Une autre partie de la terre, stérile celle-là, reçoit cette pluie, mais ne la retient pas et ne fait croître aucune culture. La partie fertile est comparable à celui qui a appronfondi sa connaissance de la religion de Dieu, qui a tiré profit de ce que Dieu m’a chargé de révéler, qui l’a assimilé et l’a enseigné à autrui. La terre aride est comparable à celui qui enseigne aux gens ce que Dieu m’a révélé mais n’en tire aucun profit pour lui-même et la terre stérile est comparable à celui qui ne veut pas accepter la guidance que Dieu m’a chargé de révéler. »"

7.1. Le statut des Savants dans l'islam : les « guides » de la communauté

Dire faible [« hadîth Daïf »], Ahmed al-Haitimi (qdssl) rapporte d'après Anas Ibn Mâlik (qdssl) que le Prophète (qpssl) aurait dit :
L'exemple des Savants sur la terre est semblable aux étoiles qu'il y a dans le ciel, elles guident dans les ténèbres de la terre et de la mer, si elles disparaissaient, ceux qui cherchent la guidée s'égareraient. »"

Ce Dire, dont la chaîne de transmission est faible, est reconnu par les Savants musulmans comme porteuse d'une vérité toute particulière et d'un sens tout à fait conforme à l'islam.
Voyons ce que dit le Coran à propos des étoiles :

Sourate 16, versets 15 et 16
"Il a implanté des montagnes dans la terre pour l'empêcher de vasciller sous vos pieds, de même qu'Il a créé des rivières et des sentiers pour que vous puissiez vous guider.
Il a établi d'autres points de repère, dont les étoiles qui permettent aux hommes de se diriger."

Elles guident donc les hommes dans la nuit.

Sourate 67, verset 5
"Nous avons orné le Ciel le plus proche de luminaires dont Nous faisons des projectiles pour lapider les démons auxquels Nous avons préparé le supplice de l'Enfer."

Elles sont des projectiles contre les démons (« Djinns » suppôts de Satan, qmdssl).
Se sont exactement les 2 caractéristiques des Savants musulmans qui répendent le Coran et la Sunna afin de guider les hommes et de les protéger de la tentation des démons.
Force est de constater qu'une nouvelle « fournée » (Que Dieu me pardonne l'expression) de Savants est née avec Maurice BUCAILLE, ‘Abd el-Kader MERABET, Mohammed Yacine KASSAB, l'impétueux Aziz EL KETTANI, le colérique Harun Yahya, Sigrid HUNKE, Grégory BÉNICHOU, ‘Abd el-Madjid ZENDANI et le génial Farid GABTENI. Ils ont su faire ressortir du Coran, avec leur propres connaissances scientifiques, la moelle essentielle de la parole divine : l'Unicité de Dieu (qsE).
Je reste néanmoins sur ma faim à cause du délaissement par ces nouveaux "Savants" de la Sunna qui me fait rêver tous les jours un peu plus. J'ai aussi envie de crier au monde cette bonne nouvelle, la porter aux nuées, à la connaissance du public afin que Notre Roi règne de nouveau en toute impartialité sur Son monde. Je suppose que cette nouvelle génération de Savants est encore dans une phase de maturation tout à fait naturelle et je prie mon Dieu (qsE) afin qu'Il guide encore plus haut Ses étoiles afin que les hommes soient guidés à nouveau. Puissent-ils trouver le courage de rendre à Dieu (qsE) Sa place et de porter bien haut La Vérité afin de détruire le mensonge.

Sourate 21, verset 7
"Nous n'avons envoyé avant toi que des hommes à qui nous faisions des Révélations. Interrogez là-dessus les gens de l'Ecriture, si vous l'ignorez !"

Ils sont les guides des hommes en matière de savoir.

Sourate 39, verset 9
"Peut-on comparer ce pécheur à celui qui passe ses nuits en Prière, prosterné ou debout, craignant la vie future et plaçant son espoir dans la Miséricorde de son Seigneur ? Dis : "Sont-ils égaux ceux qui ont reçu la Science et ceux qui ne l'ont point reçue ?" Seuls des êtres doués d'intelligence sont à même d'y réfléchir."

Les Savants ne sont pas égaux aux non savants.

Sourate 58, verset 12
"Ô vous qui croyez ! Lorsqu'on vous dit : « Faites place dans (vos) assemblées ! » (alors) faites place ! Dieu vous fera place (aussi) ! Et lorsqu'on vous dit : « Levez-vous ! » (alors) levez-vous ! Dieu élève (aussi) à un rang (éminent) ceux, parmi vous, qui croient et ceux auxquels a été donnée la Science. Car Dieu est bien informé de ce que vous faites."

Dieu (qsE) élève certains Croyants au-dessus des autres en leur donnant la Science tout comme il élève les Croyants au-dessus des mécréants.

Sourate 29, verset 43
"Ce sont là des exemples que Nous proposons aux hommes. Mais seuls les hommes sensés sont à même de comprendre."

Dire [« Hadîth »], Tirmidhî (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#1387] rapportent d'après Abû Umâma (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
La supériorité du Savant par rapport à l'adorateur fervent est comme la mienne par rapport au dernier d'entre vous. » Il ajouta ensuite : « Dieu, de même que Ses Anges et les habitants des Cieux et de la Terre, y compris la fourmi dans son trou et le poisson dans la mer, prient en faveur de ceux qui enseignent le bien aux gens. »"

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl), Muslim et Nawawî (qdssl) [#1377] rapportent d'après ‘Abd Allâh Ibn Mass‘ûd (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
L'envie n'est autorisée que dans deux cas : Un homme à qui Dieu a donné des biens, qu'il dépense dans les voies du bien et un homme à qui Dieu a donné la sagesse, avec laquelle il juge équitablement et qu'il enseigne aux gens. »"

Ils sont doués de la compréhension des Signes de Dieu (qsE). Ils sont doués de raison et méditent sur les versets de Dieu (qsE) afin d'en retirer leur sagesse.

Sourate 5, versets 62 et 63
"L'on voit un grand nombre d'entre eux s'empresser de commettre des péchés et des agressions ; de se repaître de gains illicites. Quel ignoble comportement que le leur !
Pourquoi leurs Rabbins et leurs grands théologiens ne leur interdisent-ils pas de tenir des propos coupables et de vivre de spéculations illicites ? Quelle vilaine chose que leur silence !"

Le silence des Savants devant les actes pécheurs des hommes, voir leur encouragement, est un signe d'éloignement de Dieu (qsE) et de la Science qui attire la colère de Dieu (qsE).

7.2. Les limites des savants et le rôle de leur présence

Sourate 9, verset 31
"Ils [les Juifs et les Chrétiens] ont élevé au rang de divinités en dehors de Dieu leurs Rabbins et leurs Moines, ainsi que le Messie, fils de Marie, alors qu'ils avaient reçu l'ordre de n'adorer que Dieu l'Unique, en dehors duquel il n'y a point de divinité. Gloire à Lui ! Il est infiniment au-dessus de ce qu'ils prétendent Lui associer."

Le Coran met en garde les musulmans en les prévenant que les Juifs et les Chrétiens ont obéis à leurs Savants au point d'en oublier les commandements de Dieu (qsE). En toute situation les textes du Coran et de la Sunna prévalent sur ceux du Savant.

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) [#100] rapporte d'après ‘Abd Allâh Ibn ‘Amr Ibn al-‘Âs (qdssl) qu'il a entendu le Messager de Dieu (qpssl) a dire :
"« Dieu ne fait pas disparaître la Science en l'arrachant [directement] aux hommes, mais il la fera disparaître en recueillant les âmes des Savants. D'ailleurs, lorsqu'aucun d'eux ne sera plus, les gens choisiront des chèfs ignorants. Ces derniers interrogés avanceront des réponses ne se basant sur aucun savoir. Ainsi ils égareront et s'égareront... »."

Dire [« Hadîth »], Ahmad Ibn Hanbal (qdssl) [#266/5] et ad-Darimi (qdssl) [#245 p68/1] rapportent, d'après Abû Umâma (qdssl), le Prophète (qpssl) a dit :
"« Apprenez la Science avant qu'elle ne s'en aille ». Ils demandèrent : « Comment la Science va-t-elle s'en aller, ô Prophète de Dieu, alors que le Livre de Dieu est entre nos mains ? » Il répondit en se mettant en colère Que Dieu ne le mette pas en colère - : « Que vos mères vous perdent ! N'existait-il pas l'Evangile et la Torah auprès des enfants d'Israël, sans que cela ne change quoi que ce soit [à leur égarement] ? Certes, la perte de la Science se matérialisera par la mort des Savants »."

Que Dieu (qsE) bénisse ces Savants qui nous réapprennent le véritable sens du premier Pilier de l'islam :

"Il n'y a pas d'autre divinité digne d'adoration en dehors de Dieu, Un, Unique et sans associé ;
Et Mohammed est Son Prophète et Son Messager."

Puisse-t-Il les renforcer dans leur connaissance du Coran et de la Sunna et en faire des guides pour la Communauté [« Umma »]. Sans cela, voilà ce qui nous attend :

Dire [« Hadîth »], Bukhârî (qdssl) [#100] et Muslim (qdssl) [#2673 p 2058/4] rapportent que ‘Abd Allah Ibn ‘Amru Ibn al-‘Ass (qdssl) a dit : « J'ai entendu le Prophète (qpssl) dire :
"« Certes, Dieu n'ôtera pas la Science en l'arrachant à Ses serviteurs, mais Il l'ôtera en faisant mourir les Savants, et ce jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun Savant. Les gens alors, prendront leurs chefs ignorants pour des Savants qui, lorsqu'ils seront questionnés, délivreront des Conseils Juridiques ["Fatawa"] sans Science, ils égareront (les autres) ». »"

Ainsi les Savants, de par leur présence et leur réaction (médiatique) face aux éloignements des commandements de Dieu (qsE), permettent de garder la Communauté dans la Voie Droite. Leur mort signifie la perte pour la Communauté de ce garde-fou qui préserve de l'égarement et de la colère divine qu'il engendre.

7.3. Une affaire de spécialistes

Sachant tout de même qu'aucun Savant n'est à même de connaître la Science dans son ensemble et ces Savants, spécialistes dans leur spécialités scientifiques respectives, nous confirment ces paroles du 3ème Commandeur des Croyants (2ème calife « bien guidé ») :

Dire de Compagnon [« hadîth mawqûf »], Ibn Abû al-Hatim (qdssl) rapporte dans son livre « Aadab Ach-Chafi‘î » [94-95] ainsi qu'Abû Na‘im (qdssl) écrit dans son livre « al-Huliya » [#106/9], que Anas Ibn Mâlik (qdssl) a dit : « ‘Umar Ibn al-Khattâb (qdssl) fit un sermon à al-Djâbiya et dit :
"« Ô hommes ! Que celui qui désire se renseigner à propos du Coran, aille vers ‘Ubay Ibn Ka‘b (qdssl). Que celui qui désire se renseigner à propos des successions, aille vers Zayd Ibn Thâbit (qdssl). Que celui qui désire se renseigner à propos de la Jurisprudence [« Fiqh »], aille vers Mu‘âdh Ibn Djabal (qdssl) ». »"

Malheureusement, aujourd'hui des groupes musulmans se sont agglutinés auprès de certains Savants, ne suivent que leurs avis aveuglément au point de les suivre dans leurs erreurs dans des domaines qui ne sont pourtant pas leur spécialité.
A propos de l'occident, on suit les avis juridiques de Savants qui n'y ont jamais posé ne serait-ce qu'un orteil, à propos de jurisprudence, on suit les avis de Savants du Hadîth, etc...

La recherche sincère de la Vérité se caractérise bien par le suivi des avis de chaque Savant dans la spécialité à laquelle il a consacré sa vie : Cheikh Ibn Bâz [...] (qdlfm) sur les affaires ["al-Mu‘âmalât"] de l'Arabie Saoudite, Cheikh ‘Uthaymîn [...] (qdlfm) sur la jurisprudence dans l'adoration ["al-‘Ibâdat"], Cheikh Albânî [...] (qdlfm) en ce qui concerne l'authenticité des paroles prophétiques ["ahadith"], Cheikh Mohammed al-Ghazâlî (qdlfm) Voir sa biographie sur les maladies de l'islam, ses médicaments, ses rapports avec l'occident et la modernité et l'approche progressive dans la Prêche ["Da‘wa"] en s'appuyant sur la méthode prophétique ["Fiqh as-Sirâ"]. D'autres Savants contemporains connaissent mieux leurs propre pays d'origine que d'autres, d'autres ont une meilleure connaissance des nouvelles technologies et leur utilisation que d'autres, etc... En résumé le musulman raisonnable sait où puiser la Science en s'éloignant des passions des groupes.

7.4. L'unité des musulmans : un devoir collectif qui prime sur les divergences entre savants

Sourate 3, verset 103
"Attachez-vous tous fermement au pacte de Dieu, et ne vous divisez pas. Rappelez-vous les bienfaits que Dieu vous a accordés lorsque, d'ennemis que vous étiez, Il a établi l'union entre vos coeurs et a fait de vous des frères, par un effet de Sa grâce ; de même que vous étiez sur le bord d'un gouffre infernal et Il vous en a sauvés. C'est ainsi que Dieu vous expose clairement Ses signes afin que vous trouviez le droit chemin."

Il n'y a qu'une seule « Alliance » : l'islam et elle ne se divise pas en 4. La Sunna authentique est une et indivisible.

Dire [« Hadîth »], Abû Dâwûd (qdssl), Tirmidhî (qdssl) et Nawawî (qdssl) [#1388] transmettent qu'Abû ad-Darda (qdssl) a entendu Le Messager de Dieu (qpssl) dire :
"« Dieu facilitera le chemin vers le Paradis à celui qui emprunte une voie par laquelle il aspire à acquérir la science. Les Anges étendent leurs ailes sur l'aspirant en quête de science, par égard pour ce qu'il fait. Les habitants des cieux et de la terre, y compris les poissons dans la mer demandent pardon (à Dieu) pour le savant. La supériorité du Savant sur l'adorateur fervent est comme la supériorité de la lune sur les autres planètes. Les Savants sont les héritiers des prophètes. Or les prophètes, n'ont laissé en héritage ni dinars ni dirhams, mais ils ont légué la science. Celui qui l'acquiert aura donc acquis un grand bien. »"

8. Les causes des divergences entre les Savants

Les Savants sont ceux qui craignent le plus Dieu (qsE) parmi Ses serviteurs. Il n'empêche que leurs avis concernant un sujet peuvent diverger les uns des autres. En général, ils sont au courant de cet état de fait et n'en font pas cas. En effet ce qui unit les Savants (le Coran, la Sunna, la Croyance ["‘Aqîda"]) est bien plus important que le peu de divergences qui peuvent les désunir en apparence.

Par contre beaucoup d'ignorants parmi les musulmans, font de ces divergences des débats animés, passionnés au point de scinder la Communauté entre les partisans de tel ou tel Savant. Nous allons essayer ici de parler de quelques causes qui peuvent être à l'origine de ces divergences afin de dépassionner ces divergences et les remettre dans leur contexte. Nous nous contenterons de résumer les sujets abordés par Cheikh ‘Uthaymîn (qdlfm) dans son livre Les divergences d'opinions entre les Savants [...] sur ce sujet :

  1. Le Savant qui se trompe dans son jugement ou son avis n'a peut-être pas eu connaissance de la preuve concernant cette question ;
  2. Le Hadîth peut parvenir au Savant mais par une voie qui ne lui assure pas l'authenticité, c'est à dire qu'il ne fait pas confiance à son rapporteur. Il trouve donc ce Hadîth plus faible qu'un autre qui donne un avis contraire. Il choisit alors le deuxième aux dépens du premier ;
  3. Le Hadîth peut parvenir au Savant, mais celui-ci l'oublie -Qu'Il Soit Glorifié Celui qui n'oublie pas-. Combien de personnes oublient un Hadîth, voire un verset ! Le Prophète, prière et salut de Dieu sur lui, lui-même a guidé la Prière un jour et a omis de citer un verset par oubli ;
  4. Le Savant peut avoir eu connaissance de la preuve mais l'a comprise d'une manière différente de ce qui y est dit ;
  5. Le Hadîth peut être parvenu au Savant alors qu'il a été abrogé et il ignore son texte abrogeant. Dans ce cas, le Hadîth sur lequel il s'est basé est authentique, son sens est compris mais il est abrogé. Le Savant qui n'a pas eu connaissance de cette abrogation est excusé de l'avoir utilisé comme preuve, car le principe est que les preuves ne sont abrogées que lorsqu'on connaît ce qui les abroge ;
  6. Le Savant peut croire que la preuve est en contradiction avec une autre preuve plus évidente, un texte ou un avis qui fait l'unanimité des Savants. Dans ce cas, la preuve parvient au Savant, mais il pense qu'elle contredit un texte ou un avis unanime plus forts, et ceci est très fréquent dans la divergence des Savants. Nous entendons souvent des gens rapporter qu'une question fait l'unanimité, mais lorsqu'on l'examine de près on se rend compte qu'il n'y a pas unanimité ;
  7. Le Savant s'appuie sur un Hadîth faible, ou bien utilise un Hadîth authentique pour une démonstration faible. Ceci est très fréquent.
9. Les conséquences de la désobéissance à la Sunna

Rappelons-nous la leçon du peuple de Thamûd qui désobéit à la Sunna du prophète Sâlih (qpssl) qui leur fut envoyé et qui nous est relatée dans la Sourate 91 le Soleil ["ash-Shams"]. Ils tuèrent la chamelle sacrée et furent anéantis sur Ordre divin.

Sourate 91, verset 11 à 15
"Les Thamûd ont repoussé Nos Signes par arrogance,
Le jour où le plus pervers d'entre eux se dressa pour accomplir son forfait.
"C'est la chamelle de Dieu ! -leur cria le Messager de Dieu-, laissez-la se désaltérer !"
Mais ils le traitèrent d'imposteur et coupèrent les jarrets de la chamelle. Ce péché attira sur eux le courroux de leur Seigneur qui les a tous anéantis,
sans crainte de représailles."

Et ils furent détruits pour leur désobéissance au Messager. Il ne s'agit pas d'une désobéissance au Livre mais bien aux recommandations du Messager (qpssl). Aujourd'hui si les musulmans prenaient conscience de cela, ils comprendraient que tous les malheurs que subissent la Communauté sont dus à cet éloignement de la Sunna du dernier des Messagers (qpssl).

Ils doivent suivre la Sunna autant que possible :

Dire [« Hadîth »], Bukhârî, Muslim et Nawawî [#156] (qdsseuxt) rapportent d'après Abû Hurayra (qdssl), que le Prophète (qpssl) a dit :
"Epargnez-moi vos questions tant que je ne vous fait aucune remarque, car ce qui a mené ceux qui vous ont précédés vers la perdition, ce sont la multiplicité de leurs questions à leurs Prophètes et leurs différends avec eux. Lorsque je vous interdit une chose, évitez-la et lorsque je vous ordonne de faire quelque chose, faites-le dans la mesure du possible."

Au risque d'être frappés de malheurs ou de châtiments :

Sourate 24, verset 63
"N'interpellez pas le Prophète comme vous vous interpellez entre vous ! Par ailleurs, Dieu connaît trop bien ceux d'entre vous qui se dissimulent les uns derrière les autres pour se retirer en douceur. Que ceux qui désobéissent aux ordres du Seigneur prennent garde d'être frappés par un malheur ou d'être accablés par un châtiment cruel,"

De plus, la désobéissance à la Sunna empèchera le Prophète (qpssl) d'intercéder auprès de Dieu (qsE) en la faveur des innovateurs :

Dire [« Hadîth »], Nawawî (qdssl) [#165] transmet que ‘Abd Allâh Ibn ‘Abbâs (qdssl) a dit : Le Messager de Dieu (qpssl) nous a fait un jour un prêche en ces termes :
"« Ô gens ! Vous serez rassemblés devant votre Seigneur dénudés, pieds nus et non circoncis : {Coran 21: 104 - "Tout comme Nous avons commancé la première création, Nous la répéterons."} La première des créatures à être vêtue le Jour de la Résurrection sera Abraham (qpssl). Ce jour-là, on amènera les gens de ma Communauté et on leur fera prendre la voie de gauche. Je m'écrirai : "Seigneur ! Ce sont mes Compagnons !" Mais on me dira : "Tu ne sais pas ce qu'ils ont fait après toi." Je dirai alors comme a dit le serviteur vertueux : {Coran 5: 117 et 118- "Je fus témoin contre eux aussi longtemps que je fus parmi eux [...] C'est Toi le Puissant, le Sage."} »"

Et sans cette intercession... c'est l'Enfer qui attends les innovateurs :

Dire [« Hadîth »], Bukhârî et Nawawî (qdsseux2) [#158] transmettent d'après Abû Hurayra (qdssl) que le Prophète (qpssl) a dit :
"« Tous les membres de ma Communauté entreront au Paradis, sauf ceux qui refuseront d'y entrer » On lui dit : « Et qui pourrait refuser ô Messager de Dieu ? » Il rétorqua : « Celui qui m'obéit entrera au Paradis, et celui qui me désobéit aura refusé d'y entrer. »"

Ainsi les musulmans, qui ne suivaient pas la Sunna, seront amenés en Enfer au Jour de la Résurrection.

Quant à ceux qui auront adoré Dieu sans suivre la Sunna, leurs oeuvres seront veines.

Tradition [« Athar »], Abd Allâh Ibn Masûd (qdssl) aurait dit :
"« La parole n'est utile que que tant qu'elle est accompagnée de l'action ; la parole et l'action ne sont utiles que tant qu'elles sont accompagnées de l'intention ; la parole, l'action et l'intention ne sont utiles que tant qu'elles sont conformes à la Sunna. »"

Conclusion

Les Savants traditionnistes [« Muhaddithin »] sont en quelque sorte les Commandos de l'islam. Ils opèrent des opérations chirurgicales dans la Religion, éliminant le mensonge et purifiant la lumineuse Vérité de la Révélation divine. Ils font rougir de honte les Forces d'élite des armées des Etats tous puissants de notre époque et d'avant qui n'ont jamais eu un tel soucis de la Vérité. Ils frappent l'entreprise de propagande du mensonge de Satan (qmdssl) de la lame affutée de leur Science avec une efficacité redoutable, totalement soumis à Dieu (qsE). Ils sont les héritiers des prophètes (qpsseux) et revivifient la Religion dans le cœur des Croyants siècle après siècle.

Que Dieu soit satisfait d'eux tous. Qu'il les fasse accéder aux degrés supérieurs du Paradis ["al-Firdaws"]. Que Dieu nous préserve les Savants afin de préparer la venue du Mahdî (qdssl).

Et Dieu est plus Savant ["Wa Allâhu A‘lam"].
Ô mon Dieu ! Tu nous a montré la Voie de la Rectitude avec cette Science, guide-nous et assiste-nous en nous en facilitant son suivi et son application ! Car Tu es "al-Hâdî" - Le Guide en dehors de Qui il n'y a point de guide.

« Seigneur ! Gloire et louange à Toi !
Je témoigne qu'il n'y a d'autre divinité que Toi !
Je Te demande pardon et je me repens auprès de Toi »
« Subhânaka l-lâhumma wa bi-hamdika.
Ashaduan lâ ilâha illâ anta,
astarghfiruka wa atûbu ilayka »

Notes :
* termes erronés dans la traduction du Coran utilisée et retraduits (soulignés) ici plus fidèlement au texte en Arabe ou plus correct grammaticalement.
1. qpssl - Que la paix et le salut soient sur lui ["Sallallâh-û ‘Alayhi wa Salam"] ;
2. qpsseux - Que la paix et le salut soient sur eux ["Sallallâh-û ‘Alayhim wa Salam"] ;
3. qsE - Qu'Il soit Exalté ["Allâh aza wadjel"] ;
4. qdssl - Que Dieu soit satisfait de lui ["Radi Allâh ‘anhu"] ;
5. qdsse - Que Dieu soit satisfait d'elle ["Radi Allâh ‘anha"] ;
6. qdsseux2 - Que Dieu soit satisfait d'eux deux ["Radi Allâhu ‘anhumaa"] ;
7. qdsselles2 - Que Dieu soit satisfait d'elles deux ["Radi Allâhu ‘anhunaa"] ;
8. qdsseuxt - Que Dieu soit satisfait d'eux tous ["Radi Allâhu ‘anhum"] ;
9. qdssellest - Que Dieu soit satisfait d'elles toutes ["Radi Allâhu ‘anhun"] ;
10. qdlsc - Que Dieu lui soit compatissant dans ce Bas-Monde ["Rahîma Ullâh"] ;
11. qdlfm - Que Dieu lui fasse miséricorde au Jour du Jugement ["Rahmât Ullâh ‘alayhi"] ;
12. qmdssl - Que la malédiction de Dieu soit sur lui ;
13. slp- Sur lui la paix ["‘Alayhi salam"] ;
14. sep - Sur eux la paix ["‘Alayhim salam"].

Catégories de Athar (tradition d'origine autre que le Prophète -qpssl) :
- « hadîth âhâd » (isolé) : un des maillons de la chaîne ne contient qu'un seul transmetteur fiable. Le fait que le Prophète (qpssl) ait envoyé un seul de ses compagnons au Yémen pour y enseigner l'islam nous assure du bien fondé de l'acceptation de ce type de Hadîth comme authentique, alors que certains Savants ne les utilisent pas quant il leur semble en contradiction avec le Coran ou l'esprit de l'islam ;
- « hadîth Mutawwâtir » (notoire) : chaque maillon de la chaîne comporte un grand nombre de transmetteurs fiables (de 10 à 30 selon les spécialistes). Ce Hadîth possède l'authenticité d'un verset du Coran ;

Catégories de solidité des chaines de transmission :

- « hadîth mawquf » : Parole d'un Compagnon ["Sahaba"] du Prophète (qpssl) ;
- « hadîth Maqtur » : Parole d'un Successeur ["Tabi‘in"] des Compagnons du Prophète (qpssl) ;

Catégories de ahadith Da‘îf (Dires faibles) :

1. Défaut imputé à un transmetteur dans son honorabilité (th) ou sa mémoire (tm)
th - « hadîth Matrûk » (Délaissé) : Un transmetteur est accusé de mensonge dans la vie profane.
th - « hadîth Mawdû » (Forgé / Inventé) : Le « hadîth » est un mensonge inventé, fabriqué et imputé au Prophète de Dieu (qpssl).
tm - « hadîth Châdh » (Marginal) : Le transmetteur est sûr mais sa version diverge avec ceux qui sont plus sûrs que lui.
tm - « hadîth Munkar » (Réprouvé) : Le transmetteur est faible et sa version diverge avec ceux qui sont plus sûrs que lui.

2. Défaut imputé à la chaîne de transmission, coupure apparante (ca) ou cachée (cc)

ca - « hadîth Mursal » (Interrompu) : Il manque le Compagnon (qdssl) dans la chaîne.
      exception : le Mursal as-Sahabi (émis par un Compagnon -qdssl) qui est authentique et non faible.
ca - « hadîth Mu‘allaq » (Suspendu) : Il manque un ou plusieurs maillons en bout de chaîne. ex : Il manque le Cheikh du Compilateur.
      exception : les deux Sahîh dont Ibn hadjar (qdlfm) a retrouvé les maillons manquants dans son livre "Le sellage des Suspendus".
ca - « hadîth Mu‘dal » (Défaillant) : Il manque deux transmetteurs successifs, au moins, dans la chaîne.
ca - « hadîth Munqati » (Discontinu) : Il y a une ou plusieurs coupures mais qui ne rentrent dans aucune des 3 catégories précédentes (selon un autre avis : englobe les 3 catégories précédentes).
cc - « hadîth Marsal al-Khafi » (Détaché caché / subtil) : Un maillon A transmet d'un maillon B qui lui est contemporain mais dont A n'a pas entendu B prononcer le « hadîth » .
cc - « hadîth Mudallas » (Dissimulé) : Il y a une ambiguïté volontaire dans la chaîne de transmission afin d'embellir son aspect extérieur. ex : d'après...